discours de Sarkozy, la confirmation des thèses FN

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wesker
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Message non lu par wesker » 01 août 2010, 10:19:00

Le Front national n’a pas tardé à réagir au discours de Nicolas Sarkozy visant les délinquants d’origine étrangère. Tout en sommant le président de la République de « tirer toutes les conséquences » de ses nouvelles annonces sur la sécurité « en rétablissant l’expulsion effective et définitive des délinquants étrangers », Marine Le Pen, a estimé samedi 31 juillet que le chef de l’État donnait raison aux thèses que son parti défend depuis trente ans.
Pour la vice-présidente du FN, « les propos du président de la République qui procèdent d’une nouvelle gesticulation estivale, n’ont qu’un mérite, celui de confirmer officiellement le caractère criminogène de certaines immigrations, vérité pour laquelle le Front national est persécuté depuis trois décennies ».


Une fois n’est pas coutume, le FN rejoint sur ce point le Mouvement contre la racisme et pour l’amitié entre les peuples, qui regrette qu’« une fois de plus, Nicolas Sarkozy s’aligne sur les thèses du Front national ». Par la voix de Ségolène Royal, le PS a de son côté déploré une « nouvelle étape dangereuse et indigne, dans une surenchère populiste et xénophobe ».

En conséquence, Marine Le Pen « somme » le chef de l’État « de tirer toutes les conséquences de ses déclarations en rétablissant l’expulsion systématique, effective et définitive des délinquants étrangers », « en décrétant un moratoire immédiat sur l’immigration et en réformant profondément notre code de la nationalité », indique un communiqué du parti. Selon le FN, M. Sarkozy est « pris de vertige devant la dégradation d’une situation sécuritaire qu’il ne maîtrise plus ».

À l’occasion de l’installation du nouveau préfet de l’Isère, vendredi 30 juillet, à Grenoble, le président avait notamment annoncé son intention de déchoir de la nationalité française « toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’une personne dépositaire de l’autorité publique ».

Source : http://www.lemonde.fr/politique/article ... -pen-sarko…

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KALIKO
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Message non lu par KALIKO » 01 août 2010, 10:29:00

On va finir par avoir un FNUMPS (le fnoumpss!)... et pendant ce temps là, il y a des gens qui se tuent à travailler pour payer des émoluments à ces farceurs dont ne sortent, de la bouche, que des insanités !
Ces pseudo-politiques de peu me lassent !
PAS MORT ?... PLUS FORT !

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wesker
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Message non lu par wesker » 01 août 2010, 10:32:00

Je crois que depuis l'origine, le FN se distingue et ne cesse de comdamner les orientations UMPS....PAr conséquent, amalgamer les nationaux avec les mondialistes est une erreur intellectuelle à ne pas commettre.

A ce jour, le FN n'est pas responsable de la situation et des difficultés que les français rencontrent....

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 01 août 2010, 10:54:00

Non, mais ils n'en sont pas mécontents, car ça fait des voix.

Conscience

Message non lu par Conscience » 01 août 2010, 11:12:00

Nombrilist a écrit :Non, mais ils n'en sont pas mécontents, car ça fait des voix.

.

Des voies de garage

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wesker
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Message non lu par wesker » 01 août 2010, 13:22:00

Il y a, de toutes les époques eu des mecontents qui ne portaient vers les formations contestataires. Le FN, durant un certain temps en a effectivement été le bénéficiaire et le receptacle. Je ne crois plus que cela soit le cas aujourd'hui mais je pense que les nationaux doivent pouvoir apporter à la fois des réponses à ceux qui n'y croient plus mais aussi à tout ces français qui restent en attente, après l'échec du sarkozysme et les desillusions PS-PC Verts d'un projet alternatif de renouveau capable de s'appliquer.

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Gis
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Message non lu par Gis » 02 août 2010, 11:01:00

Comme d'habitude, les réactions se font suite à des évènements dramatiques et pas comme devraient le faire des gens sensés avoir une vision globale.. s'ils commençaient déjà par appliquer les lois en vigueur avant de vouloir en créer d'autres ? délits et crimes ne sont-ils pas prévus ? pourquoi vouloir faire un truc à part à chaque fois qu'il y a un fait qui les dépasse ?
 

