Le contraire d'un conseiller de l'ombre. Rédacteur des discours de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino a fait évoluer son rôle jusqu'à devenir porte-parole quasi officiel - « autoproclamé », disent ses détracteurs -du chef de l'Etat.
Qu'en pensez vous ?D'après les Echos :
Ne lui dites pas qu'il est la « plume » du président ! « Une plume, c'est passif, ça ne parle pas », s'énerve Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy depuis quatre ans. Car Henri Guaino parle, beaucoup, sur les plateaux de télévision, dans les journaux, longuement : il n'accorde d'interview que s'il dispose d'une pleine page. Ces dernières semaines, il les a multipliées : dans « Libération », après la suppression du bouclier fiscal, dans « Le Parisien », la semaine dernière, après l'accord de Bruxelles sur la Grèce.
Claude Guéant parti au ministère de l'Intérieur et Xavier Musca ne goûtant guère l'exercice, il est devenu depuis six mois le seul conseiller de l'Elysée à s'exprimer dans les médias. Porte-parole quasi officiel - « autoproclamé », disent ses détracteurs -du président. Avec un objectif qu'il définit lui-même comme double : « Expliquer l'action de Nicolas Sarkozy, redonner du sens ; et aussi dire pourquoi je suis en cohérence avec la politique menée. »
Mettre ses ambitions en mots
Il y a toujours les deux éléments mêlés chez Henri Guaino. Un ego puissant et une très haute idée de la fonction présidentielle et de celui qui l'incarne. Un « je » omniprésent et le culte des idées - républicaines, bien sûr. La France, dans sa grandeur, et lui, le « petit chose » parti de rien.
A ses réels talents de plume, il ne veut pas être réduit. Ne s'était-il pas promis en 2000, après les belles années dans l'ombre de Philippe Séguin (et notamment de son « Munich social »), à ne plus écrire de discours pour les autres ? Nicolas Sarkozy l'a fait changer d'avis. En 2006, le candidat UMP l'a convaincu de le rejoindre dans la campagne présidentielle pour mettre ses ambitions en mots. Mais, d'emblée, Henri Guaino s'est attaché à être considéré comme bien plus que cela. « Je ne suis pas un écrivain public. Ma démarche relève de l'engagement, moral, politique, intellectuel, affectif. Rédiger les discours, c'était bien plus que donner corps aux idées du président, c'était participer à la définition d'une stratégie politique », explique-t-il, pas très content du personnage « falot, un peu béat » dans lequel l'a enfermé le film « La Conquête ».
En arrivant à l'Elysée, Henri Guaino entend que son rôle soit reconnu dans l'organigramme. Il devient conseiller spécial du président de la République, le troisième à porter le titre après Jacques Attali, sous François Mitterrand, et Jérôme Monod, sous Jacques Chirac.
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Ne pas briser la croissance
Des interventions médiatiques, régulièrement. Et surtout un rôle de « penseur politique du quinquennat », selon le joli terme de Franck Louvrier, conseiller en communication. Dans les débats sur la crise, sur le fonds d'investissement stratégique ou le grand emprunt, il n'a eu de cesse de participer à la définition d'une ligne économique à mille lieues de toute « logique comptable ». Et tant pis s'il aurait sans doute préféré une relance par l'investissement plus nette. « Je me retrouve dans la remise en ordre "raisonnable" des comptes publics », dit-il, puisqu'elle s'opère par des réformes structurelles (retraites, un sur deux dans la fonction publique...) plus que par des « coups de rabot », avec le souci permanent de ne pas briser la croissance.
Après des hauts et certains bas (...) Là, il y aura assurément de la lumière.
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