Le défenseur des droits et ancien maire centriste de Toulouse Dominique Baudis est mort jeudi 10 avril au matin, à quatre jours de son soixante-septième anniversaire, d'un cancer généralisé à l'hôpital du Val-de-grâce à Paris. Il avait été opéré il y a quelques mois du cervelet, a précisé un proche.
Dominique Baudis avait été nommé défenseur des droits par Nicolas Sarkozy en juin 2011, et était le premier à exercer cette fonction. Il avait également été journaliste de radio et de télévision, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de l'Institut du monde arabe.
L'ensemble de la classe politique lui a immédiatement rendu hommage, à l'instar de François Bayrou qui a exprimé son « chagrin » après la mort de « son ami », « défenseur infatigable de l'intérêt général ». « C'est beaucoup de chagrin. Ce sont quarante années d'amitié qui s'en vont », a-t-il déclaré, en rappelant avoir rencontré M. Baudis « au tout début des années 70 alors qu'il était président des Jeunes centristes ».
(...)
Dominique Baudis, dont le nom reste également associé à la terrible rumeur dont il fut victime en 2003 dans l'affaire Alègre, avait présidé le comité éditorial du Figaro, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) puis l'Institut du monde arabe (IMA) avant de devenir Défenseur des droits, en juin 2011, une fonction nouvellement créée, qui avait remplacé pas moins de quatre institutions (le médiateur, le défenseur des enfants, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, et la déontologie des métiers de la sécurité).
Diplômé de Sciences Po, M. Baudis avait débuté sa carrière de journaliste au Liban en 1971. Correspondant de l'ORTF puis de TF1 au Proche-Orient, il couvre la guerre du Liban. De retour à Paris, il présente ensuite le journal télévisé de 1978 à 1980, puis celui de FR3 jusqu'en 1982. Il renonce au journalisme pour la politique en se faisant élire en 1983 à la mairie de Toulouse, succédant à son père, Pierre Baudis, maire depuis 1971.
En 1984, il est élu au Parlement européen. En 1986, il entre au conseil régional Midi-Pyrénées qu'il préside et à l'Assemblée nationale pour un mandat reconduit en 1988, 1993 et 1997, sous l'étiquette UDF (Union pour la démocratie française). En 1989, il met son talent médiatique au service du mouvement des rénovateurs qui rassemble des quadras de l'UDF et du RPR contre Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing. Sa nomination en janvier 2001 à la tête du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) par le président Jacques Chirac l'oblige à démissionner de tous ses mandats et fonctions.
En 2003, il est mis en cause par des prostituées de la région de Toulouse dans l'affaire du tueur en série Patrice Alègre. Accusé de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie, il révèle publiquement cette sordide affaire au journal de TF1. Il ne sera totalement innocenté par la justice qu'en 2005 et racontera son calvaire dans un livre, Face à la calomnie.*
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
- politicien
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Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
Bonjour,
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- Lucas
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Re: Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
Très surpris par sa mort. Je ne savais pas qu'il était malade. 2003 a détruit sa carrière.
Re: Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
Paix à son âme effectivement. Pour autant, est-ce que cette fonction inutile de Défenseur des droits voulue par Sarkozy sera reconduite ? J'espère que non.
- El Fredo
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Re: Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
Pourquoi inutile, toutes les démocraties ont un poste similaire (avant la réforme Sarkozy on avait le médiateur de la république).
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Re: Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
C'est triste de mourir à 67 ans d'un cancer...
Je n'ai pas d'opinion particulière sur le Baudis journaliste (que je suis trop jeune pour avoir connu) ni sur le Baudis maire de Toulouse (n'étant pas suffisamment informé à ce sujet).
Toutefois, je me permets de juger assez sévèrement son action politique au niveau national.
Ceux qui le complimentent aujourd'hui le qualifient notamment de "grand Européen". Cela suffit à le discréditer à mes yeux : il fit partie de toute cette classe politique du PS, du centre, de l'UMP, de l'UDF, du RPR, qui a bradé la souveraineté de la France et accepté tous les renoncements au libre-échange euro-mondialisé.
