Plan d'économies : Manuel Valls fâche à peu près tout le monde

[politicien]

Bonjour,

Une semaine après son discours de politique générale, le nouveau premier ministre a livré quelques détails sur son plan de 50 milliards d'euros d'économies, et a réussi l'exploit de mettre toute la classe politique d'accord… contre lui.

Ni la droite, qui appelle à « des réformes structurelles », ni le centre, pour qui « Manuel Valls n'a fait que rejouer son discours de politique générale, avec l'austérité en plus », ni l'extrême droite qui parle de « violence sociale », ni l'extrême gauche, encore plus pessimiste : « Ça va saigner à tous les étages ». Surtout, l'aile gauche du PS s'est dite « atterrée » par des mesures « défavorables avec les plus modestes ».

Si bien qu'à l'Assemblée nationale, le chef de file des députés socialistes, Bruno Leroux, a dû bousculer l'agenda des traditionnelles questions au gouvernement pour défendre le plan présenté par Manuel Valls, selon lui « pleinement conforme aux valeurs de la gauche ». Son intervention n'était pas prévue, et les applaudissements à gauche peu fournis.

A la sortie du conseil des ministres, le premier ministre, qui sera l'invité du journal télévisé de France 2 mercredi soir, a confirmé l'engagement du gouvernement d'économiser 50 milliards d'euros d'ici à 2017.

L'AILE GAUCHE DU PS « ATTERRÉE »
De nombreux députés PS se sont dits « atterrés » par les annonces du premier ministre, « inacceptables en l'état sur le fond comme sur la forme », selon Christian Paul, l'un des députés qui avaient réclamé un contrat de majorité avant le vote de confiance. « Le groupe socialiste a découvert dans un silence total ces annonces », a révélé l'élu de la Nièvre, sur Twitter

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

Le point d'indice des fonctionnaires, qui sert de base au calcul des salaires, sera gelé jusqu'en 2017, a-t-on appris mercredi de source gouvernementale.

A la mi-journée, le Premier ministre Manuel Valls avait déclaré que les fonctionnaires devaient participer à "l'effort commun" et confirmé, mais sans donner d'échéance, le gel du point d'indice qui n'a pas augmenté depuis 2010.

"Je sais ce que nous devons à nos fonctionnaires, si essentiels à la vie de ce pays (...) Nous leur devons notre reconnaissance", avait-il dit devant la presse en présentant les projets d'économies budgétaires. "Cependant, la situation nous oblige à leur demander de contribuer à notre effort commun: nous confirmons donc le gel du point d'indice.

(...)

http://www.lepoint.fr/societe/salaires- ... 698_23.php

Qu'en pensez vous ?

[johanono]

En effet, les protestations se multiplient contre les mesures d'économies annoncées : syndicats de retraités qui protestent contre le gel des pensions, syndicats de fonctionnaires qui protestent contre le gel du point d'indice, syndicats étudiants qui protestent contre la suppression annoncée puis démentie des APL pour les étudiants non boursiers, associations familiales qui protestent contre la possible mise sous condition de ressource de certaines prestations familiales, etc. Dans un autre topic, j'ai évoqué également les manifestations contre les fermetures de classes.

Tout ceci ne fait que confirmer ce que j'ai déjà constaté à plusieurs reprises : en France, tout le monde est à peu près d'accord sur la nécessité de faire des économies budgétaires, mais dès qu'il s'agit de passer aux modalités concrètes de mise en œuvre de ces économies, alors plus personne n'est d'accord. Les économies, OK, mais pour les autres...

Sans doute tous ces gens qui sont d'accord sur le principe des économies tout en contestant les économies annoncées croient-ils qu'on pourrait économiser 50 milliards d'euros sans douleur pour les Français, comme s'il existait un gisement miraculeux d'économies... Las, on peut toujours supprimer le Sénat ou diminuer le nombre d'élus, ce n'est pas comme ça qu'on économisera 50 milliards d'euros. Mais ça, beaucoup de Français ont encore du mal à l'admettre.

[albert]

tout le monde est à peu près d'accord sur la nécessité de faire des économies budgétaires,

Pas moi. La priorité aujourd'hui devrait être de retrouver de la croissance, pas de s'enfoncer dans la récession et la déflation. Surtout que ces milliards économisés sont destinés à aller dans la poche du MEDEF.

[Albedo]

En effet, les protestations se multiplient contre les mesures d'économies annoncées : syndicats de retraités qui protestent contre le gel des pensions, syndicats de fonctionnaires qui protestent contre le gel du point d'indice, syndicats étudiants qui protestent contre la suppression annoncée puis démentie des APL pour les étudiants non boursiers, associations familiales qui protestent contre la possible mise sous condition de ressource de certaines prestations familiales, etc. Dans un autre topic, j'ai évoqué également les manifestations contre les fermetures de classes.

Tout ceci ne fait que confirmer ce que j'ai déjà constaté à plusieurs reprises : en France, tout le monde est à peu près d'accord sur la nécessité de faire des économies budgétaires, mais dès qu'il s'agit de passer aux modalités concrètes de mise en œuvre de ces économies, alors plus personne n'est d'accord. Les économies, OK, mais pour les autres...

