Les députés socialistes font semblant d'être en colère

[Nico37]

88 députés socialistes menacent de ne pas voter la confiance au gouvernement Valls 05/04

Le « JDD » publie la liste des « 88 frondeurs du PS », qui réclament un nouveau « contrat de majorité » et posent leurs conditions pour voter la confiance au gouvernement. La liste pourrait s’allonger.

A deux jours du discours de politique générale de Manuel Valls, plusieurs députés et responsables politiques socialistes font entendre leur voix. Dans un texte que publie le « Journal du dimanche », ces 88 personnalités réclament un nouveau « contrat de majorité », appellent le gouvernement à changer de cap politique et menacent de ne pas voter la confiance au gouvernement que le nouveau Premier ministre engagera mardi.

(...)

[wesker]

S'agiter, menacer, revendiquer est le rôle des parlementaires, particulièrement ceux qui sont éloignés, idéologiquement de l'option que Valls représente. Favorable au détricotage des 35H, et à une politique sociale libérale, je crains que le monde du travail, avec le pacte de responsabilité ne se réduise au monde des chefs d'entreprises et cela peut, évidemment susciter quelques réticences de la part de certains socialistes qui savent par qui ils doivent leur mandat.

Dès lors ils peuvent dès aujourd'hui s'exprimer, car une autre politique et une autre majorité existent, au contraire le Gouvernement conduit, actuellement une politique éloigné de celles que ses électeurs attendaient. Expliquer que c'est la situation budgétaire se comprendrait s'ils ne trouvaient pas des marges de manoeuvres au profit de certains, qui pourtant vivent déjà confortablement. Il faut redevenir sérieux et il est nécessaire que les parlementaires assument leur rôle de...représentation du peuple et non de caution morale d'une social démocratie qui mets en oeuvre les options de la droite, qui, d'ailleurs ne se donne plus la peine de réfléchir à un projet alternatif !

[johanono]

On peut admettre que des députés socialistes estiment ne pas avoir été élus pour voter des subventions aux entreprises et un plan de 50 milliards d'euros de réduction des dépenses publiques. On leur demande de voter des mesures qui ne correspondent pas à leurs idéaux politiques, on peut comprendre que ça les chagrine. Mais il faudrait qu'ils aillent au but de leur démarche. Or ils vont rentrer dans le rang.

[Nombrilist]

Ils vont rentrer dans le rang en se planquant derrière le discours de Valls dont ils se vanteront de l'avoir infléchi. Mais ce ne sera qu'un discours. Dans les actes, il n'en sera rien.

[wesker]

11 seulement se sont abstenus, pourtant des attaques en règle des travailleurs fuent au rendez vous, certes au travers des mots agréables à entendre mais qui ne sont que le reflet des entreprises d'obtenir toujours davantage.

Ainsi, entre la suppression des cotisations patronales, sur le SMIC, en passant par l'abaissement de l'impôt sur les sociétés, on constate que clairement les chefs d'entreprises obtiennent gain de cause, quand les salariés devront s'interroger sur le financement de leurs protections sociales. Leur pouvoir d'achat n'augmentant pas, ils devront s'attendre à des restrictions de leurs droits, en matière d'accident du travail, de perte d'emplois ou de maladie. C'est assez inquiétant.

[Ramdams]

Bizarrement, les écologistes ont été plus dociles que les socialistes. Je suis curieux de connaître le nom des 11 députés qui se sont abstenus.

[wesker]

Les écologistes savent qu'au delà des européennes ils devront, à nouveau se rapprocher des socialistes pour pouvoir réussir à s'implanter au niveau des régions. Tout cela n'est que de la stratégie et de la posture et c'est d'autant plus regrettable qu'il existe, en France une majorité pour conduire une autre politique que celles que nous servent des sociaux démocrates qui sont, désavoués par les urnes et qui s'éloignent, chaque jour des attentes de leurs électeurs.

[Jean]

On a vu

[wesker]

Les élus socialistes, qui, récemment s'exprimèrent ont finalement décidé, à rebours des exigences de leurs électeurs de voter la confiance à la Gouvernement et à la ligne idéologique qu'il a proposé.

Pourtant ils savent qu'une autre majorité pour conduire une autre politique existent, dans le pays, et que nombre de leurs électeurs le leur disent, clairement sur le terrain. Loin de promouvoir l'irréalisme, je constate que les déséquilibres budgétaires, arguments régulièrement avancé pour justifier les sacrifices ne sont pas utilisés, comme argument à l'encontre des citoyens. Satisfaire les revendications des autres exigent des efforts, plus importants encore de la part des mêmes, c'est d'ailleurs ce qui justifient, aujourd'hui l'émergence et la construction d'une autre majorité capable de conduire la politique que les électeurs attendent et non de servir de caution aux revendications d'une minorité qui s'organisent pour éventuellement prendre sa revanche.