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Il y a, néanmoins, dans ce scrutin du 10 juin, un gros point noir, pour François Hollande comme pour tous les démocrates, c'est le niveau exceptionnellement élevé de l'abstention. Plus de deux Français sur cinq (42,7 % des inscrits) n'ont pas voté. Cette élection n'a pas mobilisé. Les législatives, de tradition, intéressent moins que la présidentielle. Cette fois-ci, l'écart se creuse encore. Le taux de participation avait été supérieur à 80 % le 6 mai ; il n'était plus que de 57,2 % dimanche 10 juin. Il s'agit du taux le plus faible jamais enregistré lors de législatives depuis les débuts de la Ve République. L'élection présidentielle apparaît comme l'exception dans notre vie politique : contrairement aux autres scrutins, elle continue à mobiliser fortement, sinon à déchaîner les passions.
L'actuelle désertion des urnes, semblable à celle observée lors des élections intermédiaires (cantonales et régionales), confirme le décalage entre les Français et leur système politique ainsi que la crise de confiance qu'ils ressentent à son égard. Les plus jeunes et les plus déshérités, notamment (c'est parmi eux que se trouve le plus grand nombre d'abstentionnistes), doutent de la capacité des élus à répondre à leurs préoccupations.
L'exception, l'élection présidentielle, avec une participation toujours très forte, montre néanmoins que l'"aquoibonisme" n'est pas encore le premier mouvement politique dans notre pays. Les Français ne désespèrent pas de la politique. Mais ils sont à la recherche de l'homme (ou de la femme) providentiel.
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