Remaniement ?

[Yakiv]

Cette histoire de rémunération des fonctionnaires au mérite, c'est un peu une Arlésienne de la vie politique française. Depuis que je m'intéresse à la politique (c'est-à-dire depuis quelque temps, désormais), j'en entends parler. En soi, l'idée n'est pas choquante, mais comment la mettre en application. Dans une entreprise, il y a une base de calcul objective : le bénéfice ou le CA. La rémunération au mérite peut donc prendre la forme d'un intéressement sur le bénéfice ou le CA. Mais dans la fonction publique ?

Et encore...
Gros bénéfice et gros CA n'est pas forcément "méritant".
Certes, c'est l'objectif ultime, mais ça veut dire qu'on a pressé ses salariés et ses fournisseurs comme des citrons, qu'on a potentiellement vendu de la m.... à prix élevé, qu'on a fait beaucoup d'économies sur la sécurité, qu'on a largement profité de son "réseau", qu'on a déséquilibre le marche et donc affaibli la concurrence, qu'on a peut-être corrompu des clients, etc.

[johanono]

Cette histoire de rémunération des fonctionnaires au mérite, c'est un peu une Arlésienne de la vie politique française. Depuis que je m'intéresse à la politique (c'est-à-dire depuis quelque temps, désormais), j'en entends parler. En soi, l'idée n'est pas choquante, mais comment la mettre en application. Dans une entreprise, il y a une base de calcul objective : le bénéfice ou le CA. La rémunération au mérite peut donc prendre la forme d'un intéressement sur le bénéfice ou le CA. Mais dans la fonction publique ?

Et encore...
Gros bénéfice et gros CA n'est pas forcément "méritant".
Certes, c'est l'objectif ultime, mais ça veut dire qu'on a pressé ses salariés et ses fournisseurs comme des citrons, qu'on a potentiellement vendu de la m.... à prix élevé, qu'on a fait beaucoup d'économies sur la sécurité, qu'on a largement profité de son "réseau", qu'on a déséquilibre le marche et donc affaibli la concurrence, qu'on a peut-être corrompu des clients, etc.

Peut-être, oui. Mais là, tu te places sur un point de vue moral.

Je veux simplement dire que la finalité d'une entreprise est de faire des profits, et qu'il existe un moyen très objectif de mesurer cela : le CA ou le bénéfice. Donc, abstraction faite de toute considération morale, un prime à l'intéressement est relativement facile à mettre en place dans le privé. Dans le public, il n'y a pas de base de calcul objective.

[pierre30]

Les systèmes d'intéressement que j'ai connus ne se basent pas essentiellement sur le CA ou les bénéfices. Le but est bien d'améliorer la performance et la rentabilité, mais les métriques ont pour but d'optimiser les moyens qui y concourent. On mesure la qualité de service au client, la performance sur le déploiement des nouveaux projets, et autres indicateurs de ce type. Le niveau ne rentabilité globale n'est qu'un élément plutôt secondaire dans le calcul de l'intéressement. Lorsque l'entreprise lance un projet stratégique cette rentabilité est forcement affectée à court terme. Mais l'avenir de l'entreprise dépend de la conduite de ce projet et c'est un élément essentiel.
De plus, un évènement externe comme le COVID va affecter la performance comptable. A ce moment là il est essentiel d'optimiser tout ce qui concourt à rétablir la performance.

[Golgoth]

Ben on doit pouvoir faire passer des tests aux élèves à la fin de chaque année et mesurer la progression.
On peut aussi mesurer l'évolution du taux d'absence des élèves et aussi des profs, ....
C'est assez facile de créer des métriques dans un univers où tout est mesuré et centralisé.
Les métriques sont à définir avec les équipes. On les installe pour une durée de 2 ou 3 ans, puis on les adapte.
Si on a du mal à évaluer l'équipe on peut évaluer au niveau établissement.
C'est une question de volonté : les profs n'ont rien à perdre, puisqu'il s'agit d'une prime 'en plus'.

Mesurer la performance individuelle des profs est plus compliqué, surtout lorsqu'on lance la démarche. Je crois qu'il faut commencer au niveau équipe ou établissement.

