GIBET a écrit :
johanono a écrit :
GIBET a écrit :
Adeline a écrit :
Effectivement, on ne peut nier les problèmes engendrés par une certaine partie de l'immigration, et effectivement, il est temps de prendre des mesures pour les intégrer, plutôt que de les exclure. Parallèlement, il est nécessaire aussi de freiner l'immigration massive. Notre taux de chômage est élevé. Tous nos concitoyens ne sont pas logés correctement, sans compter le taux de personnes ne vivant que des aides sociales, en constante augmentation. Nous ne sommes donc plus en mesure d'accueillir les misères extérieures, tant que nous ne pouvons apporter des réponses positives, à notre misère intérieure.
Le FN ne veut pas intégrer les immigrés il veut les assimiler...la différence est grande!
GIBET
L'assimilation correspond à la tradition républicaine, tout simplement.
Et c'est écrit dans quel texte de nationalité puisque tu sembles tout savoir sur la question?
Dans aucun, et c'est là toute la subtilité du problème !
Jadis, l'assimilation des immigrés était garantie notamment par l'Ecole républicaine, qui s'efforçait d'enseigner le français à tous les élèves, quelles que soient leurs origines, leur enseignait également la morale républicaine et des cours d'histoire vraiment nationale. Elle alimentait ainsi le sentiment d'appartenance des jeunes de toutes origines à la communauté nationale et républicaine. Au départ, cette Ecole républicaine fut surtout conçue pour intégrer les jeunes issus de régions françaises où l'on ne parlait guère le français (la Bretagne, par exemple). Mais elle a également permis par la suite l'assimilation des jeunes d'origine immigrée (s'agissant notamment des immigrations polonaise, italienne et portugaise). La loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat, en cantonnant la pratique religieuse à la sphère privée, empêchait également toute revendication communautaire religieuse.
Le contexte social a changé depuis. Le droit à l'indifférence qui animait les immigrés a laissé la place à un droit à la différence. Cela renvoie à des considérations anthropologiques beaucoup plus vastes : la montée en puissance de l'individualisme communautariste doublé d'une culpabilité post-coloniale. Ces évolutions touchent toute la société française, et même l'ensemble des sociétés occidentales. La notion de "droits de l'homme" n'est jamais qu'un avatar de cette tendance lourde, mais elle sert également de fondement juridique (à travers notamment la Convention européenne des droits de l'homme) à toutes les revendications communautaires contemporaines.
Ainsi donc, même si la loi sur la laïcité n'a pas changé, elle n'est plus interprétée de la même façon aujourd'hui qu'en 1905 (il me semble avoir montré de quelle façon la laïcité, qui impliquait jadis que la religion restât cantonnée à l'espace privé, a été détournée de son sens originel pour être désormais synonyme, dans l'esprit de beaucoup de gens, de liberté religieuse absolue). D'où les malentendus qui empêchent de trancher clairement les débats sur le voile, sur la burqa ou sur les menus séparés dans les cantines.
De même, aucune loi n'a été votée pour dire que l'enseignement ne devait plus se faire en français. Toutefois, les principes républicains qui gouvernaient jadis le fonctionnement de l'école ne sont plus appliqués avec la même rigueur. Par exemple, de plus en plus de profs hésitent désormais à dispenser certains enseignements contestés par une partie de leurs élèves. Autre exemple : les programmes scolaires ont été souvent changés ces derniers temps et baignent désormais dans le politiquement correct absolu plutôt que d'enseigner aux jeunes l'amour de leur pays (j'ai déjà montré pas mal d'exemples dans le fil sur l'éducation). De même, les enseignements de la culture du pays d'origine rendent plus difficile toute assimilation.
Naturellement, la présence de plus en plus importante d'une partie de population aux origines culturelles et religieuses non-occidentales rend de plus en plus difficile l'assimilation des immigrés telle qu'elle se pratiquait jadis.
J'entends souvent dire que "les lois existent et il suffit de les appliquer". Ce n'est pas si simple. Des lois existent certes (la loi de 1905, par exemple), mais si on les analyse rigoureusement, alors on s'aperçoit qu'elles sont sujettes à interprétation. Une certaine interprétation en était faite il y a un siècle, mais aujourd'hui, dans un contexte social et anthropologique différent, une autre interprétation en est faite par beaucoup de monde.