Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Venez discuter de l'actualité politique.
Hector

Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par Hector » 03 nov. 2017, 21:37:42

Laurent Berger : «Entre-temps, il y a eu la présidentielle…»

02 nov. 2017, 20:46:10

Ordonnances gouvernementales, divergences entre des syndicats affaiblis, indifférence des salariés… Le secrétaire général de la CFDT revient sur l’actualité sociale des derniers mois, entre…


Image


Désormais première organisation représentative dans le secteur privé, la CFDT a semblé prise de court par la réforme du code du travail d’Emmanuel Macron. Son secrétaire général, Laurent Berger, s’en explique, en mettant en avant la légitimité électorale du nouveau président et l’absence de réaction des salariés. Mais aussi la faiblesse du syndicalisme, qu’il juge aujourd’hui en danger.

Des «lignes rouges CFDT» ont-elles été franchies par les ordonnances Pénicaud réformant le code du travail ?


Ce n’est un mystère pour personne : il y a des points importants dans les ordonnances avec lesquels la CFDT est clairement en désaccord. Et si notre niveau de critique a augmenté avec le temps, c’est parce qu’entre le moment où elles ont été rendues publiques, le 31 août, et le moment où on a pu les étudier en profondeur, dans les jours qui ont suivi, on a découvert des choses que l’on n’avait pas vues…

Quels sont les plus gros points de désaccord ?


La possibilité de décision unilatérale de l’employeur dans les entreprises de moins de 20 salariés, la fusion autoritaire des instances représentatives du personnel, qui ne laisse aucune place à la négociation, ou encore, concernant la gouvernance d’entreprise, l’absence d’avancées sur la codécision ou la place des salariés dans les conseils d’administration.

C’est donc un échec pour la CFDT ?


Non, car sur d’autres sujets, heureusement, notre travail a porté ses fruits. Il faut se souvenir d’où l’on part. Le projet initial, par exemple, prévoyait la possibilité de négocier sans représentants syndicaux dans toutes les entreprises de moins de 300 salariés. Une mesure dévastatrice pour le syndicalisme, notamment pour la CFDT. On a réussi à faire descendre le seuil à 50 salariés. On a aussi obtenu une hausse de l’indemnité légale de licenciement. Et même si elle n’est que de 25 %, elle va tout de même concerner un million de salariés.

Vous considérez donc que vous avez sauvé les meubles ?


Notre position, c’est de dire que ces ordonnances ne représentent ni une casse sociale ni la fin du code du travail, comme le dénoncent certains. Mais ce n’est pas non plus la «vision moderne des relations sociales», comme le revendique le gouvernement. Au final, cette réforme est une occasion ratée, qui aura des conséquences dans les entreprises.

Le sujet est donc derrière vous ?


Non, il est devant nous ! Et notre terrain d’action, désormais, ce sont les entreprises. Et ce, pour deux raisons. Il va bien sûr falloir se battre sur l’emploi, la protection sociale, les salaires… Mais aussi retisser un lien avec les salariés. Car ce que l’on a constaté, c’est que si ces ordonnances ont suscité du mécontentement chez les militants, les salariés, eux, ne se sont pas vraiment sentis concernés… Nous continuons également, au plan national, à nous battre sur les décrets d’application.

C’est pour cela que vous n’avez pas appelé à la mobilisation, parce que vous ne sentiez pas les salariés mobilisés ?


Face à un gouvernement qui est dans une tentation d’affaiblissement des corps intermédiaires, en tout cas pour certains au sein de l’exécutif, la CFDT, en effet, n’a pas voulu offrir une démonstration de faiblesse. Car le problème en France, c’est que le désaccord syndical n’est compris que sous la forme de la manifestation, fût-elle faible.

Tout de même, deux points essentiels pour la CFDT, et que vous aviez réussi à repousser en 2016 - le plafonnement des indemnités prud’homales et le périmètre du licenciement -, se retrouvent dans les ordonnances. Vous ne les acceptez pas un peu facilement aujourd’hui ?


C’est déjà bien de reconnaître que c’est la CFDT qui a permis de faire échec au plafonnement des indemnités prud’homales en 2016. On avait même commencé dès 2015, puisque cette mesure figurait déjà dans la loi Macron, en dénonçant l’inégalité entre salariés des grandes et petites entreprises. Principe confirmé par le Conseil constitutionnel, qui l’avait ensuite censurée. On continue donc à être contre. Nous nous sommes aussi battus pour obtenir un plancher, relever le plafond, et prévoir des cas dérogatoires au plafonnement, au-delà des cas de discrimination et de harcèlement.

