Les révoltes des élus UMP qui ont marqué le quinquennat

Venez discuter de l'actualité politique.
Répondre
Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Message non lu par politicien » 26 mai 2011, 21:38:00

Bonjour,
Image
 
TVA sociale, travail dominical, taxe professionnelle, taxe carbone, déchéance de la nationalité : à cinq reprises avant l'affaire des radars, la majorité a engagé un bras de fer avec le gouvernement. Elle a gagné quatre fois.
• Juin 2007 : la TVA sociale
Lors de la soirée électorale du premier tour des législatives, Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'Économie, confirme que le gouvernement réfléchit à l'instauration d'une «TVA sociale», c'est-à-dire une hausse de la TVA pour permettre de financer les dépenses sociales. Quelques jours plus tard, François Fillon ajoute que la TVA pourrait passer à 24,6% au lieu de 19,6% en 2009.

Laurent Fabius interroge Borloopar lfabius

Panique chez les députés UMP. Le PS fait campagne sur l'amputation du pouvoir d'achat, les électeurs hésitent. «Chez moi, c'est populaire : il y a des ouvriers, des employés. Les gens ont pris peur, expliquait Nadine Marano à Libération. En une semaine, j'ai perdu 6 points.» Elle n'est pas la seule. Certains élus UMP estiment que la polémique, lancée en plein entre-deux tours, a fait perdre à la majorité de 60 à 80 sièges à l'Assemblée nationale, et empêché une «vague bleue» dans l'Hémicycle. Dans les rangs de l'UMP, l'heure est à la colère.

Pour éteindre le feu, deux rapports sur les effets d'une TVA sociales sont remis par Christine Lagarde, nouvelle ministre de l'Économie, et Éric Besson, secrétaire d'État à la prospective. Lagarde conclut qu'une telle mesure ne serait «pas propice» au regard de «l'état de la croissance». La TVA sociale est mise au placard.

» Résultat : les élus UMP font plier le gouvernement et Jean-Louis Borloo quitte Bercy


• Décembre 2008 : le travail dominical
Les magasins doivent-ils ouvrir le dimanche pour créér plus d'emploi et relancer la croissance ? En ouvrant le débat, Nicolas Sarkozy s'attire les foudres d'une partie des élus de la majorité. Cinquante-cinq d'entre eux (UMP et Nouveau centre) se réunissent sous le slogan «Touche pas à mon dimanche», et démontent un à un les arguments présidentiels, avec le soutien de la CGPME et de la CFTC. La fronde mène à une renégociation à l'Élysée du texte avec les élus hostiles. L'ouverture tous les dimanches des magasins dans les grandes agglomérations est abandonnée au profit d'une ouverture uniquement dans les zones touristiques. Les zones commerciales où les magasins ouvraient déjà plus de 5 dimanches dans l'année, pourront recevoir leurs clients 10 dimanches par an. Cette disposition est limitée aux agglomérations de Paris, Lille et Marseille.

Le travail du dimanche compromispar Ptite_Mule

» Résultat : Les parlementaires UMP obtiennent des concessions
• Juin-Octobre 2009 : la suppression de la taxe professionnelle Au nom de la compétitivité des entreprises françaises, Nicolas Sarkozy annonce la suppression de la taxe professionnelle sur les entreprises. Les élus locaux ne tardent pas à faire connaître leur opposition au projet, la taxe professionnelle faisant partie des revenus des municipalités. Les élus UMP entendent leurs arguments et débutent un bras de fer avec le gouvernement lors de l'examen du projet de loi à l'Assemblée nationale.

L'exécutif et les élus UMP finissent par s'accorder, et le texte de loi est adopté à l'arraché par l'Assemblée en octobre. Coup de théâtre quelques jours plus tard, un groupe de 21 sénateurs UMP menés par Jean-Pierre Raffarin affirment dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche qu'ils ne voteront pas cette réforme. Mais l'initiative fera long feu. Les sénateurs UMP finiront par tous voter pour le texte de loi.

