Ramdams » Lun 22 Sep 2014 - 12:58 a écrit :Justement, il n'est peut-être pas très vendeur électoralement parlant d'incarner un "renouveau idéologique", qui est une expression qui fait peur de nombreux électeurs. Ce n'est que de la com' mais malheureusement, ça a de l'importance.
L'échec de Bayrou tient au fait qu'il se refuse à s'adonner dans le populisme, comme Sarkozy, Hollande, Le Pen ou Mélenchon. Sarkozy l'a bien compris : il nous parle désormais de référendums et de baisse du nombre de députés. Même si ça ne changera pas notre quotidien, qui peut être contre ces propositions ? Bayrou est trop technique dans son programme... et ça me rappelle même un certain Asselineau, dans un tout autre registre politique.
Peut-être que l'expression "renouveau idéologique" fait peur aux Français, en effet. C'est dommage. Les Français sont majoritairement mécontents de la situation actuellement, ils veulent du "changement" (la thématique du changement est d'ailleurs très porteuse, en France comme aux États-Unis), mais ils ont peur du "renouveau idéologique". C'est contradictoire.
Le problème de Bayrou, c'est que ce sont ses idées euro-mondialistes qui sont en à l’œuvre depuis 30 ans. A l'origine, c'est plutôt la famille centriste qui défend la thématique de l'Europe fédérale, du libre-échange, de la décentralisation, du communautarisme, etc. Or il se trouve que la famille socialistes "traditionnelle" a peu à peu abandonné ses idéaux de gauche pour se convertir à cette politique "centriste". Et à droite, les gaullistes ont renoncé à leur souverainisme pour, eux aussi, se convertir à cette politique "centriste".
Donc les centristes ont été rarement au pouvoir depuis 30 ans, mais ce sont bien leurs idées qui ont été mises en œuvre, par d'autres partis politiques qui ont renoncé à leurs idéaux traditionnels.
Bayrou, c'est un euro-mondialiste : il prétend défendre l'Europe, il ne veut pas lutter contre le libre-échange, etc. Alors comment peut-il proposer quelque chose de nouveau ? Il fera comme d'autres : il jouera sur le style, sur la posture, peut-être que ça suffira pour convaincre un grand nombre de Français, mais il n'apportera aucune idée neuve.
En effet, dès la campagne de 2007, donc bien avant ses adversaires, et bien avant que n'éclate la crise financière, il a eu le mérite de vouloir alerter les Français sur l'importance de maîtriser les déficits. Il faut lui reconnaître cela. Mais que proposait-il sérieusement pour réduire les déficits ? J'ai vu le lien concernant ses propositions en 2012 : il annonçait +50 milliards d'euros de prélèvements, et -50 milliards d'euros de dépenses, tout en restant très vague sur la façon de réduire ces dépenses. Autrement dit, il proposait une politique d'austérité encore plus forte que la politique actuelle...