Son rôle de "défenseur des droits" doit être jugé avec circonspection. Il était notamment saisi par des gens qui se plaignaient du comportement de l'administration à leur égard : à ce titre, il paraît qu'il a réglé 80% des conflits dont il était saisi. C'est beaucoup. C'est bien. Il a fait œuvre de conciliation, en apaisant les rapports entre administration et administrés. Mais sa fonction de "défenseur des droits" l'a aussi conduit à traiter des questions plus politiques. Nous savons bien que la notion de "droits de l'homme" sert aujourd'hui de justificatif aux pires revendications communautaires. Les groupes de pression communautaires invoquent en effet les "droits de l'homme" et les "libertés individuelles" pour expliquer leurs revendications. J'admets volontiers que Baudis était assez modéré : il n'était pas l'avocat le plus zélé des revendications communautaires. De ce point de vue, il y a pire que lui. Mais en occupant la fonction de "défenseur des droits", Baudis a quand même servi ces revendications communautaires.
Je n'ai pas d'opinion particulière sur le Baudis journaliste (que je suis trop jeune pour avoir connu) ni sur le Baudis maire de Toulouse (n'étant pas suffisamment informé à ce sujet).
Toutefois, je me permets de juger assez sévèrement son action politique au niveau national.
Ceux qui le complimentent aujourd'hui le qualifient notamment de "grand Européen". Cela suffit à le discréditer à mes yeux : il fit partie de toute cette classe politique du PS, du centre, de l'UMP, de l'UDF, du RPR, qui a bradé la souveraineté de la France et accepté tous les renoncements au libre-échange euro-mondialisé.
Son rôle de "défenseur des droits" doit être jugé avec circonspection. Il était notamment saisi par des gens qui se plaignaient du comportement de l'administration à leur égard : à ce titre, il paraît qu'il a réglé 80% des conflits dont il était saisi. C'est beaucoup. C'est bien. Il a fait œuvre de conciliation, en apaisant les rapports entre administration et administrés. Mais sa fonction de "défenseur des droits" l'a aussi conduit à traiter des questions plus politiques. Nous savons bien que la notion de "droits de l'homme" sert aujourd'hui de justificatif aux pires revendications communautaires. Les groupes de pression communautaires invoquent en effet les "droits de l'homme" et les "libertés individuelles" pour expliquer leurs revendications. J'admets volontiers que Baudis était assez modéré : il n'était pas l'avocat le plus zélé des revendications communautaires. De ce point de vue, il y a pire que lui. Mais en occupant la fonction de "défenseur des droits", Baudis a quand même servi ces revendications communautaires.
- El Fredo
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Re: Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
Pfff. C'est comme critiquer les avocats sous prétexte qu'ils défendent des criminels...
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Re: Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
Je ne sais pas si le parallèle avec les avocats était pertinent. Les avocats font leur métier, on peut les critiquer, mais ils font leur métier. Pour Baudis, c'est différent : on parle d'un homme politique, on juge donc son action politique, et sa fonction de "défenseur des droits" est une fonction politique, d'autant plus qu'il est le premier et le seul à ce jour à avoir occupé cette fonction. Il ne me semble pas choquant de juger son action politique à l'aune de ce qu'il a fait comme "défenseur des droits".
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Re: Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
RIP.
En tant que nationaliste je n'appréciais pas son côté européiste.
En tant qu'habitant de Toulouse, j'appréciais ce que lui (et avant lui son père) ont fait en terme de gestion positive pour la commune.
En tant que nationaliste je n'appréciais pas son côté européiste.
En tant qu'habitant de Toulouse, j'appréciais ce que lui (et avant lui son père) ont fait en terme de gestion positive pour la commune.
- politicien
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Re: Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général »
Bonjour,
Le président de la République a rendu hommage mardi à "l'homme libre" Dominique Baudis, premier Défenseur des droits et ancien maire centriste de Toulouse, décédé jeudi, lors d'une cérémonie officielle aux Invalides. "Il a fait le choix, toujours le choix, de servir en toute circonstance, et surtout en toute liberté, la dignité humaine", a déclaré François Hollande, en prononçant son éloge funèbre dans la Cour d'honneur.
Plusieurs membres du gouvernement, dont le Premier ministre Manuel Valls, mais aussi Christiane Taubira, Benoît Hamon, ont pris part à l'hommage. Tout comme la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, les centristes François Bayrou et Yves Jégo, et plusieurs membres de l'UMP, dont François Fillon et Alain Juppé.
Minute de silence
Un peu plus tôt, les députés avaient observé une minute de silence, à l'appel du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone,
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http://www.lepoint.fr/societe/hollande- ... 336_23.php
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