Buisson tout droit sorti du FN est l'éminence grise de sarko

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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 10 mai 2011, 12:53:00

 



Patrick Buisson: "Sarkozy, dernier rempart"
Par Eric Mandonnet, 
 

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Axelle de Russe/ABACAPRESS.COM
Ancien journaliste, directeur de la chaîne Histoire, le politologue Patrick Buisson travaille pour Nicolas Sarkozy sur les questions de communication et les études d'opinion.






Il est l'un des hommes que le chef de l'Etat écoute le plus. C'est la première fois depuis qu'il travaille pour lui qu'il s'exprime. Sur sa mise en cause dans le rapport de la Cour des comptes consacré au budget de l'Elysée; sur le rôle des sondages; sur la nature des liens entre le président et les Français.  

Il participe aux réunions "de stratégie et de communication" qu'organise, presque chaque semaine, Nicolas Sarkozy. Il est celui auquel le président dit devoir, en partie, son élection. Patrick Buisson est un politologue à l'identité politique sulfureuse: catholique traditionnel appartenant à la droite contre-révolutionnaire. Depuis juillet, il est au coeur d'une polémique déclenchée par la Cour des comptes. Interview exclusive.

Vous êtes conseiller de Nicolas Sarkozy, sans appartenir à son cabinet. Comment définiriez-vous votre rôle auprès du président ?

Je ne suis pas conseiller de Nicolas Sarkozy. J'accomplis une mission de conseil dont est chargée ma société auprès de la présidence de la République. Les mots ont un sens et l'impropriété sémantique est souvent une porte ouverte à la malveillance. Cela permet de suggérer, comme je l'ai lu quelque part, qu'il pourrait y avoir conflit d'intérêt, ce qui n'est plus seulement malveillant, mais carrément diffamatoire. Mon rôle ? Il est de faire vivre et prospérer le lien direct que Nicolas Sarkozy a établi avec les Français, notamment avec les catégories populaires, lors de la campagne présidentielle. Tout l'intérêt des enquêtes est dans la compréhension, et donc dans l'anticipation des mouvements de l'opinion, mais ces études ne constituent qu'un outil parmi d'autres au service de l'analyse politique et des préconisations stratégiques.

En juillet, la Cour des comptes, dans son rapport sur le budget de l'Elysée, s'interroge sur les conditions dans lesquelles a été passée, en 2007, une convention entre la présidence et un cabinet d'études, le vôtre, pour "un coût avoisinant 1,5 million d'euros". Aucune mise en concurrence, une convention au caractère "exorbitant": que répondez-vous à Philippe Séguin, qui a indiqué que les conditions n'étaient pas conformes aux règles de l'exécution de la dépense publique ?

Elles n'étaient pas conformes pour la simple et bonne raison que la convention passée avec ma société n'était pas soumise au Code des marchés publics, à l'époque où celle-ci a été signée. Cette relation contractuelle a été, en effet, formalisée en juin 2007, c'est-à-dire plusieurs mois avant que Nicolas Sarkozy ne prenne l'initiative de soumettre le budget de l'Elysée au contrôle de la Cour des comptes. Car il ne faudrait tout de même pas oublier que, dans cette affaire, la transparence a été voulue par le président, pour rompre avec l'opacité des pratiques antérieures. N'en déplaise aux donneurs de leçons et autres confiseurs en déontologie, ma société est la première, dans toute l'histoire de la Ve République, dont l'activité dans ce domaine ait fait l'objet d'un encadrement contractuel.

