Votre vision me paraît effectivement intéressante et pose le seul vrai problème.Heleth a écrit : ↑07 août 2018, 18:33:08
S'il a eu une promotion express au grade de lieutenant colonel "de réserve" c'est parce que Benalla est un proche de l'Elysée.
Le matériel d'intervention lui a été donné parce que c'est un proche de l'Elysée.
Tous les passes droits dont il a pu bénéficier venait du fait que Benalla était un proche de l'Elysée. Malheur à celui qui dira non au petit chouchou du président.
Benalla n'est qu'un symptôme d'un mal accroché aux classes gouvernantes de notre pays : si j'ai de l'argent ou si j'ai le pouvoir (ou que j'en suis proche pour Benalla) je suis au dessus des règles. Et dans une démocratie qui se veut exemplaire c'est important.
Juste pour rappel, l'une des premières lois de ce quinquennat portait sur la "moralisation de la vie publique".
Benalla n'a pas dérapé tout seul. Il ne s'est pas donner une promotion tout seul. Il ne s'est pas inviter à une manif et n'a pas récupérer son matos tout seul. Il a trouvé des gens plus ou moins haut placés pour lui accorder tout cela rien qu'en le demandant simplement parce que quoi ? C'est un proche de l'Elysée.
De mon point de vue, Benalla n'est qu'un petit escroc mais les implications sous-jacentes sont proprement terrifiantes s'il s'était agi d'une personne beaucoup plus mal intentionnée.
Elle montre si j'ai bien compris que le fait d'être proche du président de la république ( mais c'est aussi un peu vrai dans une entreprise de celui que l'on croit à tort ou à raison proche du patron) donne une autorité sans rapport avec les responsabilités réelles. D'ailleurs le type de la préfecture qui a invité Benalla a, si mes souvenirs sont exacts, déclaré qu'il l'avait fait parce qu'il en espérait un retour pour sa carrière. Autrement dit Benalla n'a peut-être même pas eu à demander à voir une manif, on est venu le lui proposer pour lui être agréable. Un peu comme on courtisait un proche du roi en espérant obtenir une faveur.
Mais la faute à qui ?
A tout le monde. sans doute.
A Macron qui, comme ses prédécesseurs, gouverne le pays comme un monarque (c'est la constitution faire sur mesure pour De Gaulle qui le permet et le favorise).
A tous ceux qui sont prêts aux courbettes pour des faveurs; et sur ce point il serait bon que les nominations par exemple à des postes de responsabilité échappent au président, mais le système perdurerait à un autre niveau probablement. Et donc par ambition personnelle.
A tous ceux qui sont persuadés qu'un refus à un proche du président les condamne à ne plus avoir de promotion ou à être placardisés. et donc à agir par peur pour eux mêmes.
A tous ceux qui savent que la proximité du pouvoir leur donne une aura injustifiée mais réelle, .. et qui en profitent. Par l'aveuglement d'un pouvoir personnel même s'il est à un niveau très inférieur à celui du président.
Quelles solutions ?
Car qui n'a pas peur pour lui même; car qui est dénué de toute ambition; car qui est suffisamment honnête pour ne pas utiliser l'once de pouvoir qu'il sait posséder ou que les autres croient qu'il possède. ?