Connu pour ses talents de communicant, le premier ministre fera sa vingt-cinquième apparition en cinq mois, samedi, sur le plateau d'On n'est pas couché. Au risque de désacraliser sa parole publique.
Il a tout de ce que l'on pourrait appeler un «hyperpremier ministre». Depuis qu'il a été promu à Matignon, en avril 2014, pour «former un gouvernement de combat», Manuel Valls semble avoir décidé de monter seul au front et de s'y installer durablement. Toujours prompt à réagir au moindre fait d'actualité, ce spécialiste de la communication a axé sa stratégie sur une omniprésence médiatique: il fera sa vingt-cinquième apparition en à peine cinq mois, samedi, sur le plateau d'On n'est pas couché. Une «boulimie», plutôt voulue que subie, mais qui risque pourtant de banaliser sa parole publique.
Car selon le décompte d'Europe 1, le premier ministre a enchaîné, depuis le 31 août dernier, pas moins de sept interventions dans des journaux télévisés de 20H - sur TF1 et France 2 -, dix passages dans des radios - dont quelques matinales «exceptionnelles» lui étant spécialement consacrées -, quatre émissions de chaînes d'information en continu - dont une interview extraordinaire accordée en direct à BFM-TV depuis son bureau de Matignon -, des formats dits d'«infotainment» type Le Grand Journal et Le Petit Journal de Canal +, et enfin le célèbre rendez-vous politique de France 2, Des paroles et des actes.
Du refus de la politique spectacle à la petite blague savamment placée
«La volonté de présence multiple et permanente est parfaitement claire», constate au Scan le conseiller en communication et directeur associé d'Only Conseil, Jean-Luc Mano. «Si j'osais, je dirais que cela ressemble d'ailleurs à la stratégie adoptée par Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'Intérieur. Il existe une vraie ressemblance générationnelle et de tempérament entre les deux hommes», poursuit-il. En effet, l'ancien chef de l'État et le locataire de Matignon présentent de nombreux points communs: ils attachent énormément d'importance à la droiture et au sérieux, mais se laissent parfois emporter par leur nervosité.
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