Ils n'ont pas osé, ou ils n'ont pas voulu plutôt car les dépenses ont peut être largement augmenté.
Le 16 novembre dernier était examinée à l’Assemblée nationale la partie du projet de loi de finances 2007 consacrée aux pouvoirs publics, qui englobe le budget de l’Elysée.
On peut évidemment déplorer le montant global de ce budget, multiplié par neuf sous la présidence de Jacques Chirac (1995-2007).
Mais surtout, la présentation de ce budget fait honte aux principes de transparence et de contrôle dont devrait faire preuve chaque somme utilisée par les pouvoirs publics, et financée par le contribuable.
Ainsi, seuls 32 millions d’euros sont soumis au vote des parlementaires,alors que 90 millions d’euros sont dépensés annuellement par l’Elysée. Nos députés et sénateurs ne peuvent donc pas exercer un contrôle sur l’ensemble de la dépense présidentielle.
De la même manière, alors que près de mille personnes (957 exactement) sont en poste auprès du chef de l’Etat, seules 91 sont rémunérées sur le budget de ce dernier. Pour les 866 restant, l’origine de leur rémunération demeure floue : quelques fonctionnaires sont mis à disposition par d’autres ministères, tandis que d’autres sont carrément « hors circuit » : « il existe 142 personnes qui travaillent pour l’Elysée et dont on ignore qui les rémunère », déclare René Dosière, député de l’Aisne.
Comment alors maitriser les finances publiques quand ses utilisateurs n’arrivent même pas à expliciter qui travaille pour qui, et qui rémunère qui ?
En dehors de ce manque de transparence flagrant, quelques sommes restent affectées à des missions pouvant paraître étonnantes.
Ainsi, 320 000 euros, classés au poste de « charges exceptionnelles », sont des aides financières accordées, au nom du Président de la République, aux personnes en difficulté financière, sur rapport des services sociaux locaux. Quant au rapport qu’entretiennent ces aides spéciales avec les aides sociales traditionnelles (RMI, RMA, minimum vieillesse…), l’histoire ne le dit pas…
De la même manière, le budget de l’Elysée retrace le coût des trente-sept gendarmes chargés de surveiller en permanence la propriété privée du chef de l’Etat en Corrèze, où il ne met jamais les pieds. Facture : 2 millions d’euros par an. Un peu cher pour une résidence inutilisée.
Enfin, le budget, même conséquent, de l’Elysée, ne semble pouvoir suffire à couvrir les frais de déplacements du Président de la République : le Ministère de l’Outre Mer verse 300 000 euros par an à l’Elysée pour couvrir les frais de voyages du chef de l’Etat dans les Régions d’Outre Mer. Sans aucun contrôle de leur utilisation, cela va de soi.
Le budget de l’Elysée illustre ainsi les pires dérives que n’ont de cesse de dénoncer les Contribuables Associés : manque de transparence, croissance de la dépense publique, absence de contrôle. Ce ne sera que par une exigence croissante de contrôle de la part de nos parlementaires, incités en ce sens par Contribuables Associés, que ce type de déviance en matière de finances publiques pourra être stoppé.
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