Borloo : «Quatre propositions pour sortir de la crise»
Mots clés : crise, Jean-Louis Borloo
INTERVIEW - Le président du Parti radical réclame une «convocation urgente» du G20 et un débat «le plus tôt possible» au Parlement français.
LE FIGARO. - Comment est-on arrivé à cette nouvelle situation de crise ?
Jean-Louis BORLOO. - Nous avions une opportunité en 2008. Au plus fort de la crise, l'ensemble du système bancaire et financier a appelé les États au secours. Les pays n'ont pas compté, à juste titre, pour sauver ces institutions, quitte à creuser encore leurs déficits chroniques. Mais aucune règle antispéculative n'a ensuite été édictée et, la crise passée, les vieilles habitudes ont repris de plus belle. Nous devons apprendre de 2008 pour agir aujourd'hui. L'Europe, les États-Unis, après la crise du Congrès, et le Japon, dont la dette dépasse les 200 % du PIB, sont maintenant en situation de comprendre l'urgence qu'il y a à imposer des règles interdisant la spéculation à nu ou les effets de leviers indécents.
L'accord européen du 21 juillet n'est-il pas suffisant ?
Les difficultés, aux États-Unis, à trouver un point d'entente, et le temps de latence, en Europe, pour la ratification par les Parlements de l'accord du 21 juillet ont alimenté la spéculation des marchés. Pays après pays, ils jouent les obligations de dette souveraine à la baisse. Par nature, le seul communiqué du 21 juillet ne pouvait pas les calmer. Le fonds de stabilisation européen, fondé sur la garantie des États en déficit et sans ressources nouvelles, et qui a pour objectif de circonscrire un risque précis, ne répond plus à cette crise du système. Nous devons mettre en échec cette spéculation et nous devons faire vite car si les démocraties prennent des vacances, les marchés, eux, n'en prennent pas.
Que préconisez-vous pour enrayer la spirale spéculative ?
Le temps n'est plus aux interventions pays par pays mais à la mise en place d'un système solide, global et durable. Je propose, premièrement, une intervention massive des banques centrales, et notamment de la Banque centrale européenne, seuls outils disponibles à court terme, pour couper court à la spéculation. Les efforts de la Grèce, de l'Espagne et de l'Italie le permettent maintenant.
Deuxièmement, en relais, de doter l'Europe d'un fonds de stabilisation antispéculation, assis sur des ressources propres, nouvelles et pérennes pour le garantir. Il est donc urgent, efficace et moral d'instaurer la taxe sur les transactions financières, qui pour l'Europe pourrait représenter 50 à 100 milliards d'euros par an suivant le taux retenu. Elle devra être modulée en fonction des attaques des marchés : plus la spéculation sera forte, plus le taux sera important. Il n'y a plus de véritable contradicteur à cette idée, il faut passer à l'acte. La seule garantie d'États eux-mêmes en déficit est difficile à mettre en place et n'est pas assez convaincante.
Troisièmement, il faut crédibiliser l'assainissement des finances publiques des pays occidentaux, par généralisation de la règle d'or, de manière soutenable socialement. S'endetter, ce n'est pas investir dans l'avenir, c'est avoir peur du présent. Et quatrièmement, nous devons organiser enfin la régulation financière internationale. Il faut simultanément assainir la dépense publique et assainir le système spéculatif.
Vos propositions peuvent-elles être mises en place rapidement ?
Le moment est historique. Il faut agir vite. Le G8 et le G20 sont les lieux de la concertation et de la discussion et leur convocation urgente au niveau des chefs d'État est indispensable. La France préside aujourd'hui les deux. Elle est, de fait, le principal point de responsabilité au niveau mondial.
La situation de la France vous inquiète-t-elle ?
Notre pays montre qu'il sait résister malgré son déficit. Mais si le système se bloque, il se bloquera pour tout le monde.
Pourquoi les citoyens et les agences de notation mettent-ils en doute la capacité des politiques à gérer cette crise ?
Un défi a été lancé aux démocraties dans leur capacité à résoudre des crises de système. Elles doivent prendre des décisions dans le respect du temps - relativement long - de leurs institutions et répondre aux attentes pressées des consommateurs. C'est le vertige du court terme.
