Qu'en pensez vous ?Le constat n'est pas brillant : une large majorité de Français ne sont pas convaincus de la moralité des hommes et des femmes politiques. Tel est l'enseignement le plus saisissant du sondage réalisé par Ipsos et Logica Business Consulting pour Le Monde et l'association Lire la société, à l'occasion de la Journée du livre politique, organisée avec l'Assemblée nationale, samedi 4 février.
Il ne se trouve, en effet, que 22 % des personnes interrogées pour considérer que tous les politiques ou la plupart d'entre eux respectent les grandes règles de la morale ; cette confiance est notamment partagée par les cadres (34 %) et les plus diplômés (30 %).
(...) CONSTAT SÉVÈRE
Entre le groupe des "tous honnêtes" et celui des "tous pourris", la grande majorité des sondés (57 %) estime que "seuls certaines femmes et certains hommes politiques" respectent les grandes règles de l'éthique personnelle et publique. On ne saurait être plus dubitatif ou critique. Le constat est d'autant plus sévère qu'une majorité des sondés estime que la situation s'est dégradée depuis vingt ans.
C'est vrai pour ce qui concerne le financement de la vie politique. En dépit de la législation rigoureuse adoptée dans les années 1990 pour encadrer le financement des partis et des campagnes électorales et garantir sa transparence, 45 % des personnes interrogées jugent que la situation s'est dégradée en la matière et 29 % qu'elle est restée inchangée depuis vingt ans. Seuls 20 % considèrent qu'elle s'est améliorée.
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PROMESSES NON TENUES
Enfin, les Français interrogés par Ipsos considèrent également que les hommes et femmes politiques sont de moins en moins sincères. La moitié exactement le pensent (et jusqu'à 56 % chez les sympathisants du FN et 60 % des non diplômés), contre 39 % pour qui les choses n'ont pas changé dans ce domaine et 9 % seulement pour qui elles se sont améliorées. Là encore, les responsables politiques payent clairement le prix des promesses non tenues et des engagements oubliés.
Fort logiquement, les Français attendent donc massivement des responsables politiques qu'ils "disent la vérité sur la situation du pays s'ils veulent être élus". 80 % le souhaitent, et jusqu'à 85 % chez les employés, 89 % chez les ouvriers et 95 % chez les non diplômés.
Et ils dressent un portrait assez clair des qualités qu'ils attendent des responsables politiques et des défauts qu'ils ne supportent plus chez eux.
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Cette enquête résonne donc comme un avertissement aux candidats à l'élection présidentielle. Nul doute que les électeurs du printemps les jugeront, notamment, sur leur capacité à convaincre qu'ils disent la vérité et qu'ils sont honnêtes, autant intellectuellement qu'à titre personnel et dans l'exercice de leurs fonctions. S'ils ne l'entendaient pas, ils prendraient le risque d'accentuer plus encore le scepticisme des citoyens, le désenchantement démocratique, voire le rejet populaire.[/align] Retrouvez l'intégralité de cet article sur
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