Mélange des genres ?Selon Le Monde, la chaîne Histoire, dont vous êtes le directeur général, a bénéficié de financements du ministère de la Culture. En tant que conseiller de Nicolas Sarkozy, vous avez rencontré la ministre de l'époque, Christine Albanel. Comment échapper à l'accusation de mélange des genres?
Patrick Buisson: Avec un peu d'honnêteté intellectuelle, cela doit être possible, puisque n'étant, je le répète, ni membre du cabinet du président, ni fonctionnaire, ni élu, j'exerce toutes mes activités dans le cadre d'entreprises privées. S'il y a mélange des genres, c'est celui que pratique une certaine cléricature médiatique en s'arrogeant un magistère à base de moraline et de sectarisme. Le ministère de la Culture parraine une émission de la chaîne Histoire consacrée à la mise en valeur du patrimoine. Il est là pleinement dans son rôle et il ne s'agit ni d'une subventionni d'un marché, mais d'une opération classique, qui ne nécessite aucun appel d'offres. Personne ne trouve rien à redire quand ce même ministère parraine, dans les mêmes conditions, des programmes de la télévision publique, les "forums culturels" de Libération au théâtre des Amandiers ou la Fête de L'Humanité. Le scandale, pour ces maîtres censeurs, c'est que de l'argent public aille à une télévision privée, et plus précisément à une filiale du groupe TF 1, en l'occurrence la chaîne Histoire, qui, soit dit en passant, est la seule chaîne 100 % culturelle du câble et du satellite. Le milliard d'euros d'aides que distribue chaque année l'Etat à la presse et la manne de la communication institutionnelle ne semble pas, en revanche, leur poser le moindre problème éthique. Il est vrai que ce sont les mêmes qui nous ont expliqué que la suppression de la publicité après 20 heures à la télévision publique était, en réalité, un "formidable cadeau" de Nicolas Sarkozy à son ami Martin Bouygues. On a vu qu'il n'en a rien été.


Faut-il rappeler que, jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy, le traitement des sondages était, à l'Elysée, justiciable des fonds secrets, sans que cela suscite la curiosité ou l'indignation de quiconque? C'est la mission de la Cour de s'inquiéter du contrôle de la dépense. Mais j'ai du mal à comprendre son inquiétude rétrospective. Il est bien évident que les factures émises par mon cabinet ont toujours été visées, faute de quoi on se demande par quel miracle elles auraient été payées.

Il y a toujours un ordonnateur et un payeur qui sont des personnes distinctes. Dès lors qu'elles étaient "visées" et faisaient l'objet d'un "bon à payer" par la présidence, il allait de soi que l'intérêt de telles commandes ne faisait aucun doute pour celle-ci.

La Cour des comptes relève qu'outre vos honoraires mensuels de 10 000 euros, vous avez adressé près de 130 factures à l'Elysée, pour plusieurs centaines de milliers d'euros. Comment en arrive-t-on à un tel montant ?




