Privé de l'investiture PS, René Dosière entre en dissidence
Célèbre pour son combat sur le train de vie de l'Etat, l'élu de la 1re circonscription de l'Aisne, en conflit avec le PS local, se voit à nouveau contraint de faire campagne sans l'appui du Parti socialiste.
Douche froide pour René Dosière. Le député apparenté socialiste de l'Aisne, qui espérait pouvoir se présenter aux législatives sous l'étiquette PS, a finalement été privé d'investiture par le parti. Le 16 mai, alors qu'il avait déjà déposé sa candidature à la préfecture et commencé à imprimer tracts et affiches portant le sigle du PS, il a été informé de la décision de la rue de Solferino de présenter Fawaz Karimet, un conseiller général déjà candidat officiel en 2007. À l'époque, devant le refus des instances socialistes de lui accorder l'investiture dans la circonscription qu'il détient depuis 1988, René Dosière avait mené une candidature dissidente et avait été élu. Ce qui lui avait valu d'être exclu du PS.
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Du côté de la fédération socialiste de l'Aisne, on explique que l'investiture n'a pas été accordée à René Dosière car ce dernier a refusé de prendre Fawaz Karimet comme suppléant. Cette proposition de ticket «présentait l'avantage de tirer un trait sur 2007 et, ensemble, derrière François Hollande et Martine Aubry, de porter le projet de la majorité présidentielle», explique le premier secrétaire de la fédération, Jean-Jacques Thomas. «L'objectif était de les rassembler, confirme Christophe Borgel. C'était un petit sacrifice à faire qui aurait pu simplifier les choses.»
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Depuis l'élection de François Hollande, pourtant, les thèmes de prédilection de René Dosière ont la cote. Par coïncidence, le rejet de son investiture a été officialisé le jour où le gouvernement Ayrault décidait d'abaisser de 30% le salaire des ministres. Au PS, certains ont pris fait et cause pour René Dosière. À l'instar du sénateur de la Nièvre, Gaëtan Gorce, qui a pressé son parti de «corriger d'urgence» cette «erreur» vis-à-vis du «champion de la transparence». «Personne ne remet en cause le travail qu'il a accompli, mais cela ne l'exonère pas de jouer le jeu du rassemblement ou de passer la main», nuance Christophe Borgel. Passer la main? À 70 ans, René Dosière s'y refuse. «Ma détermination est intacte. Désormais, les électeurs doivent se prononcer. Je suis confiant, car je l'avais déjà emporté en 2007 dans une situation similaire.» S'il perd, René Dosière compte poursuivre son combat pour la moralisation de la vie politique et la réduction des dépenses publiques. Il travaille déjà sur un nouveau livre qui s'appellera L'État au régime.
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