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wesker
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Message non lu par wesker » 02 août 2010, 13:59:00

totalement d'accords.

Ce n'est pas le délire textuel de nouvelles lois qui resoudra les problèmes, c'est la capacité, pour l'Etat à faire appliquer et respecter ces lois au quotidien qui sont prises, pretendument dans l'intérêt des citoyens !

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pwalagratter
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Message non lu par pwalagratter » 02 août 2010, 14:09:00

Gis a écrit :Comme d'habitude, les réactions se font suite à des évènements dramatiques et pas comme devraient le faire des gens sensés avoir une vision globale.. s'ils commençaient déjà par appliquer les lois en vigueur avant de vouloir en créer d'autres ? délits et crimes ne sont-ils pas prévus ? pourquoi vouloir faire un truc à part à chaque fois qu'il y a un fait qui les dépasse ?


Il est plus rentable électoralement d'être dans l'effet d'annonce et l'avalanche de lois que de prendre le temps de réfléchir correctement. Sarkozy, nous a habitué beaucoup plus que ses prédécesseurs, à ce genre de politique (voir le nombre de lois sur les chiens dits "dangereux"). Il y a un autre avantage également : à force de faire et de défaire les lois (sans forcement les décrets d'application qui vont avec d'ailleurs) le brouillage est parfait. Faire un tour dans une administration française actuellement relève carrement de la maison qui rend fou. C'était une particularité bien française certes, mais là plus personne ne sait quel texte appliquer. Bref, un manque de repères et de stabilité absolument parfait.

En tout cas, il utilise là ses dernières cartouches en reprenant quasiment mot pour mot les thèses du FN.  Un peu prématurement mais l'affaire Bettencourt/Worth/Sarkozy tout comme celle de Karachi le menaçaient d'un peu trop près.  

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racaille
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Message non lu par racaille » 03 août 2010, 01:42:00

Interview très intéressante du nouveau grand manitou de la Licra à propos de l'ouverture des vannes par le président : http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... sident-de-…

Extrait :
Mediapart a publié le 27 mars une enquête montrant comment le sarkozysme, dans son acception large, a décomplexé la parole raciste ou xénophobe des hommes politiques à droite. Partagez-vous ce constat?

Oui. Je ne peux qu'y souscrire. Ce constat réside dans le rapport de M. Sarkozy aux mots et à la façon de les exprimer. Il incarne une nouvelle conception à cet égard, tant lui-même que son entourage d'ailleurs. Ce n'est pas un langage que l'on avait l'habitude d'entendre dans la bouche d'un chef de l'Etat ou de ministres. C'était son fonds de commerce pendant la campagne: parler aux Français comme il parle en général. Citons, par exemple, le «Casse-toi pauvre c.. !» ou le «Kärcher». Mais je le dis, je suis très souvent heurté par les prises de parole du président de la République ou de ministres qui commettent des fautes de français. Je crois pourtant que l'identité nationale commence là, dans la langue.

Naturellement, ce schéma du “parler vrai” a été repris quand a été lancée cette singulière idée du débat sur l'identité nationale. Il faut être absurde, aveugle, sot ou de mauvaise foi pour ne pas constater que ce débat a libéré la parole et ouvert la boîte de pandore et qu'effectivement, sur ce sujet, nous avons fait un grand retour en arrière. Les blagues gauloises sur les “youpins”, les “négros”, les “pédés”, les “pétasses”, les “bougnoules” et je ne sais quoi, ce n'était plus à la mode.

Là, ça l'est redevenu grâce à cette libération de la parole qui n'était plus au café du commerce ou dans les meetings du Front national, mais dans le lieu sacré de la République qu'est une préfecture. Et d'inviter à la permissivité de la parole raciste et xénophobe dans l'enceinte d'une préfecture, en présence des autorités de l'Etat, comme ce fut le cas pendant le débat sur l'identité nationale, il est clair qu'il n'en fallait pas autant pour ceux qui se taisaient parce qu'ils n'étaient plus audibles. Cela s'est d'ailleurs immédiatement traduit dans les urnes aux élections régionales.
Le monsieur s'exprime aussi sur Zemmour et prend soin de ne pas mettre ceux deux tristes sires dans la même catégorie :
A vous entendre, doit-on en déduire que, selon vous, Eric Zemmour serait une sorte de visage outrancier de l'époque et de ce que le sarkozysme permet aujourd'hui dans ce domaine?