Une session extraordinaire du Parlement français est prévue début septembre. Est-ce assez tôt ?
La situation peut exiger que les exécutifs européens se réunissent dans les jours qui viennent et que les Parlements nationaux soient convoqués dans la foulée. Il faut associer les Parlements le plus tôt possible, comme je l'avais indiqué dans ma lettre au président de la République du 18 juillet.
Comprenez-vous les réticences de l'opposition à voter la règle d'or ?
Le principe est sain. Et il est nécessaire. La seule question que l'on peut se poser, c'est : “la règle d'orest-elle assez contraignante ?” Je pense que la France doit, dès 2012, revenir à 3 % de déficit au lieu des 4,6 % prévus. Au-delà de la règle d'or, il faut jouer l'union nationale chez nous et l'union sacrée en Europe. Si le Parlement français se réunissait demain pour soutenir l'intervention de la BCE et la mise en place d'un fonds antispéculatif alimenté par la taxe sur les transactions financières, il y aurait probablement consensus. Les démocraties occidentales doivent de toute façon se serrer les coudes. Car c'est la capacité de résistance des démocraties qui est testée aujourd'hui.
Borloo : «Quatre propositions pour sortir de la crise»
Et oui,si c'est possible....Borloo favorable à une taxe sur les transactions financières dès maintenant
LEMONDE.FR | 10.08.11 | 10h17
Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l'écologieAFP/JOEL SAGET
Jean-Louis Borloo précise encore un peu plus sa candidature à l'Elysée. Interrogé sur la station de radio Europe 1, mercredi 10 août, l'ancien ministre et actuel président du Parti radical a confirmé qu'il annoncerait "aux alentours de l'automne" s'il compte ou non briguer l'Elysée.
"Si je devais m'engager dans ce processus, et je le dirai dans quelque temps, évidemment que ça serait avec les Valenciennois que je le ferais d'abord", a-t-il ensuite ajouté, en référence à la ville du Nord dont il a été maire pendant treize ans.
Par ailleurs, M. Borloo a précisé une des pistes qu'il compte creuser pendant la campagne, celle d'une taxe sur les transactions financières, dont il demande la mise en place dès le mois d'août.
"IL Y A DES MOMENTS OÙ UNE RÉVOLUTION DOIT SE FAIRE"
"Les crises ça sert à ça : à se rendre compte qu'une évidence s'impose. On y est, on sait faire, techniquement ça peut être mis en place très rapidement sur des taux infinitésimaux (de l'ordre de) 0,01 %, a-t-il expliqué. Il y a des moments où une révolution doit se faire. Je suis pour qu'on aille plus vite, plus fort et qu'on mette en place cette taxe, si possible au mois d'août."
M. Borloo a également souligné la "dimension morale" de cette taxe, "une façon de répondre aux indignés de Madrid, de Tel-Aviv, du pourtour méditerranéen et d'ailleurs".
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- wesker
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En clair, qui a t-il de sérieux dans les propositions de l'ancien numéro 2 du Gouvernement Sarkozy/Fillon ? La taxe sur les transactions financières. Je me réjouis que cette proposition exprimée par le FN soit désormais reprises car elle est indispensable.
Le reste n'est qu'une volonté de fuir en avant en accordant à une institution européenne coûteuses des fonds afin de limiter la spéculation, je crois que cela, au contraire, deresponsabiliserait les acteurs.
Je crois qu'il faut aller plus loin en matière de fiscalité sur la spéculation. Certains intervenants achètent et vendent des titres au jour le jour alors même qu'une stratégie d'entreprise doit s'inscrire dans la durée, dès lors, je suggère une durée minimale de détention, comme sur certains placement souscrit auprès des particuliers, de même qu'une simplication de certains produits techniques complexes s'imposent. Je propose aussi qu'une transparence soit établie entre le client qui souscrit un fond commun de placement et le gestionnaire de ce fonds qui devrait être contraint d'informer les cliens avant de souscrire tel ou tel produit. Cela éviterait que certains titres de dettes d'Etats européens fassent l'objet de spéculations haussières ou baissières sans que les clients en soient informés.
Le reste n'est qu'une volonté de fuir en avant en accordant à une institution européenne coûteuses des fonds afin de limiter la spéculation, je crois que cela, au contraire, deresponsabiliserait les acteurs.