Sauf que le nouveau plafond est encore plus bas que celui de 2015…


Nous n’allons pas défendre la mesure, puisque nous sommes contre ! Mais la différence avec 2015 et 2016, c’est qu’entre-temps il y a eu une élection présidentielle… Et que celui qui a été élu l’avait annoncé dans son programme. Même chose sur le périmètre du licenciement. Plus largement, je veux quand même rappeler que ces ordonnances ne sont pas le fruit d’une coproduction entre le gouvernement et la CFDT, ni même avec FO… C’est l’objet de concertations avec les uns et les autres, où chacun a fait valoir ses propositions, ses contre-propositions, ses désaccords. Et, in fine, c’est le gouvernement qui a décidé, en appliquant ce que le Président avait annoncé pendant la campagne…

Certes, mais n’est-ce pas un aveu de faiblesse que de dire «on ne va pas dans la rue car on ne va pas gagner…» ?


Le vrai aveu de faiblesse, c’est aller dans la rue sans salariés, juste avec des militants, et sans pouvoir peser sur le contenu. Moi, je considère que la mobilisation syndicale, ce n’est pas simplement la rue. Ce qui ne nous empêche pas de le faire. Parfois même en perdant, comme en 2010, contre la réforme des retraites, avec pourtant des millions de salariés derrière nous. Et le fait est qu’à l’époque, l’image du syndicalisme a nettement baissé dans les enquêtes d’opinion. Donc je l’assume, je ne voulais pas d’une démonstration de faiblesse sur les ordonnances. Je ne voulais pas faire ce cadeau au gouvernement.

Même s’il s’attaque directement aux capacités d’action syndicale, en généralisant par exemple la négociation sans délégués syndicaux dans les entreprises de moins de 50 salariés ?


Encore une fois, l’exécutif avait prévu un seuil de 300 salariés. Et c’est parce que l’on s’est mobilisés qu’il est redescendu à 50. Mais cette mesure est aussi le symptôme de la faiblesse des syndicats. On paie là notre absence de proximité avec les salariés des TPE et PME. Si nous avions été vraiment implantés dans ces entreprises, cette disposition n’aurait pas pu être adoptée. Preuve en est, au passage : l’une des mesures les plus plébiscitées, à 70 %, par les salariés, c’est justement celle qui leur permet de négocier directement avec l’employeur. Autrement dit, sans les syndicats…

Triste constat…


Oui. Mais maintenant, et avec tous les désaccords qui sont les nôtres et que j’assume, à nous de transformer ces ordonnances en opportunité pour se développer et faire vivre notre type de syndicalisme. C’est un vrai enjeu que l’on est en train de relever, notamment avec une grande initiative CFDT le 9 novembre, pour dire aux salariés : si vous ne voulez pas subir votre travail, agissez, et si vous voulez agir, rejoignez une organisation syndicale, la CFDT. Sans quoi, on nourrit une forme d’amertume qui fera que dans les entreprises, on laissera les choses se faire sans nous. Je ne vois pas d’autre option. On ne fera pas revenir ce gouvernement en arrière. Car nous, contrairement à vous, les journalistes, nous sommes dans les entreprises. Et je vous le redis : les militants étaient mobilisés et mobilisables, pas les salariés.

La rue a pourtant payé pour les routiers…


Ce qui a payé, c’est surtout la négociation, dans laquelle je me suis beaucoup investi. Là aussi, c’est la CFDT qui a été à la manœuvre. Et ce qui a permis de bouger, ce n’est pas tant la rue que le rapport de force. La question qu’un syndicaliste doit se poser c’est : «Quels sont les éléments de rapport de force, et est-ce qu’ils sont en ma faveur ?»

Vous avez l’impression d’être dans le viseur du gouvernement, comme les partis politiques ?


