Longuet, la pire erreur de Nicolas Sarkozy?
Contraint au remaniement après des semaines de polémiques gouvernementales, Nicolas Sarkozy a choisi de s'entourer d'un trio
«d'hommes d'expérience». Si, compte tenu de leurs expériences passées, les arrivées d'Alain Juppé au Quai d'Orsay et de Claude Guéant place Beauvau
semblent plutôt logiques, comme l'explique Le Point, celle de
Gérard Longuet à la Défense, en revanche, est déjà
plus controversée. Sur son blog, Samuel Authueil, assistant parlementaire, revient sur ce qui constitue selon lui
«la pire erreur du mandat» de Nicolas Sarkozy.
Ancien ministre de l'Industrie d'Edouard Balladur, le patron des sénateurs UMP est également un ancien militant du
FEN (Fédération des étudiants nationalistes), ayant par la suite contribué à la fondation d'
Occident et du
GUD. Un engagement qu'il n'a d'ailleurs jamais cherché à cacher:
«J'assume avoir été d'extrême droite», dira t-il dans une interview au Monde en 2005. Une jeunesse mouvementée puisqu'il fut notamment inculpé et incarcéré pour complicité de
«violence et voies de fait avec armes et préméditation».
«Une batterie de casseroles»
Si du point de vue de
«ses compétences», rien ne le prédestinait à occuper le poste de ministre de la Défense, il traîne selon Authueil
«une batterie de casseroles, de quoi remplir le Canard pendant plusieurs semaine». Et le blogueur d'expliquer:
Dans son
portrait du nouveau ministre de la Défense, Le Monde note que
«s'il n'a jamais été condamné, l'ancien patron de la majorité UMP au Sénat possède un passé judiciaire complexe, et continue d'être à l'origine de polémiques régulières, le plus souvent dues à son "franc-parler"». Libération conclut que
«le choix de Longuet peut s'avérer risqué» tant le nouveau ministre de la Défense
«n'est pas à l'abri de propos bien droitiers mal contrôlés».
Ainsi en mars 2010, lors de l'éventuelle nomination de Malek Boutih à la tête de la Halde, Gérard Longuet avait déclaré qu'il valait mieux
«que ce soit le corps français traditionnel (sic) qui se sente responsable de l'accueil de tous nos compatriotes». Deux ans plus tôt, en novembre 2008, une autre sortie dans laquelle il
comparait homosexualité et pédophilie avait également déclenché un tollé:
Mediapart (lien payant)
conclut que cette nomination «illustre l'impasse dans laquelle le chef de l'Etat s'est enferré puisque dimanche, le président de la République n'a eu d'autre choix, sous la pression des parlementaires libéraux (environ 80), que de nommer cet encombrant au ministère de la Défense.»
Photo: Gérard Longuet. REUTERS/Jacky Naegelen
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