@ El Frédo : Oui, "Pharisiens", en effet (j'étais, visiblement, resté scotché au sens du mot Palestine...).
Mais - hormis le changement de "bassin de recrutement", l'appropriation de lieux de culte, partiellement le culte des saints (des hommes ou femmes érigé(e)s en références : dans la Torah, il y en a aussi...) ou le choix de certaines dates pour les fêtes - je ne vois pas très bien ce qu'il y a de "païen" dans le christianisme :
Une religion, c'est avant toute chose fondé sur une certaine forme d'espérance dans l'au-delà, des croyances dogmatiques "incontournables" à confesser (si on veut rester dans le droit chemin du "théologiquement correct") et des rites à accomplir pour espérer y avoir droit.
Là, jusqu'aux idées - fondamentales pour un chrétien - d'incarnation du divin (même si les querelles "christologiques" vont agiter les débuts du christianisme : Jésus, vrai homme, vrai Dieu, créateur ou créature hybride, et avec quels %s d'humanité et de divinité ?!), de rédemption individuelle par le sacrement de la confession et d'immortalité (et résurrection) de l'âme : idées parfois contestées par certains israélites fondamentalistes (mais des idées néanmoins annoncée par les prophètes, pour l'une ; ou affirmées par bien d'autres juifs pour les deux autres...), tout ou presque (jusqu'aux querelles théologiques sur le fond de l'affaire...) est déjà présent dans, puis tiré du judaïsme, qui reste la référence "spirituelle" incontournable.
A part les interdits alimentaires, les différences sont donc - je trouve - très marginales.
Quant aux points communs, ça va jusqu'aux problèmes de disciplines ecclésiastiques : de l'érémitisme "prophétique" à la masculinité exclusive des ministres du culte (qu'ils soient mariés ou pas...), sans parler des tabous et interdits sexuels, omniprésents dans la religion chrétienne qui en abolirait presque toute idée de plaisir sexuel en dehors de
l' "acte d'amour'' la seule nécessité de reproduction de l'espèce (nb : homosexualité et bisexualité étaient parfaitement admises chez les païens gréco-romains ; fellation et onanisme ne sont pas chez eux considérés comme des péchés mortels ; et la suprématie féminine socialement - partiellement - reconnue dans les cultures celto-germano-scandinave...).
Et je ne vous parle même pas de l'idée du suicide : potentialité érigée au rang de vertu chez certains "païens" (chez certaines écoles philosophiques, en tout cas...) alors que c'est rigoureusement interdit chez les chrétiens, puisque considéré comme une faiblesse d'esprit ou un manque de respect et de confiance (donc un péché) à l'égard du créateur.
Voire de l'idée même de "péché" : centrale chez les chrétiens (y tomber, c'est compromettre ses chances d'accès à, voire se fermer les portes de l'au-delà,...) mais culpabilisation morale quasi absente de la culture païenne gréco-romaine ! (sans parler de ceux qui croient en la métempsycose). Non pas que les païens soient sans morale, mais juste que le jugement divin, s'il y en a seulement un, ne s'effectue alors pas chez eux selon les mêmes modalités, même s'il y a sans doute des convergences... (notamment du côté de certains néo-platoniciens...).
(Cf.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mythe_d%27Er_le_Pamphylien ).
Par ailleurs, si le christianisme était à ce point "païen", Dieu serait sans doute, chez nous, souvent représenté en femme (même s'il est vrai que nous en avons un substitut : la Sainte Vierge ; mais c'est relativement récent vu que ça ne date formellement que de la deuxième moitié du XIXe siècle...), nous aurions alors probablement des prêtresses de culte public en Occident (rien à voire avec les bonnes soeurs...), voire des pratiques d'excision et - à l'inverse - de prostitution sacrée (voir supra), sinon une déculpabilisation sociale voire un encouragement dogmatique à la sexualité en dehors même de la seule "nécessaire" procréation : or, force est de constater que c'est bien loin d'être le cas, bien à l'image des très arides "cultes sémitiques du désert".
Quant aux différences entre païens "gréco-romains" et chrétiens "canal historique", on peut quand même rappeler au passage que leurs normes sociaux-politiques étaient suffisamment différentes de celles des chrétiens pour conduire les premiers à persécuter, voire massacrer les seconds ; j'ai même autrefois lu des estimations - d'origine jésuitiques, il est vrai - portant le total des persécutés à près de 13 millions de morts en quelques trois siècles environ (?!).
Sans parler des tentatives de mise en place de cultes "concurrentiels" au Christianisme (avec, par exemple, la promotion d'Apollonios de Tyane - philosophe et thaumaturge néo-pythagoricien - au rang de "Christ païen"...), la tentative de promouvoir quelques syncrétismes (avec la promotion du mithraïsme et/ou du culte solaire au rang de religion d'Etat...), voire la tentative de "restauration" païenne sous l'empereur Flavius Claudius Julianus (i.e : Julien l'apostat, le bien surnommé ?!) au beau milieu du IVe siècle, etc.
Bref, parler de "pagano-christianisme" : bof... y'a suffisamment d'éléments comme ça pour invalider cette thèse. Jusqu'à l'étymologie du mot "paysan", au départ terme péjoratif : dans nos sociétés médiévales, les frustes et mal dégrossis des campagnes, ce ne sont jamais des "païens et fils de païens"... (la lutte des classes et la religion "socialisante" - ou pas - comme instrument politique de ségrégation et de domination sociale, déjà...)
@ Racaille, sur Paul de Tarse :
Oui, mais c'était avant
son retournement de veste sa "vision" sur le chemin de Damas...
Quant à Saint-Etienne, ce soir - contre Caen, en Ligue 1 - bon courage...