Bocian a écrit :J'avoue, à lire les commentaires ci-dessus, que je suis extrêmement perplexe.
Comment peut-on contester que dans la culture chrétienne (ses espérances, ses dogmes, ses rites, ses liturgies...) il y ait une part évidente de judaïsme ?! (lui-même étant allé puiser son inspiration à d'autres sources encore...).
Comment peut-on ainsi parler de culture "indo-européenne" (que veut-on vraiment dire par là ?!) alors que la Grèce et Rome (dont les racines culturelles sont plus à rechercher vers le Proche Orient "solaire" que vers les ténèbres de l'Erèbe...) ont plus orientalisé l'Occident que fait l'inverse... ne serait-ce qu'en apportant des religions évidemment proche-orientales aux peuples barbares de l'Europe continentale humide et froide.
Comment peut-on (sans néanmoins oser nier la parenté évidente existant entre les grandes "religions du Livre"...) sérieusement parler de "racines musulmanes" dans notre patrimoine culturel, sauf à considérer les racines familiales de certains d'entre nous - naturalisés de relative fraiche date, et sauf à considérer des apports indirects (lexicaux, traductions médiévales, découvertes scientifiques, apports alimentaires...) qui ne font néanmoins pas des racines pour autant.
J'avoue ne pas comprendre cette "mode" qui vise à minimiser des racines judéo-chrétiennes pourtant évidentes dans un paysage fait d'Eglises et de cathédrales (et où les clercs et moines ont beaucoup fait, ne serait-ce que dans les déboisements médiévaux et l'aménagement du territoire d'alors, ainsi que la toponymie d'aujourd'hui encore...), et à maximiser des racines pourtant beaucoup moins évidentes, voire délirantes et fantasmées (indo-européennes, musulmanes, bouddhistes... ou pourquoi pas maories ou aztèques, que sais-je encore...).
Que la fête de Noël tombe le jour de "Sol invictus" ne fait pas pour autant des français d'aujourd'hui des adeptes du paganisme solaire romain, du mithraïsme, du manichéisme ou du zoroastrisme iranien. Que la fête de la Toussaint ait en effet de vagues racines druidiques (la plupart du temps oubliées aujourd'hui...) ou que certains d'entre nous aiment bien lire les romans de J.R.R. Tolkien ou de Marion Zimmer Bradley, cela ne fait néanmoins pas de nous des adeptes des vieux cultes pré-, post- ou néo- celtiques pour autant.
Que les lettrés hellénisants de la Bibliothèque d'Alexandrie aient en effet vaguement entendu parler des doctrines bouddhistes ne veut pas dire pour autant que ces idées aient imprégné les couches populaires de la Palestine des débuts de l'ère chrétienne (ou que Jésus y soit allé cherché quelques éléments de son discours...).
Et que les français d'aujourd'hui mangent parfois hallal, du couscous (souvent, pour ma part...), des oranges, des kiwis, des patates, des tomates ou du chocolat (bon anti-dépresseur, il paraît...) ne leur donne néanmoins pas pour autant des racines culturelles - franchement capilo-tractées - musulmanes, chinoises, néozélandaises ou méso-américaines.
Ce débat sur les "racines" culturelles aurait vraiment tout à gagner à être rationalisé et séparé de toute considération ou arrière pensée politique ; ça éviterait à nombre d'entre nous de dire bien des âneries.
D'ailleurs, sauf à vouloir absolument fonder un projet politique sur des paramètres identitaires (chose des plus contestables qui soit...), on ne voit pas bien l'utilité d'un tel débat. Que les racines culturelles de la France soit plutôt "comme ceci" que "comme cela" ne devrait de toute façon, quoi qu'il en soit, pas influencer nos chers politiques sur les bases du civisme commun : ça éviterait à certains de vouloir redessiner le réel à leur convenance, afin d'en faire une arme politique.
Que les racines de la France d'aujourd'hui soit essentiellement judéo-chrétiennes, c'est une chose. Mais que certains cherchent à faire de cela une arme de guerre contre les français de culte musulman, c'est méprisable. Et que d'autres, alertés par les dérives des premiers, cherchent à mettre en évidence de pseudos racines "indo-européennes" (ou autres...) pour contrebalancer l'instrumentalisation politicienne qui pourrait être faite de cet héritage chrétien, ça n'est guère qu'une posture politicienne guère défendable sur le seul plan scientifique...
S'il est évident qu'il y a une "lignée" entre les 3 grands livres sacrés que sont la Bible, le Coran et le nouveau testament. Les deux premiers se sont très largement écarté dans des fondamentaux culturels qui ne sont pas que des détails. L'interprétation littérale du Coran qui prévalent trop souvent contre les enseignements d'un Avéroès qui introduit le libre arbitre laissé à l'homme par Dieu (qui n'existe pas plus dans la Bible) n'est pourtant pas comparable à la lecture des livres sacrés du Judaïsme qui s donné naissance à des interprétations complexes dont la kabbale n'est qu'une voie. Dès lors que ces deux livres ont engendré plus de différences que de ressemblance comment peut-on dire qu'ils auraient pu produire des culture semblables. A travers le temps ces deux cultures sont à l'origine cultures complexes à évolutions différenciées que nos habitudes occidentales ne perçoivent pas mais qui ont mis l'évolution des sciences, de la sociologie des comportements, de le philosophie sur le mort ou sur le rapport à l'économie, de la politique et des rapports humains, de la relation à Dieu et à la nature etc... à des années lumières de notre culture contemporaine.
