L'école selon Juppé

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omega95
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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par omega95 » 02 sept. 2015, 11:18:53

Mewtow » 02 Sep 2015, 11:04:48 a écrit :
omega95 » 02 Sep 2015, 08:54 a écrit :Il y a un programme à faire, on fait un examen portant sur tout le programme et on compare les résultats matière par matière, établissement par établissement... Facile !

Par contre, on doit laisser une complète liberté de pédagogie à chaque établissement et à chaque professeur, car il seront RESPONSABLE de leurs résultats (contrairement à maintenant où un prof peut niquer l'avenir de centaines de gamins sans avoir à en répondre devant quiconque !!) :diable2:
Les résultats des examens nationaux ne dépendent pas que des professeurs, et sont très peu fiables pour mesurer leurs performances (aux professeurs). De plus, ta méthode collerait très mal aux matières ou il n'y a pas de programmes : par exemple, pour mes classes de BTS SIO, je n'ai pas de programmes, mais un référentiel assez vague qui me laisse enseigner a peu-prêt ce que je veux... Et ne parlons pas des matières où les programmes sont vagues et difficilement opérationnalisables.
Alors il faut mettre en place des programmes avec une liste des connaissances qui DOIVENT être acquise à la fin de chaque cycle d'enseignement, c'est le rôle de l'EN !!! Sinon, ils servent à QUOI ?! La BASE de toute PEDAGOGIE, c'est au minimum de savoir ce qu'il faut que les élèves retiennent !!!
Mewtow » 02 Sep 2015, 11:04:48 a écrit :Quand à la liberté pédagogique aux établissements et professeurs, voir ici : Devenir prof est simple (c'est après que c'est compliqué). En clair : beaucoup de professeurs nouvellement nommés ne savent pas quoi enseigner ni comment, à cause justement de cette liberté pédagogique : les programmes sont trop vagues et ne précisent pas exactement les enseignements à prodiguer, pas de progression type, etc. Et crois-moi, mon début d'expérience de néocontractuel tend à me faire dire la même chose.
Le problème est bien la !! IL N'Y A AUCUNE PEDAGOGIE !!
On fabrique des enseignants qui n'ont AUCUNE idée des règles de base de la pédagogie !
Non seulement ils ne connaissent pas leur matière, mais en plus ils ne savent même pas ce que pédagogie signifie !!
Et on se demande pourquoi on perd 4 à 5 places à chaque nouveau classement PISA ?!
Quand je suis devenu enseignant de plongée sous marine, le premier quart des cours portaient EXCLUSIVEMENT sur les notions de pédagogie et d'adaptation de l'enseignement au public que l'on pouvait avoir (on peut avoir dans un même cours des gens TRES différents, possédant des connaissances TRES différentes et ayant des niveaux culturel TRES disparâtre et pourtant à la fin ils DOIVENT tous connaitre le programme !!). Si la FFESSM arrive à former des pédagogues, pourquoi l'EN n'y arriverait-elle pas ?! incompétence ? :zinzin:
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pierre30
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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par pierre30 » 02 sept. 2015, 11:32:04

On peut peut-être les chefs d'établissement évaluer les profs qu'ils recrutent. C'est pareil dans le privé : un jeune recruté est forcément moins opérationnel que quelqu'un qui a davantage d'expérience. Cela s'évalue également.

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johanono
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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par johanono » 02 sept. 2015, 21:30:59

A noter que Jean-Paul Brighelli n'est pas convaincu par les propositions de Juppé :
Brighelli - Juppé : de l'eau tiède pour sauver l'école !

Des poncifs, quelques propositions ineptes, un blanc-seing à la politique actuelle : le livre sur l'éducation n'a guère convaincu Jean-Paul Brighelli*.

Le livre-programme d'Alain Juppé "Mes chemins pour l'école" pose bien le constat d'une école en crise, mais ses propositions sont loin d'être à la hauteur, juge Brighelli.

C'est un gros livre. Mais une fois que vous en avez éliminé les annexes, les contributions d'experts (le linguiste Alain Bentolila, le psychiatre Boris Cyrulnik, et le physicien Yves Quéré, l'immortel fondateur de « La main à la pâte »), et une longue interview d'Alain Juppé lui-même par un autre de ces spécialistes autoproclamés — Jérôme Saltet — qui abondent aujourd'hui, il ne reste de Mes chemins pour l'école qu'une petite centaine de pages imprimées gros — Alain Juppé se soucie explicitement de l'avis des grands-parents, volontiers presbytes.

suite
Voilà qui me conforte dans mon sentiment : les propositions de Juppé ne sont qu'un tissu de banalités politiquement correctes.