» Résultat : victoire sans appel du gouvernement


• Juillet 2009-Mars 2010 : la taxe carbone Taxer les produits polluants pour faire changer les mentalités : le projet d'une fiscalité écologique, présenté en juillet 2009 par la commission sur la contribution climat-énergie présidée par Michel Rocard, et repris en septembre par le gouvernement, était ambitieux, mais risqué. Jean-François Copé, alors patron du groupe UMP à l'Assemblée, avait prévenu : les députés ne se contenteraient par de voter «en fermant les yeux». «Je ne voudrais pas que cette taxe carbone soit simplement une recette supplémentaire pour Bercy. S'il s'agit par ce biais de récupérer 4 ou 5 milliards dans la poche des contribuables, ce n'est pas possible.» Il ajoute également que «le vrai sujet, ce n'est pas d'opposer les gentils et les méchants pollueurs. Comment fait-on pour se déplacer dans une zone où il n'y a pas de transports en commun ? Et là, celui qui habite à la campagne est désavantagé.» Les bases de l'opposition au projet sont posées.

Le texte de loi est pourtant adopté en décembre 2009. Le député UMP Gilles Carrez avait confié à l'Expansion que ce vote s'était fait «à la sauvette. Notre priorité à l'époque était de nous battre sur la taxe professionnelle». La réforme est cependant censurée par le Conseil constitutionnel pour rupture d'égalité devant l'impôt fin décembre 2009.

Le gouvernement finit par abandonner le projet d'une nouvelle mouture de la taxe carbone juste après la cuisante défaite de la majorité aux élections régionales de mars 2010. Devant des députés UMP remontés contre l'exécutif, François Fillon sacrifie le dispositif, en affirmant qu'une telle réforme devait se faire au niveau européen pour ne pas «plomber la compétitivité» du pays. À la plus grande joie des députés UMP Lionnel Luca et François Goulard.
» Résultat : les députés UMP remportent la bataille

• Octobre 2010- Mars 2011 : la déchéance de la nationalité C'était la mesure-phare du projet de loi contre l'immigration, présentée en juillet 2010 lors du fameux discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy : faire déchoir de leur nationalité les personnes naturalisées depuis moins de dix ans, et condamnées pour le meurtre de policiers, gendarmes, préfets ou magistrats. Malgré le vote «contre» de 12 députés UMP, le texte est adopté lors de la première lecture à l'Assemblée en octobre 2010. Mais les sénateurs suppriment cette disposition grâce à une alliance entre les centristes et les élus de la gauche.

Retour à l'Assemblée nationale pour une seconde lecture en mars 2010. La déchéance de la nationalité est rétablie en commission. Mais cette fois-ci, 68 élus de la majorité (UMP et centristes) menés par Jean-Louis Borloo s'allient et présentent un amendement visant à supprimer cette disposition. «Il ne peut pas y avoir une nationalité autochtone et une nationalité au rabais», selon le député UMP Pierre Méhaignerie, qui invitait le gouvernement à «faire très attention à la perception des étrangers sur cette mesure».

Face à cette nouvelle fronde, le gouvernement retire cette disposition du projet de loi sur l'immigration, avec l'accord du président de la République.



Le figaro.fr
 
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

En ligne
Avatar du membre
johanono
Messages : 37486
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Message non lu par johanono » 26 mai 2011, 22:21:00

J'ai peut-être été un peu trop médisant, dans le fil sur les radars automatiques, en indiquant que c'est la première fois depuis 2007 que les députés UMP protestent ouvertement contre le gouvernement, et qu'il aurait plus utile de les entendre protester avant sur des sujets plus importants. Sur la TVA sociale, les députés UMP n'ont pas vraiment protesté, c'est le gouvernement qui a reculé de lui-même devant l'ampleur médiatique prise par la polémique. Sur la taxe carbone, certains ont protesté, mais il y a eu aussi et surtout un intense travail de lobbying de la part du patronat français, qui a poussé le gouvernement à faire voter une loi alambiquée, assortie de nombreuses exonérations, et finalement censurée par le Conseil constitutionnel. Sur la taxe professionnelle, certains députés UMP ont gueulé (comme beaucoup d'élus locaux, toutes tendances confondues, inquiets d'une éventuelle remise en cause des recettes fiscales des collectivités locales), mais finalement, ils ont voté le projet de loi, ce qui illustre leur manque de courage récurrent. Reste éventuellement la question du travail dominical, sur laquelle les députés UMP ont en effet obtenu une vraie victoire face au gouvernement. Ca fait quand même peu, en quatre ans...