Le problème, c'est qu'il y a une totale confusion dans les chiffres, si bien qu'on ne sait jamais lequel se rapporte à quoi. Mon cabinet a commandé et réglé, non pas "près de 130", mais 134 études ou enquêtes auprès des instituts. Le coût total de cette prestation pour la présidence aura été, pour 2008, de 1 082 400 euros. Soit un prix moyen de 8000 euros par enquête. Ce qui correspond au prix du marché: 1200 pour la question par téléphone, 800 pour la question dans une enquête réalisée par Internet.
A titre de comparaison, le budget annuel que le Service d'information du gouvernement (SIG) consacre aux enquêtes d'opinion s'élève à 4,5 millions d'euros. Un budget "études" quatre fois moins élevé pour une "hyperprésidence" dans une première année de mandat n'est peut-être pas une dépense extravagante.
"Sur les 35 études diverses facturées en 2008, au moins 15 avaient également fait l'objet de publications dans la presse", note le rapport. De là vient l'accusation de manipulation de l'opinion : pourquoi l'Elysée d'un côté, Le Figaro et LCI de l'autre (qui diffusent le "Politoscope"), payaient-ils les mêmes sondages ?
La méconnaissance des modes de réalisation des études d'opinion excite, depuis toujours, l'imaginaire prolifique de ceux qui, faute de les comprendre, sont enclins à y voir les ressorts cachés d'un "grand complot". De ce point de vue, l'enquête dite "omnibus", qui, pour des raisons de coût, regroupe, dans un même questionnaire, les questions posées par différents clients, est une machine à alimenter tous les fantasmes.
La cohabitation de plusieurs commanditaires entretient les soupçons de connivence, voire de collusion, surtout quand on ne prend pas la peine de savoir qui achète quoi et à quel prix. Ma société, qui a pour objet l'analyse de l'opinion, se voit chaque semaine sollicitée pour participer à ces enquêtes omnibus.
Lorsqu'elle décide de le faire, c'est soit pour ajouter des questions spécifiques à l'enquête, soit pour acheter les "tris" des questions déjà vendues par ailleurs - généralement à des médias - parce que ces données présentent un intérêt pour sa mission en termes d'analyse stratégique. Car les résultats d'un sondage ne s'éclairent qu'à la lumière de ces "tris croisés", c'est-à-dire des classements par âge, sexe, catégorie professionnelle, proximité partisane, niveau de diplôme et de revenus, etc.
Plus ces tris sont sophistiqués, plus ils ont de valeur interprétative. C'est le cas du "Politoscope" d'OpinionWay, qui n'est pas, comme l'écrit la Cour, une enquête à un "rythme bimensuel", mais un omnibus hebdomadaire. J'ajoute que l'achat des tris est un usage ancien et courant chez les acteurs institutionnels.
Enfin, un outil comme le "Politoscope", ce n'est pas simplement les résultats publiés dans les journaux, c'est, pour la seule année 2008, 6 000 pages de tris stockées sur disques.
Le PS souhaite la création d'une commission d'enquête parlementaire. Etes-vous prêt, le cas échéant, à répondre à une convocation des députés ?
Nous sommes face à une campagne politique. Ce type d'agitation est surtout révélateur de l'état de déréliction absolue qui est celui des socialistes. Car, enfin, la théorie du complot, de la manipulation, c'est vraiment le niveau zéro de l'analyse.
Si j'en crois le mémoire d'OpinionWay, les résultats de ses questions publiées en 2008 sont loin d'être les plus favorables à l'exécutif, notamment la cote de popularité de Nicolas Sarkozy, pour laquelle il se classe au cinquième rang sur les sept sondeurs qui la mesurent.
Qui ne voit qu'en ce domaine la concurrence entre instituts est le meilleur des garde-fous et, du même coup, une assurance quant à la fiabilité des résultats? Le PS souffre d'une étrange pathologie: il préfère penser que les sondages sont faux, pour mieux oublier que les élections sont vraies, sauf peut-être celles qu'il organise en interne.
La crise financière redonne-t-elle une chance à la social-démocratie?
Au contraire, elle l'enfonce. D'abord parce que la crise et l'endettement des Etats affectent les politiques de redistribution, qui constituaient la rente électorale des partis sociaux-démocrates. Ensuite, parce que les socialistes ne veulent pas comprendre que la demande d'Etat a sensiblement changé de contenu. Elle ne porte plus seulement sur un rôle de régulation dans le secteur de l'économie, mais sur le renforcement des fonctions protectrices de l'Etat dans la société.
Un exemple ? Face aux désordres engendrés par la mondialisation en matière de flux migratoires, le PS est partisan du "moins d'Etat" et toute une partie de la gauche ne veut pas d'Etat du tout: ni frontières, ni contrôle, ni principe de précaution.
Tant qu'ils n'auront pas accompli cette révolution culturelle, les socialistes français resteront coupés du peuple. Les quadras du PS sont, comme leurs aînés, tributaires du même biotope: think tanks, médias et agences de communication, dont la principale caractéristique est d'ignorer ou de mépriser les attentes des catégories populaires.
Autant dire que je ne vois pas un candidat transgressif sortir de ce languissant psychodrame. Les sempiternels débats sur les questions de procédure et les configurations d'alliance montrent qu'ils posent toujours leurs problèmes en termes d'arithmétique et non de dynamique électorale.


"Politique d'abord", c'est le moteur de l'action du président (ici chez Alstom)

En quoi la crise modifie-t-elle le lien entre Nicolas Sarkozy et les Français?
La supériorité de Nicolas Sarkozy tient dans sa capacité à incarner l'autorité de l'Etat et à assumer pleinement les fonctions régaliennes qui lui sont liées. En période ordinaire, c'est un atout majeur. En période de crise, c'est un capital inestimable qui le fait apparaître comme le seul référent politique stable dans un environnement chaotique, le dernier rempart contre les désordres nés de la crise.

Le scrutin de 2007 a concrétisé ce que l'on sentait confusément: à savoir le retour au modèle du leadership qui, dans l'histoire, supplée toujours à un vide de la culture, à l'épuisement des idéologies et des expertises. A première vue, l'élection américaine de 2008 s'inscrit dans un schéma identique.






