"Il faut supprimer l'impôt sur les sociétés pour les TPE-PME"
Propos recueillis par Danièle Licata - publié le 31/08/2011 à 10:51
Le Centre des jeunes dirigeants vient de publier avec l'aide de Gilles Leblanc, maître de recherche en économie à l'Ecole nationale supérieure des mines de Paris et directeur du Cerna, un panorama complet des PME françaises, assorti de propositions pour le moins radicales. Les explications de Michel Meunier, président du CJD.
"Il faut supprimer l'impôt sur les sociétés pour les TPE-PME"
Michel Meunier, le président du Centre des Jeunes Dirigeants
Pourquoi cette étude ?
Compte tenu de la méconnaissance de la réalité des PME nous demandions depuis des années que soient menées des études poussées sur ce tissu d'entreprises, en tenant compte de leur diversité et de leur spécificité. Ne voyant rien venir nous avons décidé de nous atteler nous-même. Car il est indispensable de bien les identifier pour mieux cibler les mesures favorables à leur développement N'oublions pas que les TPE/PME représentent les deux tiers de l'emploi global en France et que ce sont elles, qui, ces dernières années, ont créé le plus de postes. Mais hélas, malgré les déclarations de bonnes intentions même de la part des Politiques qui ne cessent de vanter leur importance économique, elles bénéficient beaucoup moins que les grands groupes de la sollicitude de l'Etat. Preuve : les grandes entreprises françaises sont sous la houlette d'un grand ministère de l'économie des Finances et de l'Industrie, les PME françaises dépendent toujours d'un sous ministère fourre-tout, dans lequel on trouve le tourisme et même les services à la personne. Autrement dit, il y a un ministère de l'industrie qui s'occupe des 8000 grandes entreprises et un secrétariat d'Etat qui doit chapeauter 3 millions de TPE/PME... deux poids, deux mesures.
Dans cette étude, nous nous sommes polarisés sur les PME de 10 à 250 salariés. Premier constat: depuis 25 ans, on note une contribution décroissante des entreprises à l'emploi selon leur taille. Elle est élevée chez les TPE, forte chez les PME et négative dans les grandes entreprises. Deuxième constat : ce sont les PME qui paient le plus lourd impôt sur les sociétés et bénéficient le moins de crédit impôt recherche. Troisième constat : elles sont les moins endettées et pourtant elles accèdent difficilement au crédit bancaire.
Vous déclarez qu'on voudrait tuer la poule aux oeufs d'or qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Quelles sont donc vos propositions pour aider les PME à se développer ?
D'abord, renforcer leur capital et leurs fonds propres par une fiscalité plus équitable. La pression fiscale réelle supportée par les petites entreprises est de 20 points plus importante que pour les grands groupes. Une mesure simple et immédiate pourrait être de supprimer l'impôt sur les sociétés pour les PME/TPE et de les autoriser à mettre en réserve leurs résultats et à les réincorporer au bout de trois ans dans leur capital. L'Etat récupérerait ce manque à gagner par les charges sociales et impôts sur les emplois créés ainsi que par les taxes sur le versement des dividendes.
Ensuite, supprimer le Leverage Buy-Out pour enrayer la financiarisation des entreprises. Le LBO est un montage juridico-financier dangereux et scandaleux car il consiste pour les actionnaires d'une holding créée à cet effet d'acquérir une entreprise en faisant payer l'emprunt contracté auprès d'une banque par les résultats de l'entreprise rachetée, c'est-à-dire sans débourser un sou !
Autres mesures : favoriser le crédit aux PME par une garantie bancaire, via l'Etat ou Oseo ou la Caisse des Dépôts. Mettre en place un système d'accompagnement des PME, encourager l'innovation, faciliter l'accès aux financements européens pour la R&D, remplacer les seuils légaux par un système progressif pour faciliter les PME à grandir et enfin régionaliser les politiques publiques en faveur des PME.
Enfin des gens qui s'érigent devant un système aberrant !
Bon ben les bésingognes marchent pas trop bien ;bangh;