Dans le viseur, je ne pense pas. Mais on ne ressent pas de volonté particulière de faire avec les corps intermédiaires. En gros, ce sera à nous de démontrer que l’on est incontournables. Si on veut continuer à tenir notre place, il faudra être capable d’être fins et d’aller sur les bons sujets. Je ne critique pas les autres options syndicales, mais on a intérêt à garder notre capacité de mobilisation pour d’autres moments. Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel. Ce qu’il s’est passé pour les partis politiques traditionnels peut arriver aux syndicats. Le meilleur moyen de l’éviter, c’est de ne pas tomber dans une espèce de rôle attendu.

Ce que fait la CGT ?


Je ne sais pas. Mais ce qui fait la force d’une organisation syndicale, c’est sa présence sur le terrain auprès des salariés, et sa capacité à construire des propositions et des contre-propositions. Et toute autre force qui serait seulement de témoignage, sans pouvoir imposer un certain nombre de choses, se retrouvera reléguée. Car le «monde d’après», à la CFDT, nous l’avons pensé, autant que ce pouvoir, qu’il s’agisse de l’évolution de l’entreprise, des formes de travail, etc.

(...)

Luc Peillon , Amandine Cailhol

Article complet sur http://www.liberation.fr/france/2017/11 ... le_1607523
Les syndicats rejoindront ils bientôt les dinosaures ?

Avatar du membre
albert
Messages : 9997
Enregistré le : 20 août 2011, 11:21:55

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par albert » 03 nov. 2017, 21:56:21

C’est pour cela que vous n’avez pas appelé à la mobilisation, parce que vous ne sentiez pas les salariés mobilisés ?

Face à un gouvernement qui est dans une tentation d’affaiblissement des corps intermédiaires, en tout cas pour certains au sein de l’exécutif, la CFDT, en effet, n’a pas voulu offrir une démonstration de faiblesse. Car le problème en France, c’est que le désaccord syndical n’est compris que sous la forme de la manifestation, fût-elle faible.
C’est un curieux état d’esprit de la part d’un syndicaliste. Partir perdant n’a jamais été une garantie de succès. Et qui ne tente rien n’a rien. Comment peut-on savoir si un mouvement prendra ou ne prendra pas sans l’avoir tenté ? Renoncer à l’avance n’est-il pas encore davantage une démonstration de faiblesse ?
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

Avatar du membre
mordred
Messages : 7238
Enregistré le : 22 mai 2012, 11:40:06
Localisation : Tout à l'Ouest (France)

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par mordred » 04 nov. 2017, 11:13:16

Les secrétaires généraux des syndicats français sont à l'image des anciens dirigeants français (1974-2017).
Avec Macron; ça bouge. Si ça bouge dans le mauvais sens; on verra quoi faire.
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).

Avatar du membre
johanono
Messages : 37485
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par johanono » 04 nov. 2017, 11:27:52

Il convient de ne pas mettre tous les syndicats dans le même sac.

J'ai peu de sympathie pour les syndicats extrémistes que sont FO, la CGT ou SUD. Cependant, des syndicats modérés tels que la CFDT ou la CFTC sont nécessaires si on veut conserver des relations du travail harmonieuses. Ils amortissent et organisent les revendications d'une base souvent un peu plus extrémiste qu'eux. S'ils disparaissent, ce sera pour laisser la place à des collectifs autonomes pas très bien organisés, et extrémistes, avec lesquels il sera très difficile de discuter.

Il convient donc de ne pas se réjouir de la disparition des syndicats modérés.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par Nombrilist » 04 nov. 2017, 12:47:01

Bof, la CFDT ne sert pas à grand chose au niveau national. Le mec présente toutes ses reculades comme des victoires parce que le MEDEF n'a pas eu 100% de ce qu'il voulait. Pathétique.

Avatar du membre
Jeff Van Planet
Messages : 22119
Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par Jeff Van Planet » 04 nov. 2017, 14:32:34

De toutes façon les syndicats politiques qui font des grèves pour imposer des politiques dont aucuns peuple ne veut, ça suffit!

Le syndicalisme doit se faire au niveau local, à l'intérieur des entreprises, et pour ça il faut leur ouvrir l'intégralité des infos sur la boite (participation au CA? autre?) c'est dans les pays qui appliquent ce genre de pratique (Danemark, Allemagne) que le taux de syndicalisme est plus haut. normal car là le syndicalisme sert à quelque chose.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par Nombrilist » 04 nov. 2017, 16:55:07

Je finis par être d'accord que le syndicalisme au niveau national ne sert plus à rien, à part pomper du fric aux travailleurs.

