Le président de la République a répondu pendant quarante-cinq minutes, sur France 2 et TF1, aux questions des journalistes David Pujadas et Gilles Bouleau, depuis la salle des Portraits de l'Élysée. C'était le dernier exercice du genre du quinquennat de François Hollande, toujours englué dans l'impopularité.
Voici ses principales déclarations :
Le cas Macron. Alors que le ministre de l'Économie s'affranchit de l'autorité de François Hollande depuis quelques semaines, le chef de l'État a tenu à recadrer son ministre. « Il m'accompagne depuis 2012 comme conseiller, puis comme ministre », a rappelé François Hollande. « Il veut rencontrer les citoyens, et c'est utile. Il faut toujours aller à la rencontre des autres », a-t-il poursuivi, avant de rappeler les règles à respecter : « La première règle, c'est la solidarité, c'est l'esprit d'équipe, défendre le bilan, être à plein temps dans sa tâche », a lancé le président. Dans un gouvernement, il n'y a « pas de démarche personnelle. Il faut servir et servir jusqu'au bout ». Et de conclure « fermement et clairement » sous forme d'avertissement : « Respecter les règles, c'est rester au gouvernement. Ne pas les respecter, c'est ne pas rester. » « Chacun maintenant est informé » des règles, a-t-il ajouté.
Face aux deux journalistes, le président en a également profité pour rappeler sa confiance envers son Premier ministre : « Manuel Valls, je l'ai nommé pour diriger le gouvernement, et il le fait avec courage et dans le sens de l'intérêt général. »
Brexit. Alors que le Royaume-Uni vient de changer de Premier ministre et de gouvernement – à la suite du Brexit –, François Hollande a adressé un message à Theresa May : « Plus tôt elle engagera la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, meilleure sera la relation future entre l'Europe et le Royaume-Uni et meilleure sera notre propre situation », a souligné le président français.
Bilan. Interrogé sur l'état du pays à la fin de son quinquennat, Hollande a rappelé qu'il avait « hérité d'un pays qui avait 40 de fièvre ». « On se posait la question de savoir s'il ne fallait pas l'hospitaliser », a ironisé le chef de l'État, avant d'évoquer la dette publique qui « avait augmenté de 600 milliards d'euros ». En direct de l'Élysée, le président a assuré qu'aujourd'hui « la France va mieux » : « La croissance s'est améliorée, ça veut dire qu'il y a un peu plus de pouvoir d'achat, des créations d'emploi. Mais nous sommes encore fragiles », a-t-il nuancé. Et de rappeler les mesures mises en place : « Sur l'emploi, j'ai mis un dispositif pour l'embauche PME, j'ai fait en sorte que nous puissions faire moins d'économies budgétaires que prévu, et je prépare avec la chancelière Merkel un plan pour que nous puissions relancer l'investissement à l'échelle de l'Europe. Ça va mieux en France, mais ça peut se dégrader si nous ne faisons rien. Alors, j'agis. Les choix que j'ai faits étaient les bons. C'était le bon cap, et je pense qu'il faut le suivre. »
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Candidat en 2017 ? « Nous ne sommes pas dans un temps de campagne électorale », a indiqué François Hollande, qui prendra la décision d'une éventuelle nouvelle candidature à la fin de l'année. « Je ne désespère pas de convaincre » les Français, a-t-il dit en ajoutant : « Je dois protéger la maison France, qui est fragile, qui peut se lézarder. L'idée majeure qui m'anime qui pourrait justifier d'aller devant les Français, c'est de faire en sorte que le pays puisse être maître de son destin." Aux électeurs frontistes il dit qu'ils « font fausse route ». « L'enjeu de 2017 sera beaucoup plus important que celui de 2012 », a-t-il poursuivi.
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Qu'en pensez vous ?● «L'enjeu de 2017 sera beaucoup plus important que celui de 2012»
«Nous ne sommes pas dans un temps de campagne électorale», a indiqué François Hollande qui prendra la décision d'une éventuelle nouvelle candidature à la fin de l'année. Il laisse toutefois quelques indices: «Je ne désespère pas de convaincre» les Français, a-t-il dit. Ajoutant: «Je dois protéger la maison France qui est fragile, qui peut se lézarder».
«L'idée majeure qui m'anime qui pourrait justifier d'aller devant les Français c'est de faire en sorte que le pays puisse être maître de son destin», a-t-il complété, en mettant en garde sur la dégradation «de la cohésion sociale, nationale et culturelle» du pays et «la dislocation républicaine» qui guette. Aux électeurs frontistes, il dit qu'ils «font fausse route». «L'enjeu de 2017 sera beaucoup plus important que celui de 2012», a-t-il poursuivi. «Ce qui nous menace c'est une atteinte grave à la démocratie (…) Je ferai en sorte que notre pays ait confiance en lui», a lâché le chef de l'Etat.
Pressé de donner des conseils au futur président de la République, il s'est prêté à l'exercice sous forme d'un mea culpa: «(Il faut) prendre conscience que le temps est court. Le temps perdu au début a des conséquences à la fin».
● «Ca va mieux, mais...»
François Hollande a tempéré sa formule «ça va mieux», exprimée en mai. «L'économie va effectivement mieux, l'activité reprend. Mais nous restons fragiles, notamment à cause d'événements extérieurs comme le Brexit», a assuré le chef de l'État. «Il y a une incertitude à cause du Brexit. Je dois tout faire pour qu'il n'y ait pas de conséquence sur notre propre pays», a-t-il ajouté, invitant la nouvelle premier ministre britannique, Theresa May, à engager le plus rapidement possible la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
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