Jean-Luc Mélenchon s'est mis au vert ces derniers jours. Au bleu plus précisément, au bord de la mer. En Espagne, glisse un proche, pour des affaires familiales et quelques jours de repos. Il en avait visiblement besoin après les européennes et ses larmes au soir de la large victoire du Front national. Sur son site, la vidéo de ce moment cruel a été vue par plus de 223.000 personnes. Dans la dernière note de son blog datée du 7 juin, le leader du Front de gauche raconte combien la vue de la mer lui a fait du bien. «Regarder les vagues moutonner, c'est les faire entrer dans l'esprit et, de là, dans tout le corps. Il peut en résulter une plage aussi lisse que fraîche.» Serait-il apaisé? Pas vraiment. Au fil de l'eau, il voit surtout les déchets. «Notre civilisation, dit-il, est celle des déchets massifs.» L'humeur est sombre.
En 2002, après la défaite de Lionel Jospin et un Front national au second tour, celui qui était alors socialiste avait plongé dans la dépression. Un rude moment, qui avait duré. Il en reparle relativement facilement aujourd'hui, comme d'une grande secousse psychique.
«Percuté par les résultats»
S'il est revenu à Paris mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon reste volontairement en retrait des médias. En catimini, ou presque, il s'est rendu jeudi devant le Palais de justice de Paris pour soutenir des salariés et des syndicalistes de la RATP. Il communique peu, ou pas, avec ses alliés de la gauche radicale en dehors de son Parti de gauche. Et il ne se rend plus, depuis longtemps déjà, aux réunions des responsables du Front de gauche. Figure féminine du Front de gauche, Clémentine Autain, de la formation Ensemble, affirme n'avoir «aucune nouvelle» de lui. «Il est percuté par les résultats, dit-elle. Les coordonnées politiques telles qu'il les voyait ne sont pas sorties des urnes, ça remet en cause tout le mécano politique qu'il avait construit.»
(...)
Un ancien cadre du Parti de gauche, qui a pris ses distances, observe avec sévérité Mélenchon, «incapable de remettre en cause une stratégie d'autonomie qui a visiblement échoué». «Il est dans une impasse politique et le Front de gauche, que personne n'ose débrancher, est dans un stade de coma dépassé.» Pour cet ancien cadre, les propos de l'ex-candidat à la présidentielle tenus après les européennes «n'annoncent pas d'aggiornamento politique».
Autre figure du Front de gauche, Pierre-François Grond, tente de passer outre la figure imposée de Jean-Luc Mélenchon. «Je n'ai pas plus de nouvelles récentes que les autres. Mais son absence, assure-t-il, ne nous empêche pas de travailler sur la rentrée». Objectif: dépasser les oppositions sur les questions d'alliance ou non avec le PS qui ont déchiré le Front de gauche aux municipales et contribué à éloigner Mélenchon du PCF.
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Figaro.fr
Qu'en pensez vous ?