Mais il existe, à mon sens, une grande différence entre le "Yes we can" d'Obama et le "Ensemble tout devient possible" de Sarkozy. Le premier exprime ce que Heidegger appelait la "volonté de volonté sans contenu" ou, si l'on préfère, la puissance pour la puissance, sans aucun message particulier: oui, nous le pouvons, mais nous pouvons quoi? La réponse se fait encore attendre. Le second renvoyait à l'adéquation entre un homme et un programme, et non à une personnalité en tant que substitut d'idées devenues évanescentes.

Quel est le principal danger qui guette le président dans son rapport avec l'opinion?

Observons, d'abord, que rien de ce qui a été écrit depuis le début de la crise à propos du lien entre le chef de l'Etat et les Français ne correspondait à la réalité. Le prurit révolutionnaire était dans les médias, pas dans la rue, encore moins dans les urnes.



Cela étant, l'hyperprésidence volontariste de Nicolas Sarkozy a créé un niveau d'attente qui risque d'amplifier les mouvements erratiques de l'opinion. Ce président si peu monarque, si peu enclin à endosser la dimension sacrale de sa charge, suscite des espérances dignes d'un roi thaumaturge. En cas de déception, sa popularité pourrait en souffrir, mais je suis de ceux qui croient à la primauté du politique, c'est-à-dire de l'ordre symbolique sur l'économie. Il y a un mot superbe de Cioran qui résume cela: "Privée d'un parfum d'inutilité, l'Histoire ressemblerait à un guichet de banque."

Au final, le quinquennat se jouera moins sur le bilan que sur la capacité du pouvoir à imaginer la France d'après la crise et à jeter les bases d'une société du mérite et du travail, en rupture avec les errances du système. La droite n'a rien à gagner à être réduite au parti de l'économie, au parti du matérialisme absolu, car, comme le démontre, avec une régularité confondante, l'histoire électorale, cette dimension n'influence qu'à la marge le choix des électeurs.




Il suffit d'examiner le résultat des scrutins majeurs en Europe depuis vingt ans pour s'apercevoir que le score des sortants n'est absolument pas en corrélation avec l'évolution du taux de chômage. Le cimetière des grands battus du suffrage universel est plein de candidats au bilan économique flatteur.

Inversement, des gestionnaires malheureux sont sortis régénérés du bain électoral. D'autres l'ont dit avant moi: "Politique, d'abord." Ce que vient d'imposer Nicolas Sarkozy aux banques et aux banquiers en est la meilleure illustration.

Les régionales de 2010 auront-elles une forte signification nationale ?

Ce sont des élections locales, dans lesquelles le PS peut encore faire bonne figure grâce à une fiscalité qui lui conserve des marges de manoeuvre pour la redistribution et le clientélisme. Les collectivités territoriales représentent en quelque sorte la base de repli historique de la social-démocratie, sa peau de chagrin.

L'alchimie de la présidentielle est d'une tout autre nature. Il y a, sans conteste, dans le précipité de cet exercice de démocratie directe un fond de césarisme et des molécules plébiscitaires. Ce qui, culturellement, constitue un lourd handicap pour les candidats du PS, qui sont censés être d'abord l'émanation d'un projet collectif. Seul Mitterrand est parvenu à le surmonter, parce que sa culture, son tempérament et sa pratique politique devaient plus à son milieu idéologique d'origine, c'est-à-dire la droite autoritaire, qu'à sa dernière famille d'adoption. Il fut d'ailleurs un modèle parfaitement abouti et très respectable de monarque républicain.



Le problème que pose au PS l'élection du président au suffrage universel touche à l'essence même de ce scrutin. C'est la raison pour laquelle les plus avisés à gauche sont favorables à sa suppression, mais n'osent pas pour la plupart l'assumer publiquement.

Quelles certitudes avez-vous, à ce jour, à propos de 2012?

Une seule, mais elle est massive : les électeurs qui feront la décision sont ceux qui se sont abstenus à l'occasion des élections européennes. Près de 19 millions de Français qui avaient participé à la présidentielle de 2007 ont, en effet, choisi de ne pas aller voter le 7 juin dernier.

