Qu'en pensez vous ?A Europe Ecologie-Les Verts, on les appelle "la bande des quatre" : Daniel Cohn-Bendit, José Bové, Jean-Paul Besset et Yannick Jadot. Quatre députés européens, quatre des fondateurs d'EELV, qui ont bataillé pour le "oui" au traité sur la stabilité, la coopération et la gouvernance (TSCG), seul chemin possible selon eux sur la route du compromis européen. Las. Seuls 30 % du parti les a suivis, une large majorité se prononçant contre un texte qui "impose le carcan de l'austérité".
Au lendemain du vote, dimanche 23 septembre, "Dany" a menacé de claquer la porte. Il l'a rouverte depuis et l'ancien leader de Mai 68 et ses amis sont repartis de l'avant. L'idée d'un think tank – au nom original de "Europe et Ecologie" – a été lancée, une tribune remarquée a été signée le 2 octobre dans Le Monde et un débat avec leurs partisans organisé, vendredi 5 octobre, dans un café parisien.
"Ce n'est pas la constitution d'un nouveau mouvement politique et cette soirée n'est pas la préparation du congrès, y a assuré M. Jadot. On ne veut pas simplement se tenir chaud mais échanger sur les conditions d'un sursaut d'EELV." "On s'est perdu quelque part depuis les européennes de 2009, a renchéri M. Cohn-Bendit. Il faut retrouver une boussole et une orientation."
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Repris en chœur par ses trois comparses, M. Cohn-Bendit a dénoncé une "dérive politique" du parti dont le choix représenterait uniquement celui des Verts historiques. "C'est totalement faux, s'énerve Cécile Duflot, l'ancienne secrétaire nationale du parti devenue ministre du logement. Regardez [Pascal] Durand : il n'a jamais été chez les Verts !"
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M. Bové déplore également les stratégies de certains défenseurs du "non". "Pour eux, il ne s'agissait que d'une tactique vis-à-vis des socialistes qui visait à faire croire qu'on allait être autonomes et que le PS ne pouvait rejeter nos deux ministres", juge l'ancien leader altermondialiste.
Réponse brutale de Jean-Vincent Placé : "Son parcours est classique des mouvementistes qui deviennent libéraux dans les institutions. Il se retrouve dans les eurobéats." Alors simple désaccord ou profonde divergence ? "Le positionnement sur l'Europe nous renvoie dans le camp de la gauche de la gauche et contre l'Europe, déplore M.Besset. Est-ce que c'est irréversible? Je m'interroge..."
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Reste que dans moins de deux ans se tiendront les élections européennes. Si MM. Cohn-Bendit et Besset n'envisagent pas de se représenter, MM. Jadot et Bové si. Et on sent l'inquiétude les gagner. "Quelle sera la ligne pour les européennes ?", interroge M. Jadot. "Tout ça sera oublié si on revient à nos éléments communs", répond M. Durand, qui reste cependant lucide : "Il faudrait être d'un optimisme béat pour penser qu'on refera le score de 2009", soit 16,28 % des voix.
Ce sera d'autant plus difficile sans M. Cohn-Bendit. Mais ce dernier, qui vient de sortir Debout l'Europe! (Actes Sud, 120 p., 11,90 euros), cosigné avec le libéral belge Guy Verhofstadt, n'est plus à une provocation près. "Le seul moyen de les réveiller, ce serait peut-être de réclamer d'être tête de liste pour 2014, glisse-t-il malicieusement. Je ne l'envisage pas mais ça me démange."
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