Voilà un message avec lequel je ne peux qu'être d'accord.Mara-des-bois a écrit :Ayahuasca a écrit :Je maintiens que la condamner sans l'avoir vue, c'est de la bêtise crasse (ou idiotie si tu préféres, ou connerie infinie, enfin à ton gré), et que les vierges effarouchées (désolée l'expression est trop adaptée) se trompent complètement sur le spectacle, et en paraissent donc d'autant plus abruties (bêtes, débiles, ignards?) aux yeux de ceux qui ont vu la pièce.
Bonjour Ayahuasca,
puisque tu as vu la piece (moi pas et je ne suis pas tentée... cela dit, je ne suis pas non plus tentée par Bigard ou Gad Elmaleh ou Jamel Debbouze ou les Compagnons de la chanson...), je te fais confiance par principe; tu m'assures donc que rien ne ridiculises, ne moque ou ne salit le Christ, OK, je te crois.
Parce que dans le cas contraire, ce qui passera pour "humour" chez les uns, sera blasphematoire pour les autres; les mots sont importants, ils determinent des notions dans un monde où les cultures, souvent portées par les religions, sont de plus en plus souvent epaule contre epaule. Et pas uniquement par solidarité.
En regard donc de tes propres convictions, ce que tu as vu de cette piece, et où par exemple serait placée l'objet des tes croyances ou affections, rien n'est de nature à heurter.
J'aime autant ça, d'autant que meme si le Christ etait degueulassé par pur esprit de provoc... He bien c'est un droit. Qui ne me fait pas plaisir, à moi catho, mais un droit moral inalienable quand on croit à la laicité.
Alors j'aime autant que ce ne soit pas le cas -bete question d'intelligence-, mais si tel l'avait été, ma foi, il faudrait bien faire avec sans sortir les couteaux, comme pour le bombing turban de Mahomet ou les couches culottes de Bouddha.
L'humour, meme mauvais, ne tue personne, lui.
Mab
Une précision cependant: le portrait du Christ sali n'est pas de l'humour (encore moins de la provocation) dans la pièce, mais une manifestation de désespoir.
Et là où on hurle au blasphème parce que le portrait serait souillé d'excréments, je précise une chose (mais ceux qui connaissent Castellucci l'auront compris): c'est en fait de l'encre, et dans la pièce elle-même, c'est précisé explicitement, bref, on est dans le pur théâtre brechtien, où les effets scénographiques sont "montrés", et permettent (normalement) de ne pas s'approprier sentimentalement la représentation, bref, de ne pas avoir ce genre de réactions hystériques.
Et pour aller au bout: la pièce évoque la relation d'un fils à son père agonisant,qui par trois fois devient incontinent, augmentant d'autant le désespoir du fils. Le seul refuge que celui-ci trouve, c'est, justement, le Christ, comme figure la plus "humaine" (on parle de com-passion au sens éthymologique") du catholicisme, après Marie.
Voilà pourquoi je suis outrée des saillies intégristes et des condamnations venant de personnes qui n'ont ni vu la pièce, ni ne connaissent la trame et que je parle -et maintiens mes propos- de pure expression de la connerie humaine.
(et je précise: je n'ai pas aimé la pièce outre mesure, trop plastique à mon humble goût, mais c'est un tout autre sujet)