Le profil de ces abstentionnistes nous est parfaitement connu: c'est la France du travail, des ouvriers et des employés, des précaires et des exposés, des sans-diplôme et des faibles revenus. Bref, la "France qui souffre", qu'avait su mobiliser le candidat Sarkozy en 2007. Rien n'est pire que de se tromper dans l'appréciation des catégories décisives du marché politique. Le sarkozysme étant un empirisme sans tabou, je le crois à l'abri de ce genre d'écueil. Parce que, tôt ou tard, il finit toujours par retrouver le chemin du réel.






A l'occasion d'une émission " complèment d'enquête " le 9/05/2011 on voit un reportage sur cet homme de l'ombre qui murmure a l'oreille de sarkozy,cher payé comme on le voit sur l'article ci dessus,mais surtout ancien adhérent FN et qui conseille sarkozy,toute la communacation de celui ci,n'est que l'écho de buisson,on comprend dès lors très bien,le discours droite dure,voire extrême droite du président.


Je me demandais si nos droitistes du forum sont au courant de cela et ce qu'ils en pensent ?

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 10 mai 2011, 13:00:00

Quelle hypocrisie quand sarko prétend ne pas vouloir d'alliance avec le FN,alors que, mieux qu'une alliance il a pour guide un odieux personnage venu tout droit du FN dont il reprend tous les thémes,espérant ainsi un nouveau avril 2002,cela courait dans les couloirs de l'élysée jusqu'ici, mais cela se confirme par la présence de buisson et le discours de droite extrême que tient sarko.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 10 mai 2011, 13:25:00

 

Buisson éminence grise de Sarkozy ou bourgeois paternaliste des années 60 ?


Paris-Match nous invite à une rencontre avec Patrick Buisson, l’éminence grise de l’Elysée. On voit d’entrée que les sujets politiques ne sont pas très familiers à cet hebdomadaire, puisque l’article crédite le FN de 11,7 %, alors qu’il eut au 1er tour des cantonales 15,2 %. « Ce score élevé est (…) une validation de tout ce que ­Patrick Buisson, le conseiller de l’ombre du chef de l’Etat, observe dans les sondages, les urnes et la géographie française depuis 2005. » Patrick Buisson aurait bluffé Sarkozy, cette année 2005, en pronostiquant la victoire du non au référendum.
Papa était anti-communiste maurassien. Fiston dirigera Minute, puis Valeurs actuelles, publiera un livre à la gloire de l’OAS. Il conseillera de Villiers dont il dirige la campagne pour les élections européennes de 1994 et la campagne présidentielle de 1995.
Sa prédiction de 2005 fera qu’il soit approché par Nicolas Sarkozy en 2005, alors ministre de l'Intérieur, qui en fait un de ses proches conseillers, équilibrant le gaullisme social (?) d'Henri Guano. La légende veut, qu’en suggérant d’annoncer un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, il aurait « largement contribué à l’élection de Nicolas Sarkozy en « siphonnant » les voix du FN. »
Ce qui est sûr, c’est qu’avec son cabinet Publifac, ce discret colosse sexagénaire, passionné de chant grégorien a réussi à ponctionner 1,5 million d’euros pour l'année 2008 (avec notamment des sondages « opinion way »facturés plein pot à l’Elysée, alors qu’ils paraissaient sur Le Figaro ou LCI).
Cet expert en analyse, note que l’électorat FN se compose pour l’essentiel, d’un électorat populaire qui n’a rien à voir avec l’extrême droite. Et tous ces petits, ces sans-grade se sentent de plus en plus abandonnés. Il accuse : « Le mépris dans lequel les tient la classe dirigeante a quelque chose de sidérant. Nos élites sont mues par une invraisemblable prolophobie dont elles n’ont parfois même pas conscience. »
Comme le note, Aphatie, dans le Grand Journal, le conseiller d’un président parlant d’ « élites », auxquelles il appartient et dénonçant une prolophobie alors que le gaz augmente de 5%, le gouvernement refuse des tarifs sociaux pour des carburants taxés à 70 % et s’apprête à abroger l’impôt sur les grandes fortunes, avec des denrées alimentaires de base en hausse, est un peu indécent.
Ne reculant devant rien, notre brillant analyste dénonce ceux qui ont prôné le front républicain, de Fillon à NKM et à Valérie ­Pécresse : ce sont des super-bobos coupés de la France qui souffre. Patrick Buisson résume : « Avant d’être une posture politique, le front républicain est d’abord un réflexe de classe et de caste. » Super gauche notre ex ami de Pierre Sergent de l’OAS !

