La "pacte d'Aquitaine" de Bayrou et Juppé
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Bonjour,
François Bayrou, trois pas en arrière. On se souvient pourtant de l’attitude de l’élu béarnais lors de sa précédente visite, en juin 2010 à l’usine Turbomeca de Bordes, le leader mondial des moteurs pour hélicoptères. L’un des principaux employeurs de sa circonscription. Le président du MoDem accompagnait alors Nicolas Sarkozy, où le précédait plutôt, quelques enjambées en avant au mépris de toutes les règles protocolaires, sous les regards ulcérés des deux ministres présents, Michèle Alliot-Marie et Christian Estrosi. Histoire de rappeler qu’on était bien sur son territoire, et même à une poignée de kilomètres de l’épicentre du bayrouisme: le village de Bordères. Que recevoir le chef de l’Etat ne signifiait pas pour autant faire allégeance. Et que ce déplacement ne marquait pas non plus le grand soir d’un retour dans la majorité pour celui qui, fort de ses 18,57 % au premier tour de l’élection présidentielle de 2007, avait refusé de faire voter Sarkozy. "Je vous le confirme, oui, c’est un ami!" Hier, l’ancien ministre de l’Education l’a joué profil bas. Il s’est effacé devant celui qui, avant d’être le nouveau ministre de la Défense, est avant tout Alain Juppé le Girondin. L’autre signataire de ce "pacte d’Aquitaine" non écrit qui veut qu’à chaque élection locale, quel que soit à ce moment-là leur positionnement sur l’échiquier politique national, les deux hommes évaluent désormais ensemble la situation. Dernier traité de non-agression en date, celui des cantonales. En Gironde, le maire de Bordeaux a demandé à quelques encartés UMP de laisser la place à des candidats MoDem. Un remake des municipales de 2008. A l’époque, Juppé souhaitait la victoire de Bayrou. Et le Béarnais, en retour, militait pour la réélection du Girondin à Bordeaux. Vu de Paris la jacobine, les deux compères semblent presque avoir formé une République dans la République, avec ses propres règles, ses propres lois. "On n’en est pas encore là, s’amuse Alain Juppé. Nous sommes des pragmatiques. Quand on s’entend bien dans la gestion des collectivités locales, on n’a aucune raison de ne pas continuer à s’entendre […]. Je vous le confirme, oui, c’est un ami!" Une République dans la République? L’idée séduit davantage Bayrou. "Il y a quelque chose de cela. On a des réflexes communs, une manière commune de voir les choses." Tous deux candidats battus en 1978, ils sont entrés ensemble au Parlement presque une décennie plus tard.
"Avec Fillon, c’est celui dont j’ai été le plus proche" Fort obligeamment, Bayrou, attardé après la visite dans le hall de l’usine flambant neuve, dégaine son iPhone et charge la fiche Wikipédia du maire de Bordeaux: "Oui, c’est bien cela, c’était en 1986." "Avec Fillon, c’est celui dont j’ai été le plus proche", remarque-t-il avant de livrer cette remarque qui ne manque pas de sel quand on se souvient des passes d’armes médiatiques entre les deux hommes peu après la construction de l’UMP: "J’ai toujours pensé qu’Alain Juppé n’était pas vraiment RPR." Des élus aquitains s’agacent de leur complicité dans les scrutins locaux? François Bayrou se fait péremptoire: "Ils s’y habitueront." Mais il ne fallait pas chercher cependant l’affichage hier d’une franche complicité. Ni le lieu ni le moment politique n’y sont favorables. D’ailleurs, des militants UMP mécontents ont appelé la mairie de Bordeaux pour se plaindre de cette rencontre, à un mois et demi des élections. Les Pyrénées-Atlantiques ne sont-elles pas l’un des départements qui pourraient basculer à gauche au moment des cantonales ? Est-il utile de brouiller le message ? Qu'en pensez vous ? A plus tard,
François Bayrou, trois pas en arrière. On se souvient pourtant de l’attitude de l’élu béarnais lors de sa précédente visite, en juin 2010 à l’usine Turbomeca de Bordes, le leader mondial des moteurs pour hélicoptères. L’un des principaux employeurs de sa circonscription. Le président du MoDem accompagnait alors Nicolas Sarkozy, où le précédait plutôt, quelques enjambées en avant au mépris de toutes les règles protocolaires, sous les regards ulcérés des deux ministres présents, Michèle Alliot-Marie et Christian Estrosi. Histoire de rappeler qu’on était bien sur son territoire, et même à une poignée de kilomètres de l’épicentre du bayrouisme: le village de Bordères. Que recevoir le chef de l’Etat ne signifiait