Le plus important, c'est que au moins une partie des métriques soient propres à l'établissement. Bien sûr il faut qu'elles soient validées de l'extérieur pour qu'elles mesurent une progression.
Les métriques ont vocation à être revues à la hausse et les primes ne sont jamais acquises définitivement.

Tu sous-estimes grandement la précision d’une estimation de la valeur ajoutée sur des notes. Les services du ministère évaluent les lycées et les collèges, et ne descendent pas au dessous niveau échelle.
Créer des évaluations normalisées est aussi très difficile, ce n’est pas pour rien que PISA n’a lieu que tous les 4 ans.
Et je bosse sur ce domaine, donc je sais de quoi je parle.
Pour l’absentéisme c’est pareil, il faut tenir compte du profil, du contexte… et des fluctuations statistiques.
Bref, une évaluation de terrain même si plus orientée sera plus précise. C’est vraiment non-scientifique de croire que parce qu’on peut calculer un indicateur, c’est plus fiable. Cela dépend fortement de la taille de l’échantillon et de la connaissance précise des variables d’influence.

[pierre30]

Chercher à comparer des notes d'un lycée à l'autre est très compliqué, mais comparer l'évolution globale des notes d'un même établissement est moins aléatoire puisque les élèves et l'équipe enseignante sont très stables d'une année sur l'autre. Les élèves de 5eme sont ceux qui étaient en 6eme l'année dernière et on peut même retirer les élèves inscrits pour la première fois dans l'établissement pour la mesure de perf sur l'année en cours. Excel fait ça presque tout seul

Ce n'est pas plus facile dans l'entreprise lorsque le dernier taux de réussite d'un process à été mesuré à 97.85 et que tu fixes l'objectif à 98.1
Mais si tu multiplies le nombre de process mesurés tu arrives à quelque chose qui n'est pas totalement fiable mais reste efficace du point de vue amélioration de la performance globale.
L'essayer c'est l'adopter, dit on. De toute façon les profs ne peuvent qu'y gagner.

[pierre30]

A propos de l'absentéisme tu peux avoir une épidémie de gastro qui va affecter la mesure. Dans ce cas l'intéressement sur ce critère ne sera pas déclenché . C'est aussi pour ça qu'il faut multiplier les métriques afin que l'intéressement versé au final corresponde au plus près à la progression du service rendu (ou pas).

Une année, dans ma boîte on a eu un crash sur 2 infrastructures essentielles le même jour. Le premier était lié à des travaux de voirie et le 2eme à l'effondrement d'un immeuble voisin de nos installations. Le service ayant été interrompu, une grosse partie de l'intéressement en a été affecté alors que nous n'y étions en principe pour rien. Toutefois notre mission est de mettre en place une architecture résiliente et il y avait une logique à cette suspension de l'intéressement.

[Golgoth]

Chercher à comparer des notes d'un lycée à l'autre est très compliqué, mais comparer l'évolution globale des notes d'un même établissement est moins aléatoire puisque les élèves et l'équipe enseignante sont très stables d'une année sur l'autre. Les élèves de 5eme sont ceux qui étaient en 6eme l'année dernière et on peut même retirer les élèves inscrits pour la première fois dans l'établissement pour la mesure de perf sur l'année en cours. Excel fait ça presque tout seul

Ce n'est pas plus facile dans l'entreprise lorsque le dernier taux de réussite d'un process à été mesuré à 97.85 et que tu fixes l'objectif à 98.1
Mais si tu multiplies le nombre de process mesurés tu arrives à quelque chose qui n'est pas totalement fiable mais reste efficace du point de vue amélioration de la performance globale.
L'essayer c'est l'adopter, dit on. De toute façon les profs ne peuvent qu'y gagner.

Il faudrait chaque année des évaluations normalisées et indépendantes. Tu ne peux pas laisser les enseignants mettre eux-mêmes les notes ni faire les sujets. C’est déjà plus ou moins le cas mais comme c’est informatisé, c’est totalement foireux (on évalue plus le savoir faire numérique au final et la qualité des ordis..).
Bref, usine à gaz pour à mon avis pour un gain minime par rapport à un jugement de terrain, pour peu qu’il soit collégial. Crois-moi tu connais très rapidement les bons et les fumistes. Le problème de fond c’est plus d’accepter de payer mieux tous les bons, sans quota préalable, donc à budget variable.