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Golgoth
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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par Golgoth » 03 sept. 2015, 19:15:02

pierre30 » Lun 31 Aoû 2015 - 07:06 a écrit :Oui, je suis assez d'accord que ce sera insuffisant. Mais si on donne de l'autonomie à l'établissement pour décider de passer plus de temps sur une matière avec une classe, on peut envisager d'adapter la méthode d'enseignement pendant ces heures ajoutées. Par exemple en laissant l'initiative à l'enseignant.
L'enseignant typique va réexpliquer la même chose deux fois ou plus lentement. Cela ne fonctionnera que sur les vrais lents, à la louche 10 % des élèves en difficulté. De toute façon si tu écoutes certains enseignants et les syndicats, il leur faut toujours plus d'heures, c'est comme une drogue en fait.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

Papibilou
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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par Papibilou » 04 sept. 2015, 09:38:23

Mewtow » Dim 30 Aoû 2015 - 17:05 a écrit :
Papibilou » 30 Aoû 2015, 14:37 a écrit :Certains peuvent s'avérer faibles en français et bons en math. Certains peuvent être nuls en Science de la nature et excellents en hsitoire géo. L'idée que certains semblent proposer ici, (je ne suis pas sûr que ce soient les idées de Juppé), ce sont des classes homogènes et varaiables ...
En quoi c'est différent de ce qu'on a actuellement en lycée avec des filières d'enseignement ?

Réponse: actuellement une classe peut être constituée d'éléments homogènes (une classe des plus forts et une classe des plus faibles dans le cas de 2 classes). Sauf que cette classe devient immuable toutes l'année pour toutes les matières, quel que soit le niveau des élèves de A ou de B dans chaque matière prise séparément.

Quand à ajouter la même chose au collège, je doute fortement que cela fonctionne : c'est justement dans les années de collège que l'on se rend compte si un élève est plus fort dans telle matière et faible dans une autre.

Réponse: c'est pour cela qu'il faudrait que les élèves catalogués comme brillants en math ou dans une matière spécifique puisse se retrouver avec les meilleurs de cette matière et non rester avec ceux qui se montrent faibles partout.

De nombreuses matières, comme la SVT ou l'histoire-géo ne sont pas vraiment vue dans les classes de primaire, ou alors trop superficiellement pour qu'on puisse dire qu'un élève est fort ou faible dans telle ou telle matière. Ce n'est pas sur un élève qui a eu une micro-introduction à une matière que l'on peut juger de son futur niveau.

Et il y a un autre problème : en utilisant ce filières, certains élèves auront à peine survolé certains enseignements qui ne sont pas cœur le la filière, alors que ces enseignements peuvent être fondamentaux pour former des citoyens : tu imagines un citoyen qui n'a pas entendu parler de la révolution française, de la seconde guerre mondiale, ou qui ne sait pas ce qu'est un gène ? A noter que le précédent exemple peut parfaitement être réaliste : il suffit de voir que ces sujets sont vus en fin de collège (4ème, 3ème si je ne dis pas de bêtises), et que les enseignements ont déjà du mal avec des programmes surchargés.

Ce qui est enseigné doit pouvoir également varier mais comporter un tronc commun de connaissances. Je peux admettre que l'on ne fasse pas du latin (j'aimais bien pourtant) à partir du moment ou la matière n'est pas essentielle à la construction d'un citoyen responsable. Mais, et c'est là que les choses ne vont pas, j'imagine mal un adulte incapable de lire ou de compter correctement, ce qui est me parait être une condition minimale pour passer du primaire au collège. De même connaître les noms de Voltaire ou Montesquieu, les dates des guerres mondiales ou les gènes comme vous le rappelez (je rajouterais la théorie de l'évolution pour ne pas se retrouver comme les USA ou plus de 30% de la population n'en a jamais entendu parler) me paraît essentiel au collège.

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Jean
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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par Jean » 04 sept. 2015, 16:19:17

Nombrilist » 27 Aoû 2015, 11:03:39 a écrit :Considérer qu'un établissement ou une classe est un tout homogène qui a les mêmes besoins au même moment, c'est complètement débile. Il devient sénile, le meilleur d'entre nous.

Il me semble qu'il dit l'inverse.