Alors il est de bon ton de disserter sur la revalorisation des pouvoirs du parlement, mais à la lumière de ces différentes histoires, on constate quand même que les parlementaires bénéficient d'un pouvoir énorme, leur pouvoir principal, celui de ne pas voter les projets de loi du gouvernement. S'ils exerçaient un peu plus souvent ce pouvoir, le gouvernement serait alors forcé de les écouter.

Avatar du membre
GIBET
Messages : 3256
Enregistré le : 02 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Finistère

Message non lu par GIBET » 27 mai 2011, 20:56:00

La cacophonie des réponses gouvernementales donne une idée de la cohérence politique de cette équipe et du mépris dans lequel elle tient les français et les députés.
Mais après tout cela aide les français à se faire une opinion sur la compétence de ceux qui les dirige ...droit dans le mur !
GIBET
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Message non lu par wesker » 28 mai 2011, 14:47:00

Depuis le début du quinquennat, d'aucune savait que la concertation n'existait guère et que les décisions venaient d'en haut, sur des coups de tête....Aujourd'hui, évidemment, les résultats ayant été desastreux, malgré les fanfaronnades du gouvernements, les peuples font entendre leur mécontentement et laissent entendre qu'ils le manifesteront dans les urnes. Dès lors, il y a le feu, faut accompagner ce malaise pour essayer de sauver son siège !

PatJol
Messages : 1832
Enregistré le : 03 juin 2009, 00:00:00
Contact :

Message non lu par PatJol » 29 mai 2011, 23:38:00

Ce sujet montre que le parlement a vraiment un pouvoir. Pas seulement de régler les détails de la loi, mais aussi de se faire le porte-parole du peuple quand une mesure est trop impopulaire.
Dans une discussion, le difficile, ce n'est pas de défendre son opinion, c'est de la connaître.
André Maurois

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Message non lu par wesker » 30 mai 2011, 13:39:00

C'est vrai que les parlementaires craignent de la réaction des français...Mais ils ne sont pas entendus ni écoutés par le Président de la République qui préfère rester enfermés dans ces certitudes plutôt que de se remettre un peu en cause. Conséquence, les mesures s'appliquent et le mécontentement, l'exaspération face à de telles obstinations commencent à se faire sentir. Encore 1 an à tirer avant de s'en débarasser !

En ligne
Avatar du membre
johanono
Messages : 37486
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Message non lu par johanono » 09 juin 2011, 13:13:00

Le gouvernement fait taire la discordance fiscale

Voilà un nouvel exemple du manque de courage des députés UMP, qui n'osent même pas voter un amendement contre l'avis du gouvernement. Avant de discourir sur la revalorisation des pouvoirs du parlement, il faudrait déjà que les députés de la majorité aient le courage de leurs idées et osent voter contre l'avis du gouvernement.

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Message non lu par wesker » 12 juin 2011, 12:34:00

Attachés à leur investiture, nombre d'édiles sacrifient l'intérêt de leurs administrés au profit de carrières politiciennes.

C'est pourquoi d'ailleurs ils refusent la proportionnelle qui permettrait à des partis d'oppositions réels de se faire entendre.

Mais en dépit de leur lâcheté, rien ne leur garanti que les citoyens ne leur feront pas payer leur lâcheté lors des prochaines législatives surtout si, comme c'est prévu me semble t-il, Sarkozy se prend la raclée du siècle, celle que l'UMP n'a jamais connu.

Répondre

Retourner vers « L'actualité politique »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré