Les jeunes sont en retrait de la politique mais cela n'est pas du désintérêt bien au contraire. Ils souhaitent plus de démocratie et aimeraient mieux en comprendre le fonctionnement. Telles sont les conclusions du sondage sur leur perception de la vie politique française, publié le 12 février et réalisé pour l'Association de la fondation étudiante pour la ville, par la société Audirep auprès de 500 jeunes âgés de 15 à 30 ans du 16 au 20 décembre 2013 (voir l'étude ici en PDF).
Céline Braconnier, sociologue et professeure à l'université de Cergy-Pontoise, en commente les résultats.
Comment se manifeste la défiance des jeunes envers la politique ?
La politique n'est importante que pour 55 % des jeunes interrogés, loin derrière la santé, la famille, le travail, les loisirs, les amis, la vie sentimentale ou les études. Cette distance s'observe toutefois dans toutes les classes d'âges : elle n'est pas propre aux jeunes. Et si l'on dit souvent qu'ils sont méfiants vis-à-vis des grands médias, l'enquête montre qu'ils sont tout de même 83 % à déclarer suivre régulièrement l'actualité politique, et même 88 % chez les titulaires d'un baccalauréat, le plus souvent à la télévision, qui reste à ce jour, de très loin, le vecteur essentiel d'information.
En matière de pratiques politiques, les jeunes restent attachés au scrutin présidentiel, auquel ils participent massivement, comme le montrent les chiffres de participation de 2007 – plus de 80 % – et, dans une moindre mesure, de 2012. En revanche, dès que l'intensité de la campagne diminue, les jeunes sont bien les premiers à se démobiliser : moins d'un jeune sur deux a voté aux municipales de 2008 et l'écart se creuse alors entre les diplômés du supérieur et ceux qui rencontrent des difficultés d'emploi ou d'insertion, qui s'abstiennent le plus. Quant aux autres modalités d'expression politique, seule une minorité, le plus souvent diplômée, les adoptent. Les déclarations sur l'intérêt – mitigé – et sur les pratiques, qui restent rares, sont donc cohérentes.
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