--> http://europeennes.blog.lemonde.fr/2009 ... ly-repond-…“L’angoissante” Eva Joly répond à Patrick Devedjian
La dépêche de l’AFP a été peu reprise, mais le ministre de la relance, Patrick Devedjian, s’en est vivement pris à Eva Joly, mercredi, après que la candidate d’Europe Ecologie aux européennes a dénoncé une justice française devenue “un bateau ivre”, et précisé dans L’Express ses inquiétudes sur la disparition annoncée des juges d’instruction, dont elle fit partie.
“Quand je pense que cette femme passionnée et si peu objective a été juge et qu’on pouvait tomber sous ses foudres, c’est angoissant. Et, finalement, que le président de la République propose de supprimer le juge d’instruction, quand je regarde Eva Joly, je le comprends mieux”, a déclaré l’ex-patron de l’UMP sur BFM, avant d’ironiser : “Depuis qu’elle n’est plus juge d’instruction, plus rien ne va, quoi !”.
“Une attaque incroyable”, a dénoncé le bloggueur Eurojunkie. Non sans reprocher au successeur de Nicolas Sarkozy au conseil général des Hauts-de-Seine d’avoir oublié ses promesses d’y faire le ménage.
L’ancienne magistrate anticorruption de l’affaire Elf est montée au créneau, dans un communiqué non repris par l’AFP. La co-listière de Daniel Cohn-Bendit en Ile-de-France y évoque un “Monsieur Devedjian soucieux de venir en aide à une Garde des sceaux plus silencieuse que jamais et manifestement peu enclin à réagir aux propos tenus sur la justice”, dans une pique à Rachida Dati, numéro 2 aux européennes en Ile-de-France sur la liste UMP. Et de continuer : “Il est vrai que pour certains anciens responsables politiques et dirigeants économiques des Hauts-de-Seine, département que Monsieur Devedjian préside, classer les affaires financières au stade de l’enquête préliminaire serait de nature à calmer bien des angoisses. Madame Eva Joly rappelle qu’à défaut d’une volonté politique de traiter le véritable fléau que constitue la délinquance financière, le président de la République et la ministre de la justice, Rachida Dati, préfèrent supprimer l’un des derniers contre-pouvoir indépendant qui pourrait encore leur résister et porter atteinte à la séparation des pouvoirs, en transférant la faculté d’instruire ou de classer les dossiers au seul Parquet, sans pour autant lui donner son indépendance”.
La position exprimée par Eva Joly sur la réforme envisagée par le gouvernement est largement partagée, comme le montrait l’enquête du Monde daté du 24 mai et l’éditorial qui l’accompagnait. Reste que, malgré les efforts de l’ancienne juge, le lien avec le scrutin européen du 7 juin apparaît peu évident.
Claire Ané
Comme on le voit les porte-flingues de la Sarkozie sont toujours prêts à montrer leurs dents lorsque cela est nécessaire. C'est une sorte de réflexe pavlovien semble-t-il. Après avoir traité Anne-Marie Comparini de "sa...." (je cite), une autre femme fait les frais du machisme exacerbé du très sympathique Devedjian.