Je ne veux pas sonder les âmes mais je ne pense pas qu'Eric Zemmour, ce soit du sarkozysme. C'est plus grave que cela (sourires, nldr). Il faut lire son bouquin, vraiment. C'est une réhabilitation de Vichy! Il dit quand même que Bousquet a sauvé les juifs français! Non, Zemmour, c'est un phénomène plus général. Celui d'une réhabilitation d'une France blanche et chrétienne.

Le sens de ma question était : est-ce que, selon vous, le sarkozysme a rendu possible l'audience dont jouit Eric Zemmour aujourd'hui?

Prenons garde. Ce n'est pas sur le fond que Zemmour est si bien accueilli, c'est sur la forme. Certains voient en lui une prétendue liberté et une capacité à dire tout haut ce que d'autres penseraient tout bas. Mais au bout du compte, le politiquement correct, c'est lui qui le tient. Pas moi. C'est lui qui dit ce que les gens ont soi-disant envie d'entendre, comme un phénomène de mode. Il y a dix ans, après la grande époque de SOS Racisme, ce n'était pas fashion de dire ce que dit aujourd'hui Zemmour.

Mais les associations antiracistes ont commis dans le passé quelques erreurs, quelques excès, qui ont amené un certain nombre de personnes, dont Zemmour est désormais le porte-étendard, à considérer que nous étions des ligues de vertu et des dispensateurs de bonne parole refusant de voir la réalité telle qu'elle est. A certains égards, on a prêté le flanc à ces critiques, que je considère injustes mais je comprends qu'on puisse les faire. On va rectifier le tir.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Message non lu par wesker » 03 août 2010, 14:00:00

Promouvoir de nouvelles lois à chaque faits divers est irresponsable et démontre surtout l'incapacité du Gouvernement à faire appliquer les lois qui existent.

Faire une énième loi sur l'insécurité ne permettra pas, sur le terrain, de compenser la reduction des effectifs de forces de l'ordre et les ordres très contradictoires avec les discours sur les tribunes....C'est à cela qu'il faudrait d'abord remédier avant de faire des declarations à l'emporte pièce.

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Message non lu par Nombrilist » 03 août 2010, 14:50:00

"Promouvoir de nouvelles lois à chaque faits divers est irresponsable et démontre surtout l'incapacité du Gouvernement à faire appliquer les lois qui existent."

Marine Le Pen ne fait-elle pas aussi dans l'émotionnel ?

Conscience

Message non lu par Conscience » 03 août 2010, 20:23:00

Nombrilist a écrit :"Promouvoir de nouvelles lois à chaque faits divers est irresponsable et démontre surtout l'incapacité du Gouvernement à faire appliquer les lois qui existent."
Marine Le Pen ne fait-elle pas aussi dans l'émotionnel ?
Là vous avez tous les deux raisons, ce n est que mon avis.
wesker a écrit :Promouvoir de nouvelles lois à chaque faits divers est irresponsable et démontre surtout l'incapacité du Gouvernement à faire appliquer les lois qui existent.
Faire une énième loi sur l'insécurité ne permettra pas, sur le terrain, de compenser la reduction des effectifs de forces de l'ordre et les ordres très contradictoires avec les discours sur les tribunes....C'est à cela qu'il faudrait d'abord remédier avant de faire des declarations à l'emporte pièce.