Le nouveau testament est en rupture complète alors que l'écriture semble s'inscrire dans la continuité. Alors que jusqu'à lors Dieu conclu des alliances avec un seul peuple...le peuple juif qui reçoit une mission divine. La nouvelle alliance divine est totalement universelle puisqu'elle est le sacrifice d'un fils consubstantiel au père et qui est à l'image de l'homme pour les souffrances dans une expiation pour tous les hommes. C'est une rupture culturelle complète qui place la religion dans une approche qui n'est plus celle d'un peuple arabe ou juif mais dans une référence humaniste.
Je tiens à dire que je suis agnostique et qu'à ce titre je ne fais ici aucune apologie, c'est pourquoi je n'irai pas plus loin dans mon explication, mais j'essaie de faire comprendre ici pourquoi nous ne sommes pas dans une continuité culturelle qui n'est qu'apparente mais bien dans un schisme des idées . Tous les écrits postérieurs tireront tous les enseignements d'ailleurs de ces différences philosophiques et théologiques
Les berceaux qui ont alimentés tout l'occident sont des berceaux indo-européens: civilisations de l'Indus
Les langues d'abord qui démontre que les langues parlées en Europe, en Iran et en Indes ont plus d'affinités qu'avec les langues émitiques (arabe et hébreu). il y aurait même des mythes fondateurs communs à ces langues ( Voir Dumézil), enfin les tests ADN mais bon n'allons pas trop loin !!
Il n'est pas question de nier des parentés mais de mesurer ce que les parents ont apportés culturellement dans la culture
Il est clair que le passage des arabes sur les terres de France et en Espagne ont marqué fortement la culture de ces régions , alors que la culture judaïque complexe, hermétique et non fondée sur des invasions violentes, a laissé moins de trace dasn la racine de nos mots donc dans les processus fondamentaux de la mémoire.
Je ne me sens pas concernée par cette remarque et il existe en France 150000 cathédrales- églises et chapelles pour 2500 mosquées...donc ma problématique n'est pas de nier une influence de l'Eglise de Rome mais de comprendre qu'elle a servi d'abord a fixer une royauté qui s'est prétendue de grâce divine et que la révolution contre le roi a forcément été aussi dirigée contre l'église qui le légitimait en le consacrant. Dire cela ne veut pas dire que l'on est d'accord avec cette approche mai qu'on essaie de la comprendre culturellement
Pourtant tu devrais savoir que ces croyances furent plus longtemps présentes dans nos cultures que les trois autres religions monothéistes et que sans doute qu'elles ont un marquer génétique dans le processus de réplication. mais là cela nous mènerait trop loin!!
De manière plus anecdotique la religion catholique a eu du mal à faire disparaître les croyances païennes antérieures. je t('invite un jour à faire le Grande Troménie du pays de Locronan et en regardant bien tu verras que tes pas chrétiens te font aller de sites en sites bien antérieurs au monde chrétien!!
Bien avant le bouddhisme il existait ds rituels qui ont pénétré ...le christianisme . C'est une évidence : ne serait-ce que le baptême par immersion!
Oh tu sais je crois qu'en matière alimentaire la connaissance est bien souvent remplacée par les préjugés.
Si je te demande qui a inventé les pâtes tu me répondra spontanément: les Italiens puis peut-être les chinois...mais certainement pas les arabes puisqu'il n'y en a quasiment plus dans leur nourriture. Et pourtant ce sont les arbres qui dans leurs épopées commerçantes ont introduit les pâtes en chine où elles ont trouvé un ferment culturel favorable alors qu'elles disparaissaient de leur berceau
As-tu une idée du pourquoi on saigne les animaux pour les manger dans la culture musulmane. Tout simplement parce qu'à l'origine ont croyait que les animaux, créatures de dieu avaient une âme, et que cette âme se trouvait dans le sang. Donc on les saignait pour permettre à leur âme de retrouver Dieu. Comment comprendre la sociologie de nos comportements si on n'en recherche pas les origines . Les comprendre ce n'est pas les reproduire c'est seulement savoir !!
Utiliser une réflexion sur les racines culturelles pour faire de la ségrégation politiques ou sociales c'est totalement condamnable ... mais ne pouvons-bb nous pas dépasser cela simplement par intérêt intellectuel et scientifique?
Bravo et c'est pourquoi je lutte par ailleurs politiquement pour le respect de la laïcité qui est mon combat permanent et de longtemps
GIBET