pas pour autant faire allégeance. Et que ce déplacement ne marquait pas non plus le grand soir d’un retour dans la majorité pour celui qui, fort de ses 18,57 % au premier tour de l’élection présidentielle de 2007, avait refusé de faire voter Sarkozy. "Je vous le confirme, oui, c’est un ami!" Hier, l’ancien ministre de l’Education l’a joué profil bas. Il s’est effacé devant celui qui, avant d’être le nouveau ministre de la Défense, est avant tout Alain Juppé le Girondin. L’autre signataire de ce "pacte d’Aquitaine" non écrit qui veut qu’à chaque élection locale, quel que soit à ce moment-là leur positionnement sur l’échiquier politique national, les deux hommes évaluent désormais ensemble la situation. Dernier traité de non-agression en date, celui des cantonales. En Gironde, le maire de Bordeaux a demandé à quelques encartés UMP de laisser la place à des candidats MoDem. Un remake des municipales de 2008. A l’époque, Juppé souhaitait la victoire de Bayrou. Et le Béarnais, en retour, militait pour la réélection du Girondin à Bordeaux. Vu de Paris la jacobine, les deux compères semblent presque avoir formé une République dans la République, avec ses propres règles, ses propres lois. "On n’en est pas encore là, s’amuse Alain Juppé. Nous sommes des pragmatiques. Quand on s’entend bien dans la gestion des collectivités locales, on n’a aucune raison de ne pas continuer à s’entendre […]. Je vous le confirme, oui, c’est un ami!" Une République dans la République? L’idée séduit davantage Bayrou. "Il y a quelque chose de cela. On a des réflexes communs, une manière commune de voir les choses." Tous deux candidats battus en 1978, ils sont entrés ensemble au Parlement presque une décennie plus tard.
"Avec Fillon, c’est celui dont j’ai été le plus proche" Fort obligeamment, Bayrou, attardé après la visite dans le hall de l’usine flambant neuve, dégaine son iPhone et charge la fiche Wikipédia du maire de Bordeaux: "Oui, c’est bien cela, c’était en 1986." "Avec Fillon, c’est celui dont j’ai été le plus proche", remarque-t-il avant de livrer cette remarque qui ne manque pas de sel quand on se souvient des passes d’armes médiatiques entre les deux hommes peu après la construction de l’UMP: "J’ai toujours pensé qu’Alain Juppé n’était pas vraiment RPR." Des élus aquitains s’agacent de leur complicité dans les scrutins locaux? François Bayrou se fait péremptoire: "Ils s’y habitueront." Mais il ne fallait pas chercher cependant l’affichage hier d’une franche complicité. Ni le lieu ni le moment politique n’y sont favorables. D’ailleurs, des militants UMP mécontents ont appelé la mairie de Bordeaux pour se plaindre de cette rencontre, à un mois et demi des élections. Les Pyrénées-Atlantiques ne sont-elles pas l’un des départements qui pourraient basculer à gauche au moment des cantonales ? Est-il utile de brouiller le message ? Qu'en pensez vous ? A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire »
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Je ne vois rien de choquant dans ce type d'alliance.
Au contraire, les affrontements systématiques entre partis sont dans ce qui me semble le plus bête en politique. Il peut très bien y avoir des politiques qu'on apprécie dans un camp adverse, ce serait sectaire de prétendre le contraire.
Au contraire, les affrontements systématiques entre partis sont dans ce qui me semble le plus bête en politique. Il peut très bien y avoir des politiques qu'on apprécie dans un camp adverse, ce serait sectaire de prétendre le contraire.
Dans une discussion, le difficile, ce n'est pas de défendre son opinion, c'est de la connaître.
André Maurois
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Bayrou cherchant à revenir dans le jeu, il lui faut bien cultiver des accointances, élargir son audience et bousculer un peu les protocoles....Mais bon, je persiste à penser que c'est sur les projets, les convictions et la volonté de mettre en oeuvre des réformes plutôt que sur l'obtention d'un strapontin que les choses peuvent changer et j'espère et pense que les français en ont conscience. Les accords de cuisine n'intéressent pas les français
Je n'en sais rien mais je pense que Bayrou se réconciliera avec Sarkozy lors des prochaines échéances...C'est pourquoi d'ailleurs nombre de personnalité venues de la gauche le quittent et s'en retournent vers des formations pouvant, éventuellement d'après eux, leur assurer de meilleures opportunités.