Sans doute tous ces gens qui sont d'accord sur le principe des économies tout en contestant les économies annoncées croient-ils qu'on pourrait économiser 50 milliards d'euros sans douleur pour les Français, comme s'il existait un gisement miraculeux d'économies... Las, on peut toujours supprimer le Sénat ou diminuer le nombre d'élus, ce n'est pas comme ça qu'on économisera 50 milliards d'euros. Mais ça, beaucoup de Français ont encore du mal à l'admettre.

Entièrement d'accord.

[johanono]

tout le monde est à peu près d'accord sur la nécessité de faire des économies budgétaires,

Pas moi. La priorité aujourd'hui devrait être de retrouver de la croissance, pas de s'enfoncer dans la récession et la déflation. Surtout que ces milliards économisés sont destinés à aller dans la poche du MEDEF.

Le MEDEF, source de tant de fantasmes...

J'ai déjà moi-même dénoncé le caractère inopportun et dangereux des politiques d'austérité. Ces politiques d'austérité peuvent consister en une baisse des dépenses et/ou en une augmentation des impôts : dans tous les cas, elles empêchent la croissance et favorisent le cercle vicieux de la récession économique.

Sauf qu'il y a des déficits importants, qu'il faut bien réduire. Notre politique monétaire étant ce qu'elle est, nous avons donc le choix entre laisser filer les déficits (et rester à la merci des marchés financiers) ou bien entrer dans le cercle vicieux de l'austérité récessive. Si l'on veut autre chose que ce choix entre la peste et le choléra, il faut une autre politique monétaire : je souhaite ardemment une autre politique monétaire qui nous permettrait, notamment, de monétiser notre dette, sauf qu'il faut bien admettre que ce n'est pas à l'ordre du jour.

Les choses étant ce qu'elles sont actuellement, la politique de réduction des dépenses publiques s'impose. C'est triste, mais c'est ainsi.

Il convient donc que tous ces gens qui ont accepté d'abandonner la souveraineté monétaire de la France nous disent comment ils vont faire...

Mais au-delà de ça, il convient d'insister sur l'état d'esprit des Français. Il y a, je crois, un grand malentendu chez les Français. Beaucoup semblent croire qu'on pourrait réduire les dépenses publiques de plusieurs dizaines de milliards d'euros, comme ça, sans douleur pour les Français, comme s'il existait un gisement miraculeux d'économies budgétaires. Sauf que ce gisement n'existe malheureusement pas. Alors forcément, ça crée beaucoup de malentendus.

[freeze]

ben je vais geler mon activité au boulot ^^

[albert]

Le MEDEF, source de tant de fantasmes...

30 milliards, ce n'est pas un fantasme que j'ai créé, c'est le "pacte de responsabilité" de Hollande.
Et je le répète : baisser les salaires, les retraites, les allocations alors que l'UE tombe dans la déflation est une politique dangereuse.

[Nombrilist]

Et encore, je me demande ce qui est le plus à redouter: le plan de Valls ou bien le traité de libre-échange transatlantique ?

[Golgoth]

Valls a signé la victoire de Sarko ou du FN pour 2017. Le PS est mort ce soir et va mettre 20 ans pour regagner une élection. Hollande est un abruti et même s'il dissout c'est cuit pour lui.

[Lucas]

Il y a 50 milliards dans les économies annoncés ? Vraiment ?

[Nombrilist]

Il y a peut-être 50 milliards d'économie, mais comme les rentrées vont diminuer de 20, on sera bien avancés...

[Golgoth]

En fait une partie de ces "économies" consiste à un transfert des retraités et fonctionnaires vers les bas salaires et actionnaires. Sur cette partie, peu d'impact sur les finances publiques et le PIB à prévoir (sauf pour ce qui va partir en paradis fiscal) mais une injustice sociale flagrante.

[johanono]

Rigueur: la fronde se propage chez les députés socialistes

Du jamais vu dans les annales parlementaires. Moins d'une semaine après le vote de confiance à l'Assemblée nationale, l'épreuve de force est déjà engagée entre Manuel Valls et les députés socialistes. C'est dans le huis clos de la salle Colbert au Palais Bourbon qu'une partie d'entre eux ont découvert, «atterrés», dans une «ambiance crispée» et «un silence de mort», le contenu du plan d'économies dévoilé en direct à la télévision par le chef du gouvernement à l'issue du Conseil des ministres. La plupart n'avaient pas été prévenus de l'intervention et encore moins des mesures.

suite

Pourtant, les députés socialistes ont voté la confiance au gouvernement Valls, alors même que le principe de 50 milliards d'euros d'économies budgétaires était annoncé. Et maintenant que des mesures d'économies concrètes sont annoncées, ils se plaignent... A l'image du reste de la population française, ils oublient qu'en matière d'économies budgétaires, on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs.

[freeze]

sauf que tout le monde n'est pas a la même enseigne dans les économies budgétaires

[johanono]

Et à qui penses-tu ? On peut toujours fantasmer sur le Sénat ou la rémunération des ministres, mais vu le faible nombre de personnes concernées, ce n'est pas en réduisant le train de vie de notre classe politique qu'on économisera 50 milliards d'euros.