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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par Jean » 04 sept. 2015, 16:25:39

Nombrilist » 27 Aoû 2015, 13:33:05 a écrit :Parler d'une classe comme un tout homogène, je maintiens que c'est idiot. Je serais favorable aux classes de niveau, mais je n'ai pas l'impression que Juppé en parle. Et puis même dans une classe de niveau, vous avez des élèves bons dans certaines disciplines et mauvais dans d'autres. Chaque élève est différent. Peut-être pourrait-on parcontre supprimer le concept de classe inamovible et faire des groupes d'élèves pour chaque matière au sein de l'ensemble des enfants d'une même classe d'âge dans chaque école.

"justement il préconise plus de souplesse"

Pas du tout, il ne parle nullement d'éclater les classes ou de faire des classes de niveau.


Pourquoi faire des classes de niveau ?

Il propose d'aménager l'emploi du temps en fonction des besoins. C'est tellement évident que cela devient choquant de ne pas l'avoir imaginer avant.

Après tout l'objectif est national mais le moyen de l'atteindre devrait être de la responsabilité de l'équipe enseignante et dépendre du groupe des élèves.

Evidemment le job d'enseignant deviendrait plus intéressant puisque variable d'une année sur l'autre mais aussi plus actif avec tout ce que cela impose...

Je ne crois pas cela possible à l'échelle nationale mais pourquoi pas le rendre possible si quelques équipes pédagogiques veulent le tenter.

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Jean
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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par Jean » 04 sept. 2015, 16:36:20

johanono » 02 Sep 2015, 21:30:59 a écrit :A noter que Jean-Paul Brighelli n'est pas convaincu par les propositions de Juppé :
Brighelli - Juppé : de l'eau tiède pour sauver l'école !

Des poncifs, quelques propositions ineptes, un blanc-seing à la politique actuelle : le livre sur l'éducation n'a guère convaincu Jean-Paul Brighelli*.

Le livre-programme d'Alain Juppé "Mes chemins pour l'école" pose bien le constat d'une école en crise, mais ses propositions sont loin d'être à la hauteur, juge Brighelli.

C'est un gros livre. Mais une fois que vous en avez éliminé les annexes, les contributions d'experts (le linguiste Alain Bentolila, le psychiatre Boris Cyrulnik, et le physicien Yves Quéré, l'immortel fondateur de « La main à la pâte »), et une longue interview d'Alain Juppé lui-même par un autre de ces spécialistes autoproclamés — Jérôme Saltet — qui abondent aujourd'hui, il ne reste de Mes chemins pour l'école qu'une petite centaine de pages imprimées gros — Alain Juppé se soucie explicitement de l'avis des grands-parents, volontiers presbytes.

suite
Voilà qui me conforte dans mon sentiment : les propositions de Juppé ne sont qu'un tissu de banalités politiquement correctes.


Je ne suis pas sûr que la qualité d'une idée se mesure au poids du livre qui la porte.

E=MC² tient en quelques lettres et a révolutionné le monde.

Je ne crois pas que la bonne révolution concernant l'école sortira du sérail.
Nos enseignants, en particulier les anciens (titulaires de la légion d'honneur après 33 ans de service...) ne sont probablement plus en état de porter un jugement serein (et intéressant) sur un système qui les a fait vivre pendant des années.

L'idée de fixer un objectif à une année scolaire et laisser l'équipe pédagogique l'atteindre selon une démarche de son choix est innovante et est en rupture avec le "toujours tout pareil pour tout le monde".

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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par Nombrilist » 04 sept. 2015, 18:11:39

"Il propose d'aménager l'emploi du temps en fonction des besoins."

Non. Il propose quelque chose de technocratique qui donne l'illusion que cela sera possible. Si on réfléchit deux secondes, ce qu'il propose n'est pas possible. En tout cas, pas comme il le présente.

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Re: L'école selon Juppé

Message non lu par Jean » 07 sept. 2015, 17:03:47

Nombrilist » 04 Sep 2015, 18:11:39 a écrit :"Il propose d'aménager l'emploi du temps en fonction des besoins."

Non. Il propose quelque chose de technocratique qui donne l'illusion que cela sera possible. Si on réfléchit deux secondes, ce qu'il propose n'est pas possible. En tout cas, pas comme il le présente.


Comment peut-on être plus technocratique que d'imposer x heures de maths ou de français chaque semaine dans toutes les classes de France et de Navarre de tel niveau.

Plus C... tu meurs

Certes c'est plus facile à gérer pour les profs et l'administration mais c'est tout simplement oublier les élèves.

Mais après tout qu'importe que le système soit mauvais ? Après nous le déluge

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