Aïe aïe aïe… Grosse gaffe de l’UNEF Sciences-Po qui a mis en illustration d’un de ses tracts - tiré à 4.000 exemplaires - un dessin de Chard, caricaturiste bien connue des lecteurs de Rivarol (journal antisémite et pétainiste) et de Présent (quotidien des catholiques traditionnalistes).
Depuis, toute la “fachosphère” se gausse, et l’hebdomadaire d’extrême droite Minute s’est aussi moqué des militants UNEF de Sciences-Po.
Le syndicat d’étudiants proche du PS plaide “l’erreur pure et simple”. “Le camarade qui a fait le tract a trouvé l’image sur Internet”, affirme-t-on à la direction de l’UNEF. “C’est une des premières occurences que l’on trouve dans Google images quand on tape ‘ascenseur social en panne’“, explique l’un des responsables de l’UNEF Sciences-Po.
Ce qui, vérification faite, est vrai. “C’est pas très malin, en plus c’est pas libre de droit comme image…C’est une erreur très dommageable, mais une simple erreur factuelle”, reconnait le même militant. “Au moment de la relecture, on n’a pas su que c’était un dessin de Chard. En plus, je crois qu’on l’a déjà utilisé…”, ajoute-t-il. L’UNEF Sciences-Po est par ailleurs la section d’origine de l’actuel président du syndicat, Jean-Baptiste Prévost.
Le tract a été distribué dans le cadre des élections aux conseils centraux de Sciences-Po Paris. C’est un étudiant - qui n’est pas adhérent à l’UNEF - qui a signalé la bourde.
Impossible en tout cas de joindre l’étudiant responsable de l’erreur, il serait “en Equateur, dans le cadre de sa troisième année de Sciences-Po”, nous a-t-on expliqué à la direction du syndicat.
Il est vrai que le dessin paru sur le fameux tract peut sembler neutre à première vue. Mais quand on s’y penche, on peut voir dans “l’ascenseur social” seulement des jeunes Noirs et Arabes et des jeunes filles voilées, alors que le jeune blanc est obligé par Sarkozy de prendre l’escalier. Par ailleurs, la signature très visible sur l’original, a été coupée dans la version UNEF.
Chard - de son vrai nom Françoise Pichard - est une habituée des dessins à forte connotation raciste ou antisémite. Dans Rivarol, notamment, on voit souvent des “gauchistes” barbus et sales, des Noirs aux lèvres proéminentes et des juifs au traits rappelant ceux des caricatures des années 1930. Chard s’illustre notamment dans sa dénonciation des Lois Gayssot et Perben, et dans les attaques contre la gauche et Israël.
Condamnée en 1994 pour complicité de provocation à la haine raciale (pour un dessin paru dans Rivarol), Chard a, en 2006, obtenu le deuxième prix du concours de dessins sur l’Holocauste organisé par l’Iran. Elle nie cependant avoir envoyé son dessin.
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