Dans un long portrait d'Aquilino Morelle, conseiller politique de l'Elysée, le site Mediapart détaille les habitudes d'un « petit marquis qui abuse des privilèges de la République »... Le texte, au vitriol, décrit la façon dont M. Morelle fait notamment venir son cireur de chaussures à l'Elysée et ses habitudes au hammam pendant les heures de travail.
L'article comporte également des accusations sur les supposées missions de ce médecin de formation auprès de laboratoires pharmaceutiques alors qu'il était fonctionnaire à l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS).
Conséquence, un député socialiste, Philip Cordery, appelle à la démission du conseiller du président. « A aucun moment je n'ai été en situation de conflit d'intérêts. (...) J'ai respecté toutes les règles et toutes les procédures », se défend l'intéressé dans un long message mis en ligne sur sa page Facebook.
Une mission pour le laboratoire Lundbeck
Mediapart révèle notamment que M. Morelle a effectué, en 2007, une mission de consultant pour le laboratoire danois Lundbeck. « Son profil était séduisant. On s'est rencontrés. Il m'a dit qu'il cherchait à travailler pour l'industrie pharmaceutique, qu'il avait du temps libre », raconte un dirigeant du laboratoire cité dans l'article.
Or, à ce moment-là, ce proche d'Arnaud Montebourg et de Manuel Valls a réintégré l'IGAS après une défaite aux législatives en Seine-Maritime. Dans sa réponse, le conseiller de François Hollande n'évoque pas directement cette accusation en particulier, mais rappelle une réalité : « En tant que fonctionnaire, un certain nombre d'activités annexes sont autorisées par la loi, dont l'enseignement et le conseil. »
En tant que fonctionnaire, selon l'article 25 de la loi du 13 juillet 1983, M. Morelle a effectivement le droit d'exercer certaines « activités annexes » si elles sont autorisées par le chef de service.
(...)
Toujours à l'IGAS après 2007, M. Morelle aurait, selon Mediapart, continué à vouloir travailler pour l'industrie pharmaceutique. Le site explique que Sanofi et les laboratoires Servier ont ainsi reçu sa candidature. « Aquilino Morelle cherche un emploi à plein temps. Ou plus exactement une rémunération, pour accompagner son parcours politique », dénonce le site. Mais il n'y aurait pas eu de suite à ces approches.
Alors qu'il coordonnait au sein de l'IGAS l'enquête sur le scandale du Mediator en 2010, dans lequel était impliqué Servier, M. Morelle assure cependant n'avoir « aucun lien avec aucune entreprise quelle qu'elle soit et, en particulier, aucun lien avec aucun laboratoire pharmaceutique ».
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
Qu'en pensez vous ?