La gestion de l'Elysée saluée par la Cour des Comptes
La Cour des Comptes a publié lundi un rapport sur "les comptes et la gestion des services de l'Elysée - exercice 2010 et bilan 2008-2010". L'occasion pour Didier Migaud, le responsable de l'institution, de saluer la "réduction des coûts de fonctionnement" de la présidence de la République et de mettre en avant une gestion "plus rigoureuse" de l'Etat. Des "améliorations" doivent toutefois être apportées dans certains domaines.
Le rapport a été remis à Nicolas Sarkozy lundi après-midi. Avec les félicitations du président de la Cour des Comptes, Didier Migaud. "La Cour constate que la gestion des services de la présidence s'est améliorée de manière ininterrompue au cours des trois derniers exercices (2008-2010 ndlr)", a déclaré le responsable de l'institution, lors d'une conférence de presse, ajoutant que la quasi-totalité des recommandations faites par la Cour dans le passé avaient été suivies d'effet. "Ce résultat est le fruit d'une gestion conduire selon des procédures plus rigoureuses et des pratiques mieux maîtrisées", a précisé Didier Migaud.
Les dépenses de l'Elysée ont diminué entre 2008 et 2010, passant de 113,6 millions à 112,2 millions d'euros, indique le rapport publié lundi. Les charges de fonctionnement courant, qui représentent 18% des charges totales, ont notamment baissé de 11,3% en 2010 par rapport à l'exercice précédent et de 21,6% par rapport à 2008. Une diminution réalisée en partie grâce au "transfert au ministère de la Culture des résidences affectées à la présidence de la République et dont celle-ci n'avait pas usage" et à "la suppression en 2010 des chasses présidentielles et de la garden party du 14 juillet".
Baisse des dépenses de communication
La Cour révèle que les dépenses de communication, qui incluent les dépenses en étude et sondages et qui avaient été vivement critiquées il y a deux ans, ont été ramenées à 1,44 millions d'euros en 2010 contre 3,28 millions en 2008. A noter également : la baisse significative des effectifs passés de 1.031 agents fin 2008 à 904 fin 2010 (et à 896 à la mi-mars 2011). Le nombre de conseillers est, quant à lui, passé de 82 à 46. D'autres postes de dépenses ont aussi enregistré des économies depuis 2009. C'est le cas des locations immobilières (-21,8%), des locations mobilières (-37%), des déplacements, missions et réceptions (-11%) et des frais postaux et de télécommunication (-40%).
Malgré ces bons chiffres, la Cour des Comptes voit encore des domaines à améliorer. Les charges des personnels ont, elles, progressé de 0,9% par rapport à 2009 (après une baisse de 3,7% en 2009), alors que Nicolas Sarkozy avait assigné à ses services l'objectif d'une baisse annuelle de 3% de ces charges, rappelle le rapport, qui ajoute toutefois que la masse salariale de l'Elysée a fait l'objet d'un "strict contrôle". Pour "prolonger et accentuer" l'effort de la présidence, l'institution formule huit recommandations. Parmi lesquelles, celles de poursuivre l'allègement des charges en restauration, d'alléger le coût des journaux et magazines ou encore de s'assurer que les prestations fournies dans les domaines du conseil et de la stratégie de communication "sont en adéquation avec leur rémunération".
Pas un "budget vérité", selon Dosière
Suite à la publication de ce rapport, le député René Dosière (app. PS) – grand scrutateur du train de vie de l'Etat – a indiqué dans un communiqué ne pas encore pouvoir parler d'un "budget vérité". Selon l'élu de l'Aisne, ce budget consolidé de la présidence de la République "n'est toujours pas exhaustif", car "une part significative des dépenses" - environ 20 millions d'euros - "continue à être supportée par différents ministères". "Cet aspect n'est pas analysé par la Cour", poursuit René Dosière. Ce dernier tient également à souligner que le ministère de l'Intérieur "continue à financer le coût de la sécurité des locaux présidentiels. En outre, il dissimule aux parlementaires avec obstination les effectifs des forces de sécurité mobilisés lors de chaque déplacement du chef de l'Etat en France".
D'autre part, le fonctionnement de La Lanterne, résidence de la République située près de Versailles et dont le président Nicolas Sarkozy "s'est réservé l'usage depuis son élection, est toujours à la charge budgétaire du Premier ministre". Tout comme "le coordinateur du renseignement ainsi que les sondages financés par le SIG (Service d'Information du Gouvernement) et commandités par l'Elysée", renchérit le député. Avant de conclure : "Il devient nécessaire que le Cour des Comptes examine concomitamment le budget du Premier Ministre."
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