Force est de constater que de nombreuses personnalités de droite ont tenu ces derniers mois des propos assez critiques et assez durs sur la construction européenne telle qu'elle se déroule depuis plusieurs années. Plusieurs personnalités de droite appellent notamment à une renégociation des accords de Schengen.La droite française prête à en découdre avec l’Europe
Angela Merkel ne pouvait faire de meilleur cadeau à Nicolas Sarkozy. En décidant brutalement, face à l'afflux de migrants en Allemagne, de réintroduire des contrôles aux frontières avec l'Autriche, la chancelière allemande fournit une arme à l'ancien chef d'Etat.
La semaine dernière dans Le Figaro, Nicolas Sarkozy fustigeait la politique des quotas revendiquée par l'Allemagne et désormais approuvée par la France. Il la jugeait irréaliste, de nature à encourager des mouvements migratoires incontrôlables dans l'Union européenne. Dans la foulée, il réclamait une nouvelle politique migratoire, un Schengen II en jugeant indispensable de suspendre d'ici là provisoirement la libre circulation des ressortissants non européens au sein de l'espace Schengen. On n' y est pas tout à fait, mais on s'en approche.
Les propos anti-Schengen du président du parti Les Républicains ne sont pas nouveaux : Nicolas Sarkozy les tenait déjà durant la campagne présidentielle de 2012 lorsqu'il scandait le mot « frontières » dans l'espoir de récupérer une partie de l'électorat frontiste durant l'entre-deux-tours où il affrontait François Hollande. C'est d'ailleurs à ce moment-là que les oreilles de François Bayrou l'Européen avaient sifflé, conduisant le président du MoDem à choisir à titre personnel le vote Hollande.
Depuis, les attaques contre l'Europe ne cessent de s'amplifier à droite, au point qu'on y perd ses petits. Pour prendre un exemple dans le passé récent, c'est comme si Balladur se transformait en Séguin. Inimaginable et pourtant.
L'ÉVOLUTION SYMPTOMATIQUE DE LE MAIRE
L'évolution la plus symptomatique est celle de Bruno Le Maire, l'ancien ministre des affaires européennes de Nicolas Sarkozy, un germanophile, considéré comme le plus européen et le plus proallemand de son camp.
Ce lundi matin sur France Inter, le candidat à la primaire attaque fort. Il s'en prend durement à la chancelière en l'accusant d'avoir commis une « double erreur » sur la question des réfugiés : elle a « décidé seule », s'insurge-t-il, et elle a crée un appel d'air en faisant croire que l'Union européenne pourrait accueillir les migrants sans avoir à établir au préalable des contrôles aux frontières extérieures.
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Cette inflexion du discours est assez nette et mérite d'être soulignée. Il reste cependant assez difficile de savoir sur quoi elle débouchera, lorsque l'UMP aura retrouvé le pouvoir.