[pierre30]

La progression n'est pas seulement un problème de fumistes. il y a aussi des fumistes dans l'entreprise. C'est aussi une affaire de méthode et de challenge tant au niveau individu que au niveau de l'équipe. On ne peut pas se challenger sans mesurer l'efficacité. Et pour motiver, la prime est efficace.

[Yakiv]

Peut-être, oui. Mais là, tu te places sur un point de vue moral.

Je veux simplement dire que la finalité d'une entreprise est de faire des profits, et qu'il existe un moyen très objectif de mesurer cela : le CA ou le bénéfice. Donc, abstraction faite de toute considération morale, un prime à l'intéressement est relativement facile à mettre en place dans le privé. Dans le public, il n'y a pas de base de calcul objective.

Si on récompense seulement un bénéfice, OK, mais encore une fois, c'est beaucoup plus discutable si on récompense un "mérite" d'avoir amené un bénéfice.

Est-ce qu'on a simplement profité du fond de commerce sans rien apporter ? Est-ce qu'il y avait des opportunités de marchés ou bien au contraire est-ce que le marché est largement arrivé à maturité ? La conjoncture est-elle favorable ou défavorable ? On trouvera même une part de théorie du chaos entre là-dedans.

C'est très compliqué d'écarter tous les facteurs extérieurs et conjoncturels pour n'isoler que ce qui relève du mérite, y compris sur une donnée chiffrée comme les bénéfices.

[pierre30]

L'entreprise utilise souvent l'intéressement pour inciter à la performance. Si on considère que le bénéfice est une conséquence de la performance ça a du sens. Mais l'entreprise est souvent prête à distribuer de l'intéressement même en cas de bénéfice en baisse.
Cela s'écarte de l'idee d'une simple redistribution du bénéfice. C'est davantage de la gestion d'entreprise.
Ce que j'ai constaté en entreprise, c'est un mix des 2 : une part de l'intéressement est directement liée au bénéfice et un autre est associée aux métriques de production.

[Kadavre]

Que faut-il penser de l'incident Bayrou qui met à mal la macronie et complique le remaniement ?

https://www.20minutes.fr/politique/4075 ... esidentiel

Faut-il y voir un désaccord de fond [mais sur quoi exactement? Et pourquoi se manifeste-t-il maintenant?] ou bien une rivalité entre Attal et Bayrou ? Ce dernier, malgré son grand âge et ses échecs passés, aurait encore des ambitions présidentielles et supporterait mal de voir un jeunot lui griller la politesse ?

S'agit-il d'un simple refus d'entrer au gouvernement ou bien d'une remise en cause de la présence du Modem au sein de la majorité ?

[les orteils]

A priori Bayrou voulait l'EN mais ne partage pas la ligne initiée par Attal, et l'armée ne l'intéresse pas. Belloubet pourrait prendre l'EN, elle est du sérail...comme Blanquer !

[Kadavre]

A priori Bayrou voulait l'EN mais ne partage pas la ligne initiée par Attal, et l'armée ne l'intéresse pas. Belloubet pourrait prendre l'EN, elle est du sérail...comme Blanquer !

M'est avis que Bayrou ne partage pas la ligne initiée par Attal justement parce qu'elle vient d'Attal et pas de lui. C'est une affaire d'ego. Reste à savoir si c'est juste une coquetterie ou si c'est le début d'une fronde.

[pierre30]

Bayrou agace jusque dans son camp. Pèse t il encore suffisamment pour imposer ses vues au gouvernement ? Il semble le croire.

[Golgoth]

A priori Bayrou voulait l'EN mais ne partage pas la ligne initiée par Attal, et l'armée ne l'intéresse pas. Belloubet pourrait prendre l'EN, elle est du sérail...comme Blanquer !

Belloubet sera quand même mieux que Blanquer. Enfin il vaudrait mieux…
Pour Bayrou, il a sans doute voulu avoir des marges de manœuvre, or c’est Brigitte qui dirige l’EN.