Je me suis expliqué sur un autre fil ,dans ma vision de ce clivage Gauche droite qui n'existe pas à mon avis ...Golgoth a écrit :@un artisan :
La différence c'est que la gauche ne se limite pas au PS. Il y a une pluralité avec EE et le Front de Gauche. Ce sera aussi peut être le cas aux législatives en espérant que le PS n'ait pas la majorité absolue tout seul.
L'UMP a(vait) tous les pouvoirs, mais en plus aucune pluralité. On est sarkozyste ou on la ferme. Sauf depuis quelques temps.
Gauche et droite aujourd’hui : une parodie au service du système
Il faut reconnaître à la gauche et la droite officielles au moins un mérite : depuis le milieu des années 1980 — date du « tournant libéral » pris par les socialistes au pouvoir — elles ont parfaitement su incarner leur rôle et jouer aux téléspectateurs-citoyens une véritable comédie d’opposition. A en croire les débats des vingt-cinq dernières années, l’affrontement entre gauche et droite se cristallise autour de questions sociétales, permettant à chaque camp d’adopter une posture souvent théâtrale : le racisme, le PACS, la parité, le droit de vote des étrangers, les sans-papiers… autant de thèmes qui ont submergé la scène politique et permis à chacun d’affirmer à bon compte son identité.
Plus largement, il s’agit moins désormais d’être de droite ou de gauche que de le paraître. A l’image droit-de-l’hommiste et libertaire de la gauche, répond l’attitude conservatrice et sécuritaire de la droite. En période d’élections, il n’est cependant pas interdit, au contraire, d’aller piocher dans la boîte à symboles du voisin : ainsi, quand en 2007 Ségolène Royal se prenait à rêver d’une France où dans le jardin de chaque pavillon flotteraient les couleurs nationales, Nicolas Sarkozy brandissait avec Jaurès le drapeau de la révolution. Bien sûr, il reste les extrêmes qui, avec leurs discours radicaux, viennent parfois jouer les trouble-fêtes. Mais au final, leur agitation finit toujours par se révéler utile pour les partis dominants ; soit qu’ils les utilisent comme un repoussoir, soit qu’ils leurs empruntent des thématiques de campagne mobilisatrice, pour mieux les abandonner une fois au pouvoir.
S’il est peu à peu devenu nécessaire à la droite et à la gauche dites « de gouvernement » de caricaturer et théâtraliser leurs oppositions, c’est pour mieux cacher à quel point elles ont convergé ces dernières décennies sur des questions fondamentales. C’est qu’au cours de la même période, plusieurs piliers présentés comme fondateurs de leur identité se sont effondrés. La faillite du communisme réel a ainsi privé l’extrême-gauche d’une référence. Quant à la social-démocratie, elle n’a pas su construire de modèle alternatif à ce qu’elle-même a interprété comme une victoire du modèle libéral. A droite, la tradition d’un capitalisme paternaliste, souvent patriote et conservateur a été balayée par la révolution néo-conservatrice venue d’outre-Atlantique.