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Message non lu par Golgoth » 03 août 2010, 22:17:00

Promouvoir de nouvelles lois à chaque faits divers est irresponsable et démontre surtout l'incapacité du Gouvernement à faire appliquer les lois qui existent.
C'est la marque de fabrique UMP. D'ailleurs il y a même une loi qui permet aux gens de déposer des recours quand ils n'ont pas de logement. Dormir sous un pont en sachant qu'on va gagner sa procédure dans 10 ans, c'est aussi excitant que de savoir que le type qui a brulé sa bagnole encourt au moins 6 h de prison avec sursis si un jour on le chope.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Message non lu par racaille » 04 août 2010, 00:08:00

Un autre article intéressant sur la tentation extrémiste de Sarko, cette fois un entretien avec le politologue Jean-Yves Camus (et qui devrait réjouir Wesker) :
Jean-Yves Camus: «Les électeurs de Le Pen ne sont venus que temporairement en 2007»

Le politologue Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'institut de relations internationales et stratégiques, spécialiste de l'extrême droite, explique comment Nicolas Sarkozy va probablement échouer à récupérer une partie de l'électorat frontiste.



Les mots employés par Nicolas Sarkozy marquent-ils un tournant ? S’inscrit-il dans les pas de l’extrême droite?

Il y a un saut important depuis huit jours. Le pouvoir assume le risque qu’on dise qu’il va sur les terres du Front national. Quand le président parle de durcir les conditions d’octroi de la nationalité française, on peut estimer qu’il se situe encore dans le débat républicain: il peut même espérer avoir une majorité dans un sondage et si on demande aux gens s’ils pensent que l’on doit durcir les conditions d’accès à la citoyenneté française des polygames, des multi-récidivistes ou des personnes qui pratiquent l’excision.

En revanche, la déchéance de nationalité ne renvoie pas au même imaginaire, n’a pas la même charge historique.La loi du 22 juillet 1940, décidée par Vichy, avait conduit à réexaminer toutes les acquisitions de la nationalité et 15.000 personnes avaient perdu leur nationalité. On ne peut certes pas comparer l’actuel gouvernement au régime de Vichy, mais il n’en reste pas moins que retirer la nationalité française à un citoyen est une démarche marquée par l’histoire, dès lors qu’elle dépasse les un ou deux cas annuels recensés, résultant d’affaires de terrorisme.

En utilisant l’expression «Français d’origine étrangère» sans qu’on sache s’il parle des Français ayant un ancêtre étranger ou seulement de ceux qui ont acquis la nationalité au cours de leur vie, à quoi joue le président?

Quand on gouverne la France, on sait pertinemment que les gens du voyage qui sont français depuis des siècles n’ont aucun rapport avec les Roms venus de l’Est. L’amalgame est pourtant fait.

Pour les «Français d’origine étrangère», il est possible qu’il joue aussi sciemment sur l’ambiguïté. Quand on sait comment les discours sont écrits, il est évident que l’expression a été validée au plus haut niveau… Or quand on dit «Français d’origine étrangère» à un électeur du Front national, il entend «français qui a une origine immigrée, même lointaine».

Pensez-vous du coup qu’il puisse ainsi récupérer des électeurs du FN?

La droite fait une mauvaise appréciation de la nature de l’électorat du Front national. L’électorat du FN n’est pas uniquement composé d’électeurs de l’UMP en plus radical: c’est un électorat anti-système dans sa globalité. Pas seulement «anti-énarques», mais anti-élites. Sans parler des militants qui, souvent, ont une méfiance envers le consensus démocratique, les valeurs républicaines. En tant que parti, le FN n’incarne pas une droite plus dure, mais une autre tradition de droite. Le président, son milieu social, ses origines étrangères, la réunion au Fouquet’s avec le gratin financier: tout cela le disqualifie aux yeux de l’électeur frontiste type. La sécurité, l’identité nationale, ne peuvent le satisfaire: pour cet électeur, il faut la préférence nationale, dans le logement, dans l’emploi, dans les prestations sociales. Le reste ne les satisfait pas, ou alors temporairement, comme en 2007.

Peut-on imaginer le président aller encore plus loin pour les satisfaire?

C’est difficile. Juridiquement, les maires du FN qui ont tenté d’appliquer la préférence nationale dans leurs communes à la fin des années 90 se sont fait censurer par le tribunal administratif. La préférence nationale se situe hors du consensus démocratique.

