Qu'en pensez vous ?Le Premier ministre a récusé l'«austérité» au cours de son discours devant les députés ce mardi, tout en insistant sur la nécessité de réduire la dette du pays.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a appelé mardi «l’ensemble de notre peuple» à la «mobilisation» générale pour redresser la France, «abîmée moralement» et «affaiblie économiquement» par une dette «écrasante», tout en récusant les termes d’austérité budgétaire.
Après une minute de silence à la mémoire du député PS Olivier Ferrand, décédé subitement samedi, le Premier ministre a livré pendant plus d’une heure trente les grands axes des réformes du quinquennat, avant d’engager la responsabilité de son gouvernement lors d’un vote de pure forme, le PS et ses proches alliés détenant la majorité absolue des 577 sièges.
Sur un ton volontaire, Jean-Marc Ayrault, souvent vivement applaudi par la gauche, a lancé un appel à la «mobilisation» de tous pour que la France, «affaiblie économiquement, dégradée socialement, divisée politiquement, abîmée moralement», retrouve «confiance» en son destin.
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Sans engager de «débat sur l’héritage», le Premier ministre a toutefois souligné que cette dette s'était accrue de 600 milliards d’euros durant le dernier quinquennat et que son poids était «devenu écrasant».
«Pas de tournant!»
Mais il a écarté à plusieurs reprises toute idée d’austérité budgétaire, privilégiant les termes de «redressement dans la justice». «Contrairement à ce qu’on a pu lire ou entendre ces derniers jours, le gouvernement n’a pas besoin d’opérer un tournant. Il n’y aura pas de tournant!», a-t-il insisté.
Jean-Marc Ayrault, dont l’intervention a été brièvement interrompue par le malaise d’un tout nouveau député PS, Patrick Vignal, a toutefois admis que la seule maîtrise des dépenses ne serait pas «suffisante» pour atteindre l’objectif de retour à l'équilibre des comptes en 2017.
Dans un discours où sont revenus le plus souvent les mots «redressement», «justice», jeunesse» et «France», le chef du gouvernement en a aussi appelé au «patriotisme», terme pourtant peu courant à gauche, pour fustiger l'évasion fiscale et appeler de ses voeux le redressement de l’appareil industriel français qui a perdu, selon lui, 750 000 emplois en dix ans.
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Sans dévoiler de mesures nouvelles, toutes annoncées par François Hollande durant la campagne, le Premier ministre s’est attaché à décrire sa méthode et préciser le calendrier des réformes.
Loin du style de Nicolas Sarkozy, qui consistait à «combattre l’inertie par l’agitation», Jean-Marc Ayrault veut plutôt «installer le changement dans la durée». «Prendre le temps d'écouter, d'évaluer, de décider, de faire partager, c’est la condition même du changement», a-t-il dit.
L’ancien maire de Nantes a livré une nouvelle ode à la concertation, au «donnant-donnant» avec les partenaires sociaux, au détriment des décisions «imposées d’en haut et dans la précipitation».
Au final, le quinquennat se divisera en «deux temps», avec d’abord des «réformes de structure» qui permettront ensuite de «tirer les bénéfices de l’effort collectif».
A côté des efforts économiques et sociaux, qui ont constitué le gros morceau de l’intervention, Jean-Marc Ayrault a ouvert le chantier de l'école, avec le lancement jeudi d’une consultation pour sa «refondation».
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