Europe Ecologie en fut le bénéficiaire mais aussi la victime par hétérogénéité des sensibilités.
Europe Ecologie en fut le bénéficiaire mais aussi la victime par hétérogénéité des sensibilités.
Le souci du Modem et qui est à l'origine de son image troublée, c'est que ses alliances se font non pas sur un programme ou des résultats, mais sur le fait que telle personalité politique ou parti sont bien implantées localement. Le Modem a fait alliance avec l'UMP là ou l'UMP est forte et avec le PS là ou le PS est fort, c'est d'ailleurs une stratégie que nombre de personnes au Modem ont dénoncé, cadres comme militants, du coup, cette indépendance et troisième voie tant revendiqué par le patron du Modem contre le bi partisme PS/UMP, en ont pris un coup. Le Modem avait un formidable carrefour à sa création, les français voyait enfin une alternative aux deux grands partis qui se partagent le pouvoir depuis des décénies, mais les stratégies d'alliance par interêt ont tout foutu en l'air, passer de 52 000 adhérents à ses débuts à 15 000 à peine aujourd'hui, montre une deception certaine chez les militants.
- Nombrilist
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La candidature de Bayrou aux présidentielles reposait sur du vent. Qui aurait-il pu prendre comme ministre ? Il n'avait pas assez de membres au parti pour remplir un gouvernement. Quelle majorité aurait-il eu à l'assemblé ? 3% ? Le Modem ne pouvait finir que comme ça. Il n'y avait pas assez d'espace entre un DSK et un Villepin.
Le Modem ne vise pas uniquement Modemo-Modem, il s'ouvre à la société civile, cela est déjà visible au niveau local, en cas d'élection de Bayrou, le Modem pouvait compter sur des personalités de premier plan, spécialistes dans certains domaines qui auraient accepter tel ou tel poste suivant leur compétence, c'est une des différences avec le PS ou l'UMP qui placent systématiquement des gens de chez eux aux postes ministeriels. Ensuite, pour ce qui est de l'assemblée, personne n'est à l'abri d'une cohabitation, la gauche comme la droite en ont fait les frais, mais il est vrai qu'il aurait été dommage de ne pas voir d'abord ce à quoi été capable le Modem au pouvoir avant de lui flanquer une cohabitation.
Oui, mais voir ce dont aurait été capable le modème était quand même difficile à cerner tant son ralliement a la droite, sous son ancienne forme, l'udéeffe était patent. Se réclamer soudainement comme étant une force objective et d'alliance éventuelle, comme l'a fait FB méritait certainement des encouragements mais pas un chèque en blanc. J'ai voté une fois au 1er tour d'une élection présidentielle pour le modem et a la lecture des évènements qui ont suivi : une majorité est allée pleurer des sièges dans les couches de sarko, je n'ai plus voté pour ce parti.
Maintenant qu'il est épuré, il serait temps qu'il donne une image claire.
Maintenant qu'il est épuré, il serait temps qu'il donne une image claire.
Le Modem s'est autant vendu à la droite qu'à la gauche, ceux qui sont allés rejoindre sarko l'ont fait sous le signe Nouveau Centre qui se veut une résurgence de l'UDF mais n'ayant pas le droit de se servir de ce nom pour un problême juridique. Le Modem a voulu prendre ses distances avec cette coutume du centre droit, allié systématique de la droite, le Modem s'est voulu un grand parti indépendant, au dessus de l'habituel bi partisme PS/UMP, louable intention, qui a plu au tout début, mais les belles paroles à la fondation du Modem se sont vite perdues dans les méandres des interêts politiques locaux, le Modem a voulu placer un max d'élus locaux, du coup, comme je le disais, il a fait alliance aux dernières municipales avec la gauche là où il était sûr que la gauche gagnerait et a fait alliance avec la droite là où il savait que la droite gagnerait, en n'oublaint pas de bien négocier le nombre de personnes du Modem éligibles sur les différentes listes.
Cette stratégie a complètement brouillé l'image du Modem et allait même à l'encontre des affirmations du début sur un parti indépendant proposant une alternative au PS et à l'UMP, au final il n'a joué que les supplétifs au plus offrant, les français l'ont vite vu!
Cette stratégie a complètement brouillé l'image du Modem et allait même à l'encontre des affirmations du début sur un parti indépendant proposant une alternative au PS et à l'UMP, au final il n'a joué que les supplétifs au plus offrant, les français l'ont vite vu!
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