El Fredo » Mer 21 Sep 2016 - 16:38 a écrit :Le paradoxe dans ce phénomène, c'est que s'informer n'a jamais été aussi facile. Avant les gens avaient une excuse pour gober les mensonges des politiciens car leurs sources d'information étaient très limitées et peu contradictoires. De nos jours l'info est à portée de clic et la plupart des médias ont des cellules de fact-checking. Et pourtant la défiance envers le "système" est généralisée et les thèses complotistes pullulent. Donc il s'agit bien d'un choix, conscient ou non (*), opéré par les gens pour filtrer les informations qui contredisent leur système de pensée, car examiner et croiser les faits de façon contradictoire requiert un minimum d'effort, sans parler d'honnêteté intellectuelle, qualité qui fait tant défaut dès qu'il s'agit de politique.
Il y a un problème qui se superpose : l'accusation récurrente de partialité envers les médias obligent ceux-ci (du moins ceux qui ont l'objectif d'être "de référence" ou même non partisants) à traiter de façon symétrique des informations qui ne le sont pas. Par exemple, le retard de communication d'Hillary Clinton sur sa pneumonie (2 jours) est traité à égalité avec le torrent de mensonges déversé par Donald Trump (même si cette technique de martèlement a ses limites, cf. ces histoires de "birther" ou de l'Irak). Comme disent les américains,
"views differ on the shape of Earth". Ou encore Jean-Luc Godard :
" l'objectivité, c'est 5 minutes pour Hitler, 5 minutes pour les Juifs ".
(*) relire Orwell : 2+2=5, doublepensée, canelangue, etc.
Nos merdias alimentent la soupe de nos élus qui eux même nous prennent pour des imbéciles. C'est un fait.
Cependant tout cela repose sur la flemme citoyenne généralisée, pas le temps toussa. Quand je regard Netflix, il me propose de passer à l'épisode suivant sans cliquer, ici c'est le même principe, surtout ne pas trop se fatiguer le cerveau.
Il faut d'urgence remettre le citoyen directement face à ses responsabilités, à savoir participer directement à la vie de la Cité. Il y a bien la démocratie participative, où on laisse les gens dire n'importe quoi sans en tenir compte, mais c'est peanuts. Au final l'élu choisit les solutions cliéntélistes et émotionnelles. Le débat actuel sur les places de prison en est un bon exemple, ou celui infini sur l'agriculture etc...
Quand je parle tirage au sort, la majorité se braque, mais regardez notre système actuel, c'est de la m.... intégrale, reconnaissez le !