Le super conseiller, bien que n’ayant pas pratiqué l’ENA a un plan de bataille. En trois points.
Sur l’immigration, beaucoup plus de fermeté (c’est la nouvelle politique Guéant) (Diantre depuis 2002, c’était le laxisme ?).
Sur l’identité nationale, un débat qui débouche enfin sur des actes politiques lourds comme un nouveau code de la laïcité (un débat bâclé en 2 heures).
Enfin, sur le pouvoir d’achat, il plaide pour une grande loi de réhabilitation du travail*. (Alors là ça troue !)

On mesure, dans ces trois propositions, toute la puissance analytique et conceptuelle de M. Buisson. Et toute la pertinence affinée, dans le choix de ses conseillers, de celui qui fait président.

Il conclut magnifiquement : En 2012, il ne voit qu’un obstacle à la réélection de son mentor. « Si la France des petites gens ne va pas voter. » Ô ces « petites gens », comme ça fleure bon l’épais paternalisme des bons bourgeois d’autrefois.

Aphatie, bien inspiré, conclura
 : Voilà quelqu’un d’extrême droite qui parle comme la gauche et qui en fait n’est qu’un bourgeois des années 60 !


Sources : Paris-Match, Canal+ "Le grand journal" 30/03 (liens dans l'article)

* Cette loi de « réhabilitation du travail », censée redonner du pouvoir d’achat (le président du pouvoir d’achat, voilà une idée qu’elle est neuve et crédible) a donné lieu à deux versions sur le site de Paris-Match. D’abord Buisson "plaide pour une grande loi de réhabilitation du travail ; elle lutterait contre l'assistanat en réservant par exemple le RSA et le RMI aux Français qui ont un travail." Du pur FN donc. Mais, Paris Match a remis en ligne une autre version en remplaçant le mot "Français"
 
par "bénéficiaires".
La journaliste a expliqué le sens de cette phrase : Il a dit qu'il fallait, en contrepartie des allocations, que les gens qui les touchent aient un travail.

A noter que ce conseiller ignore que le RSA remplace le RMI (et aussi l’Allocation de Parent Isolé). Il est destiné à assurer, aux personnes en état de travailler ou pas, un revenu très minimum, à peine 470 € mensuels ! Et aussi d’éviter que des personnes réduites à des emplois à temps partiels ne voient pas leurs revenus augmenter. En fait, avec ce profond mépris de bourgeois nanti pour les fainéants de pauvres, Buisson veut cyniquement supprimer le minimum social.

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johanono
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Message non lu par johanono » 10 mai 2011, 13:50:00

Le passé de Mr Buisson est déjà connu des initiés. Rien de neuf, donc. Et il n'y a aucune contradiction entre le fait de refuser toute alliance avec le FN et le fait d'être conseillé par un ancien du FN.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 10 mai 2011, 13:59:00

Bien sur que c'est contradictoire hypocrite,ce gouvernement ce n'est pas la droite mais l'extrême droite légèrement plus soft,c'est un abus de confiance qu'il a fait à certains électeurs car dans les gens de droite,pas mal n'aime pas le FN,bien qu'ils lorgnent peut être de plus en plus vers lui.

C'est un scandale.

un artisan
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Message non lu par un artisan » 10 mai 2011, 14:14:00

Johanono, effectivement le passé de Buisson est très connu des initiés président de Rivarol , allant jusqu'à défendre les skins qui avaient torturés et égorgés un jeune de 20 ans l'affaire firmin (de mémoire) Hier soir dans le reportage ,il a refusé non seulement d'apparaitre ni de commenter...Le courage n'est pas inclus dans les gênes...
Il est conseiller, ni ministre ,ni strapontin, comme guéant son clône ,il est plus à droite que marine c'est dire...Longuet et Devedjan étaient de cette même mouvance et déjà condamnés....Sois cependant tranquille notre nabot national ,n'aura qu'à prendre ses pantalons taille garçonnet et pourra aller jouer ailleurs...
Je m'élève en faux sur le titre du fil éminence brune ,serait plus adéquate...
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau

