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Ségolène Royal a retrouvé le chemin des plateaux télé, après des semaines d'absence médiatique. Ses soutiens affirment que ce silence découle d'une stratégie délibérée. Et qu'elle saura prendre la parole quand il le faudra. Que personne ne panique! Ségolène Royal s'est éclipsée des médias, mais c'est volontaire. "C'est un choix délibéré. Elle ne veut pas participer au brouhaha médiatique, mais plutôt défendre et expliquer le projet PS, qu'elle a participé à rédiger", explique Guillaume Garot, député-maire de Laval et proche de l'ancienne candidate. Pourtant, elle a retrouvé le chemin des plateaux télé tout récemment. Mercredi soir, elle était l'invitée d'I-Télé pendant plus d'une demi-heure. Dimanche, elle aura droit au même type de tribune sur BFM. Ségolène Royal tient en fait à ne participer qu'à des émissions "où elle peut aller au fond des choses, où l'on privilégie le débat de fond", confie Guillaume Garot. Un objectif flagrant, lorsqu'on regarde l'émission d'I-Télé. "Les Français attendent beaucoup de sérieux", lâche en conclusion la présidente de la région Poitou-Charente. Et tout l'entretien aura été rythmé par ce principe. Ségolène Royal veut donner l'image d'une responsable politique, qui fuit la petite phrase pour se jeter dans l'action: "Je me suis rendue compte pendant mon tour de France du fossé de plus en plus grand entre l'image caricaturale de la politique, notamment dans les conflits de personne" et l'action sur le terrain. Plus loin, elle ajoute: "Il ne faut pas se laisser ballotter par ce système médiatique, qui dévore, qui jette aussi vite qu'il a encensé." La stratégie du rassemblement En 2006, elle avait construit sa victoire à la primaire grâce aux sondages et à sa popularité médiatique. Cinq ans plus tard, changement de stratégie. "Il faut être dans une économie de parole, conseille Guillaume Garot. Elle n'est pas là pour commenter les candidatures des uns et des autres." Effectivement, mercredi soir, elle s'est bornée à saluer l'ensemble du PS. A la question "Martine aubry a-t-elle rassemblé le PS?", elle répond, sans citer le nom de la première secrétaire: "Bien sûr, mais nous avons tous fait ce travail. Nous sommes tous en contact avec la France qui souffre." Ségolène Royal poursuit donc son travail de l'ombre. Aux visites hebdomadaires, s'ajoute les "universités populaires participatives". Mercredi prochain, elle animera celle consacrée à la fiscalité avec le think tank Terranova. Puis, ce sera au tour de la vie chère et du pouvoir d'achat. Avant un débat sur l'énergie et le nucléaire. Cette stratégie d'un travail sur le terrain, loin des caméras, peut-elle payer dans le cadre d'une primaire? Pour l'instant, la réponse est évidente: non. Selon un sondage LH2 paru ce jeudi dans Le Nouvel Obs, Ségolène Royal pointe en quatrième position des présidentiables socialistes avec 11%. Derrière DSK (32%), Martine Aubry (15%) et François Hollande (14%). Un travail en toute discrétion Ce dernier a choisi une stratégie complètement différente. Depuis de longues semaines, il enchaîne les déplacements et les réunions. Avant même l'ouverture officielle de la campagne socialiste. Mais, l'objectif pour lui est différent: l'élu corrézien cherche à combler son retard sur Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn avant le dépôt des candidatures le 28 juin. Il espère ainsi convaincre le patron du FMI de se retirer de la course. Ségolène Royal, elle, semble attendre le début officiel de la campagne pour se mettre en marche. "Aujourd'hui, la situation est très opaque. Nous sommes dans une drôle de guerre et cela durera jusqu'à ce qu'Aubry et DSK révèlent leurs intentions, analyse Gaëtan Gorce, député de la Nièvre. La présidentielle induit un rapport direct entre une personnalité et les Français, qui ont besoin d'identifier les traits de caractère, les grandes lignes de la politique du candidat. Ségolène Royal doit poursuivre son effort sur le second point." Jusqu'en juin, la candidate de 2007 devrait continuer de travailler dans la discrétion pour abattre son jeu pendant la campagne officielle. "Elle veut restituer tout son travail au moment de la primaire, confie Guillaume Garot. Mais le moment venu, elle s'exprimera avec beaucoup de force."
L'express.fr
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