Avatar du membre
albert
Messages : 9997
Enregistré le : 20 août 2011, 11:21:55

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par albert » 04 nov. 2017, 17:19:46

Nombrilist a écrit :
04 nov. 2017, 16:55:07
Je finis par être d'accord que le syndicalisme au niveau national ne sert plus à rien, à part pomper du fric aux travailleurs.
Lorsqu'on remet en cause le code du travail au niveau national, il faut bien une action syndicale au niveau national, non ?
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par Nombrilist » 04 nov. 2017, 20:00:31

albert a écrit :
04 nov. 2017, 17:19:46
Nombrilist a écrit :
04 nov. 2017, 16:55:07
Je finis par être d'accord que le syndicalisme au niveau national ne sert plus à rien, à part pomper du fric aux travailleurs.
Lorsqu'on remet en cause le code du travail au niveau national, il faut bien une action syndicale au niveau national, non ?
Cette dernière décennie a malheureusement montré que les manifestations ne servent plus à rien. Le gouvernement ne recule plus jamais, et ce que l'on croit avoir défendu, on le perd 18 mois plus tard (cf interview de L. Berger). A l'échelle de l'entreprise, c'est bien entendu une autre histoire.

Hector

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par Hector » 04 nov. 2017, 21:07:04

Nombrilist a écrit :
04 nov. 2017, 20:00:31
albert a écrit :
04 nov. 2017, 17:19:46
Nombrilist a écrit :
04 nov. 2017, 16:55:07
Je finis par être d'accord que le syndicalisme au niveau national ne sert plus à rien, à part pomper du fric aux travailleurs.
Lorsqu'on remet en cause le code du travail au niveau national, il faut bien une action syndicale au niveau national, non ?
Cette dernière décennie a malheureusement montré que les manifestations ne servent plus à rien. Le gouvernement ne recule plus jamais, et ce que l'on croit avoir défendu, on le perd 18 mois plus tard (cf interview de L. Berger). A l'échelle de l'entreprise, c'est bien entendu une autre histoire.
Bref, le gouvernement retrouve le moyen de gouverner démocratiquement, ce à quoi il avait renoncé depuis décembre 1995 et la reculade honteuse de Chirac et Juppé.

Avatar du membre
Yakiv
Messages : 16560
Enregistré le : 09 avr. 2016, 18:10:15

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par Yakiv » 05 nov. 2017, 00:30:16

Jeff Van Planet a écrit :
04 nov. 2017, 14:32:34
De toutes façon les syndicats politiques qui font des grèves pour imposer des politiques dont aucuns peuple ne veut, ça suffit!

Le syndicalisme doit se faire au niveau local, à l'intérieur des entreprises, et pour ça il faut leur ouvrir l'intégralité des infos sur la boite (participation au CA? autre?) c'est dans les pays qui appliquent ce genre de pratique (Danemark, Allemagne) que le taux de syndicalisme est plus haut. normal car là le syndicalisme sert à quelque chose.
Je pense que les syndicats au niveau local ne servent à rien.
Quel est leur pouvoir au sein de l'entreprise ? Aucun.
A l'échelle d'une société, en particulier les petites et moyennes entreprises, les syndicats n'ont pas plus de pouvoirs que les salariés.
Or à l'échelle locale, ce sont dans les entreprises où le rapport de force est le plus défavorable aux salariés que le rôle des syndicats et les avancées sociales devraient être les plus importants. Mais ce n'est pas le cas. Au niveau local, les syndicats sont forts là où le rapport de force des salariés est plutôt meilleur alors qu'ils seront faibles, voir très faibles, là où le rapport de force est défavorable aux salariés.
Donc les syndicats vont parvenir à négocier des avancées là où il n'y en a pas besoin (ou moins) alors qu'ils ne négocieront rien du tout là où il y en a le plus besoin. Les conventions collectives sont un peu à l'image de ce constat et il en est de même pour les accords d'entreprises qui sera encore amplifiée avec la fameuse inversion de la hiérarchie des normes.