Quant au prix à payer pour une alliance avec le FN, il serait énorme: en termes moraux, d’image à l’étranger. Sans compter que politiquement, il perdrait les voix du centre. Mais actuellement, il prend déjà le risque de revivifier le Modem et de donner un espace à Dominique de Villepin. Et sans pour autant faire revenir à lui l’électorat du FN.

Il est pourtant indéniable qu’en 2007, Nicolas Sarkozy a mordu sur une partie de l’électorat qui avait voté Le Pen en 2002?

Oui mais c’était temporaire. En 2007, il y a eu un effet de génération. Le Pen avait 80 ans alors que deux quinquagénaires se présentaient. En 2012, Marine Le Pen représentera probablement le FN, et elle sera plus jeune que Sarkozy.

Par ailleurs, en 2007, il y a eu un arbitrage des électeurs entre un candidat, Jean-Marie Le Pen, qui n’avait pas de chances d’accéder au pouvoir (son score au second tour de la présidentielle de 2002 le montrait) et un candidat qui ne représentait certes que 20% de ce que les électeurs du FN pensaient mais qui pouvait gagner.

Pourquoi cet arbitrage ne serait pas le même en 2012 ?

Les régionales de 2010 ont déjà montré qu’il s’agissait d’une préemption temporaire. Cette fois, Nicolas Sarkozy sera le sortant, il devra rendre des comptes sur son bilan, et il aura face à lui une candidate plus jeune et moins diabolisée. Elle n’en sera pas pour autant une présidente de la République possible mais ce sera une sacrée épine dans le pied de l’UMP.

Ne peut-il quand même pas reprendre au moins une part de cet électorat?

A l’échelle nationale, le noyau dur du FN se situe à 12-13%. C’est un électorat sociologiquement connu: très populaire, urbain, fort dans des régions désindustrialisées, souvent âgé de 35 à 50 ans. Cette génération est sensible à la présence sur le terrain, et Marine Le Pen l’a bien compris. En 2002, la question de la France qui se lève tôt et la valeur «travail» ont été déterminantes parmi ces classes moyennes inférieures et chez les travailleurs indépendants dans le choix de voter Sarkozy. Mais la taxe carbone a fortement mobilisé cette population contre l’UMP. Et sa proximité avec le milieu d’affaires, qui n’est pas le patronat indépendant, qui n’est pas la petite entreprise familiale, a eu des effets catastrophiques. L’affaire Jean Sarkozy a eu un effet ravageur chez des gens qui croient au mérite, qui pensent qu’on peut s’en sortir à la force du poignet. Voir qu’on nommait à un poste habituellement dévolu à une personnalité politique d'expérience quelqu’un qui n’avait pas fait la preuve de ses capacités et qui n’avait même pas de diplôme, cela a été ressenti comme une faute.

L’affaire Woerth/Bettencourt s’inscrit-elle dans la lignée de cette trahison?

Cet électorat ne supporte pas les gens qui n’ont pas conscience de leur fortune. Envoyer des contrôleurs du fisc dans les campements des gens du voyage va faire un flop dans l’opinion. Leurs revenus éventuellement non déclarés apparaîtront comme dérisoires par rapport à la proximité du pouvoir avec des personnes qui ne savent même pas ce qu’elles gagnent. Et la dénégation du fait qu’il y ait eu une proximité, une connivence, un conflit d’intérêts, aggrave leur cas.

Si l’électorat du FN est venu sur des thèmes économiques, pourquoi n’est-ce pas là que Nicolas Sarkozy tente de le récupérer?

Il est plus compliqué d’agir sur la conjoncture économique que de prononcer des discours martiaux sur la sécurité. A un moment donné, on peut tordre les statistiques dans tous les sens, il est difficile de nier que la crise perdure et qu’il y a du chômage. Seulement, les discours sur la sécurité se heurtent au bilan. Il n’y a pas de baisse de la délinquance, notamment de la violence sur les personnes. Qui peut croire que mettre en prison les parents, déjà totalement dépassés, de mineurs impliqués dans la criminalité empêchera ceux-ci de continuer dans la délinquance? Au moment du bilan, je doute que Nicolas Sarkozy puisse se reposer sur des annonces et sur sa rhétorique martiale.
http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... -electeurs…
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