Je crois qu'il faut aller plus loin en matière de fiscalité sur la spéculation. Certains intervenants achètent et vendent des titres au jour le jour alors même qu'une stratégie d'entreprise doit s'inscrire dans la durée, dès lors, je suggère une durée minimale de détention, comme sur certains placement souscrit auprès des particuliers, de même qu'une simplication de certains produits techniques complexes s'imposent. Je propose aussi qu'une transparence soit établie entre le client qui souscrit un fond commun de placement et le gestionnaire de ce fonds qui devrait être contraint d'informer les cliens avant de souscrire tel ou tel produit. Cela éviterait que certains titres de dettes d'Etats européens fassent l'objet de spéculations haussières ou baissières sans que les clients en soient informés.
- wesker
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Nous sommes d'accords.
Et au lieu de dénigrer certaines propositions, la gravité de la situation exige qu'on soit en mesure de mettre en oeuvre des solution spour remédier à la crise de confiance sur la capacité des Etats à rembourser leurs dettes souveraines. Entre l'austérité qui réduit les charges, la relance qui augmente les recettes fiscales et l'orthodoxie qui prône une austérité étalée dans la durée, je pense que nous disposons de piste de travail suffisante pour établir un plan de desendettement.
Et au lieu de dénigrer certaines propositions, la gravité de la situation exige qu'on soit en mesure de mettre en oeuvre des solution spour remédier à la crise de confiance sur la capacité des Etats à rembourser leurs dettes souveraines. Entre l'austérité qui réduit les charges, la relance qui augmente les recettes fiscales et l'orthodoxie qui prône une austérité étalée dans la durée, je pense que nous disposons de piste de travail suffisante pour établir un plan de desendettement.
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Propositions de Borloo:
1 - petit déjeuneur: café + gnole
2 - 11 h : apéro pastaga
3 - 12 h : lunch avec Riesling, Blanc Aligoté, Romanet-Conti et Chateau Petrus pour noyer la bonne bouffe
4- 13 h: Cognac
5 - 15 h: petite bière Stella artois
6 - 16 h: Gueuze Lambic
7 - 18 h: Whisky avec ou sans Coca suivant la soi
8 - 20 h: idem lunch pour diner
9 - de 21 h à 5 h du mat: champ à volonté.
Tout çà aux frais du contribuable ou de Veolia.
1 - petit déjeuneur: café + gnole
2 - 11 h : apéro pastaga
3 - 12 h : lunch avec Riesling, Blanc Aligoté, Romanet-Conti et Chateau Petrus pour noyer la bonne bouffe
4- 13 h: Cognac
5 - 15 h: petite bière Stella artois
6 - 16 h: Gueuze Lambic
7 - 18 h: Whisky avec ou sans Coca suivant la soi
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Moi je voudrais bien que l'état ait un contrat clair avec moi quant à ma pension de retraite, car après qu'il ait repoussé l'accession à taux plein à 67 ans ( même si les cotisants ont 45 ans au lieu de 42 ans de cotisations).wesker a écrit : En clair, qui a t-il de sérieux dans les propositions de l'ancien numéro 2 du Gouvernement Sarkozy/Fillon ? La taxe sur les transactions financières. Je me réjouis que cette proposition exprimée par le FN soit désormais reprises car elle est indispensable.
Le reste n'est qu'une volonté de fuir en avant en accordant à une institution européenne coûteuses des fonds afin de limiter la spéculation, je crois que cela, au contraire, deresponsabiliserait les acteurs.
Je crois qu'il faut aller plus loin en matière de fiscalité sur la spéculation. Certains intervenants achètent et vendent des titres au jour le jour alors même qu'une stratégie d'entreprise doit s'inscrire dans la durée, dès lors, je suggère une durée minimale de détention, comme sur certains placement souscrit auprès des particuliers, de même qu'une simplication de certains produits techniques complexes s'imposent. Je propose aussi qu'une transparence soit établie entre le client qui souscrit un fond commun de placement et le gestionnaire de ce fonds qui devrait être contraint d'informer les cliens avant de souscrire tel ou tel produit. Cela éviterait que certains titres de dettes d'Etats européens fassent l'objet de spéculations haussières ou baissières sans que les clients en soient informés.
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