Avatar du membre
albert
Messages : 9997
Enregistré le : 20 août 2011, 11:21:55

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par albert » 05 nov. 2017, 05:55:07

Nombrilist a écrit :
04 nov. 2017, 20:00:31
albert a écrit :
04 nov. 2017, 17:19:46
Nombrilist a écrit :
04 nov. 2017, 16:55:07
Je finis par être d'accord que le syndicalisme au niveau national ne sert plus à rien, à part pomper du fric aux travailleurs.
Lorsqu'on remet en cause le code du travail au niveau national, il faut bien une action syndicale au niveau national, non ?
Cette dernière décennie a malheureusement montré que les manifestations ne servent plus à rien. Le gouvernement ne recule plus jamais, et ce que l'on croit avoir défendu, on le perd 18 mois plus tard (cf interview de L. Berger). A l'échelle de l'entreprise, c'est bien entendu une autre histoire.
On ne peut tout de même pas prôner la résignation et la soumission. Lorsque les salariés sont attaqués dans leurs droits, ils doivent se défendre, même si les chances de succès sont faibles. Les gouvernements iraient encore plus loin s’il n’y avait absolument aucune résistance. Et puis, la victoire ne dépend que du rapport de force que nous sommes capables de créer, il est donc évident que si tout le monde considère que c'est perdu d'avance, ce sera effectivement perdu. Des grandes mobilisations sont toujours possibles, la victoire contre le CPE n'est pas si loin après tout (2006.)
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

Avatar du membre
Jeff Van Planet
Messages : 22119
Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par Jeff Van Planet » 05 nov. 2017, 08:48:43

Yakiv a écrit :
05 nov. 2017, 00:30:16
Jeff Van Planet a écrit :
04 nov. 2017, 14:32:34
De toutes façon les syndicats politiques qui font des grèves pour imposer des politiques dont aucuns peuple ne veut, ça suffit!

Le syndicalisme doit se faire au niveau local, à l'intérieur des entreprises, et pour ça il faut leur ouvrir l'intégralité des infos sur la boite (participation au CA? autre?) c'est dans les pays qui appliquent ce genre de pratique (Danemark, Allemagne) que le taux de syndicalisme est plus haut. normal car là le syndicalisme sert à quelque chose.
Je pense que les syndicats au niveau local ne servent à rien.
Ce qui est affirmé sans preuves peut être rejeté sans preuves.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par wesker » 05 nov. 2017, 09:58:43

sSi le syndicalisme consiste à tout refuser ou à tout accepter en obtenant çà et là quelques concessions de la aprt du Gouvernement, je peux admettre que l'adhésion aux centrales syndicales soient insuffisantes. Naturellement, l'indifférence, le manque d'intérêt de trop de salariés pour les mesures qui engagen pourtant leur avenir est un sujet sur lequel les organisations syndicales, au delà de leurs divergences, de leurs origines historiques et des véritables motivations originelles liées à la constitution devraient travailler.

De la même manière que l'absence de syndicats ne serait pas une bonne nouvelle, ni pour les salariés ni pour les entreprises qui se retrouveraient, en cas de difficultés soumises au chaos, aux crises et parfois aux violences. Chacun peut et doit percevoir l'intérêt d'être dotés de représentants des salariés, éclairés, lucides, compétents afin de parvenir à négocier au mieux des intérêts de l'entreprise et des salariés qui ne sont pas contradictoires en tout points. Effectivement ce que je comprend de la déclaration de Berger est que le syndicalisme peut mourir il peut disparaître, faute d'engagement des salariés, faute d'implication des citoyens dans le développement aux organisations, mais il appartient à ces dernières de se remettre en cause, de s'interroger sur leur fonctionnement, sur leurs positionnements qui peut, peut être ne pas correspondre aux attentes et la réalité sociale du pays.

Avatar du membre
GAB
Messages : 746
Enregistré le : 28 févr. 2017, 19:24:07
Parti Politique : Europe Ecologie – Les Verts (EELV)
Localisation : Centre bretagne

Re: Laurent Berger : Car je suis persuadé que le syndicalisme est mortel

Message non lu par GAB » 05 nov. 2017, 10:44:32

Le syndicat allemand IG-metall profite de la bonne santé de la sidérurgie allemande
pour réclamer la semaine de 28 heures et des hausses de salaire .

http://www.francetvinfo.fr/monde/europe ... 16609.html

Si on écoute ses inconscients les hausses de productivité et la bonne santé de l'économie
vont cesser de profiter uniquement aux actionnaires .
Et pendant ce temps là le permafrost décongèle .

Répondre

Retourner vers « L'actualité politique »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Bing [Bot]