Je crois que tu as besoin de quelques explications.
Certes mais vous en avez payé le prix avec plus d'un an sans gouvernement.
Nous n'avons évidemment pas été une minute sans gouvernement, l'ancien demeurant en "affaires courantes" en attendant le mûrisse le nouveau. Le gouvernement en exercice réduit a fonctionné à fond, simplement en se faisant cautionner par le Parlement.
Vous en percevez moins les effets car grâce à votre organisation fédérale, le gouvernement n'a qu'un rôle assez réduit coincé qu'il est entre les compétence de l'Europe et celles des régions flamandes et Walonne.
Non, le gouvernement a gardé toutes ses prérogatives. Il y a transfert aux régions des zouzouteries
locales et de la responsabilité de leurs budgets. Exemple : ce sont les régions qui distribuent le volet social, mais c'est le Fédéral qui fixe les montants uniformes.
Les compétences de vos régions sont beaucoup plus larges que celles des françaises.
Oui, et la dernière réforme de cet hiver augmente encore le transfert de compétences, dans le but essentiel de forcer les régions à assumer budgétairement leurs choix. Chacune connait son enveloppe, et doit y adapter sa politique. Ultra efficace, les plus prodigues sont soudain devenus des gestionnaires !
Chez nous le pays est piloté par le gouvernement national depuis toujours (enfin depuis que les rois ont repris la mains sur les provinces féodales).
Chez nous aussi, sauf que le fédéral ne s'occupe pas des campings !
Une absence de gouvernement voire une instabilité serait extrêmment grave en France. Nous ne sommes pas sûr de retrouver de sitôt un De Gaulle pour réimposer une centralisation en cas d'émiettement du pouvoir entre les mains de partis certes minoritaires mais influent du faits de l'appoint qu'il apporte aux grands partis.
Outre qu'il n'y a jamais "absence de gouvernement", le principe étant qu'un clou chasse l'autre, la proportionnelle, avec obligation technique d'avoir des gouvernements de coalition, c'est le contraire de l'émiettement. Le gouvernement Hollande représente 50 % des français ; le gouvernement belge quasi 100 % de la population. (sauf quelques séparatistes qui boudent !)
Entre 1875 et 1958 la Fra&nce instable a été le jouet des anglo-saxons. Pas une décision sans l'aval de Londres d'abord et de Washington ensuite.
Hélas non, sinon vous n'en seriez pas là.
J'avoue que la décision de rendre leur mandat de député aux minsitres qui démissionnent (qui avait été supprimée en 1958, ce qui avait calmé les effets de buzz des démissions tonitruantes et médiatiques sous la IVèmme) et le retour envisagé à de la proportionnelle me térrifie.
Chipotages hexagonaux. En Belgique, si un parlementaire devient Ministre, il est dit "empêché" et remplacé par son suppléant. Lorsque le Ministre quitte sa fonction, il reprend son siège. Pareil pour un Maire qui devient Ministre : il est "empêché" et son premier échevin assure l'interim. Simple et démocratique.
Je préfère un gouvernement qui gouverne (quelqu'il soit) qu'un gouvernement qui se cherche et qui tremble de chuter.
Ce risque n'existe pas dans des gouvernements de coalition, puisque c'est à peu près toujours la même mixture. Nos gouvernements chutent peu, ne le redoutent pas, et trouvent simplement que c'est du temps et de l'argent perdu en ré-élections. En outre, la proportionnelle offre un Parlement où s'affrontent évidemment des idées, mais très rarement les gens. Donc paix et consensus souvent très créatifs.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)