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Message non lu par pwalagratter » 10 mai 2011, 14:29:00

C'est effectivement se moquer des électeurs, qui ne sont pas tous des initiés (le choix du terme est savoureux) et qui votent traditionnellement à droite. Se retrouver avec du FN comme politique n'était quand même pas prévu lorsqu'ils ont glissé leur bulletin de vote.
Et c'est d'autant plus grave, que les idées du FN ont infiltré jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. Sarkozy n'étant pas un idéologue peu lui importe la marchandise à vendre pourvu qu'il soit élu, en revanche les  éminences brunes comme Buisson sont nettement plus dangereuses.
On assiste à un glissement vers des régimes fascisants et ce, d'autant plus rapidement que la conjoncture économique mondiale est mauvaise.
ça ne vous rappelle rien ?

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Message non lu par El Fredo » 10 mai 2011, 14:33:00

Concernant Buisson, lire ce billet de Guy Birenbaum :

http://guybirenbaum.com/20110506/le-liv ... r-buisson/
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 10 mai 2011, 15:12:00

Tout le monde ici le savait donc ? Parce que je ne l'ai appris qu'y hier soir,c'est très grave sarko va nous amener le FN au gouvernement,c'est sur.

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Message non lu par Ilikeyourstyle » 10 mai 2011, 16:54:00

Oui, c'est toi retardes Cobalt. Tout le monde connait Buisson.  icon_biggrin

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 10 mai 2011, 17:11:00

Oui,je vois ça,mais je suis peut être la seule sur le forum,mais peut être que pas mal de français risque d'être surpris.

PatJol
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Message non lu par PatJol » 11 mai 2011, 00:03:00

Ca ne me fait pas plaisir que Buisson conseille Sarkozy (en matière de sondages).

Mais ça ne mérite pas un scandale. Il a été au FN. D'autres conseillers viennent d'horizons politiques très différents (droite sociale gaulliste, pour Guaino). Avoir été au FN montre l'appartenance à une droite dure. Malheureusement, cette frange de la droite fait partie de la majorité. Et ce bien avant Buisson.
Dans une discussion, le difficile, ce n'est pas de défendre son opinion, c'est de la connaître.
André Maurois

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Message non lu par johanono » 11 mai 2011, 08:04:00

Et le fait d'avoir été décoré de la Francisque et ami de René Bousquet est quand même autrement plus grave que le fait d'être conseillé par Mr Buisson. Certains sont mal placés pour donner des leçons. 

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 11 mai 2011, 08:57:00

Ca c'est du passé et ce procès à déjà était fait en revanche un président élu de droite et qui se trouve être extrême droite c'est de l'escroquerie et peut être ce qui lui coutera un second mandat,ou bien c'est que les gens veulent un président d'extrême droite,alors qu'ils l'élisent.Mais ça c'est une droite qui n'a pas dit son nom !

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Message non lu par johanono » 11 mai 2011, 09:22:00

Bien sûr, Mitterrand, c'est du passé, n'empêche que ce qui lui était reproché était autrement plus grave.
Concernant Sarkozy et ses amis, je maintiens ce que je dis depuis longtemps. Certes, il y a des discours de fermeté (discours sur les Roms, déclarations de Guéant sur les Français qui ne se sentent pas chez eux, etc.) qui relèvent clairement d'une stratégie de séduction des électeurs du FN. Mais dans les actes, Sarkozy est très laxiste, il n'a rien d'extrême-droite. Par exemple, il n'y a jamais eu autant de titres de séjours délivrés à des étrangers qu'aujourd'hui. Par exemple, le gouvernement UMP fait voter une loi pénitentiaire destinée à faire en sorte que les peines de prison de moins de deux ans ne soient plus exécutées. Et on pourrait multiplier les exemples. Sarkozy est donc un faux dur, on peut le déplorer (si on le considère trop laxiste) ou s'en réjouir (si on considère qu'il n'est pas d'extrême-droite) mais c'est ainsi.

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