Blaise a écrit :Bien sûr. Tu tiens habituellement le discours classique (arrête-moi si je caricature): public = feignasses improductives vs privé = productivité / innovation / compétitivité etc.
Or tu sais très bien que c'est faux. Le privé n'a rien d'une sorte de réserve plus ou moins naturelle de bosseurs-nés, dévouant leur existence entière au Dieu Travail et à la Déesse Performance ainsi qu'à sa petite soeur Conscience morale. Dans le privé on trouve autant de branques que dans le public, preuve en est que vous passez votre temps à le dire sur ce forum ( les ingénieurs des grandes écoles sont nuls en entreprise etc.). Sans parler parce que c'est vraiment trop facile de la crème du privé qui nous a mis dans la m.... mondiale dans laquelle on est actuellement, je pourrais te citer autant de cas personnels qui m'ont fait proprement halluciner dans mes rapports avec divers corps de métiers (industrie -hé oui-, artisanat etc.) où l'incompétence des personnes à qui j'ai eu affaire le disputait en elles à la mauvaise foi.
Pour en revenir au sujet, bien sûr qu'il faudrait que les fonctions régaliennes soient mieux assumées, et moins coûteuses, bien sûr que c'est possible, et bien sûr que certains blocages sont des blocages partisans, idéologiques, corporatistes etc. Mais ce n'est pas -loin s'en faut- l'apanage du secteur public. La position que tu défends est purement idéologique, elle ne repose en rien sur des faits qui démontreraient qu'une privatisation aurait des effets positifs sur la façon dont ces fonctions régaliennes seraient assumées. Personnellement je pense que le statut de fonctionnaire territorial est le plus adapté à beaucoup de métiers de la fonction publique d'état (dont enseignant d'ailleurs). Mais franchement nous ressortir l'opposition dont je te parlais ça n'est vraiment pas à la hauteur des enjeux, enfin en tout cas à mon avis.
Ce qui est fort dommage, c'est que ton prisme idéologique personnel fait que tu as des difficultés sérieuses à comprendre ce que j'ai écrit sur ce forum.
Premièrement, je suis issu d'une grande école d'ingénieur moi-même, et je ne me reconnais pas dans les nuls en entreprise.
Ensuite, tu ignores le sens commun de régalienne - comme Copé, mais lui n'est qu'un clown et un fourbe parce qu'il l'a appris dans son parcours d'énarque - que je te rappelle ci-après (
la source) :
Les droits régaliens ou pouvoirs régaliens ou fonctions régaliennes, du latin jura regalia, désignent les « marques de souveraineté » dont dispose la royauté ou l'État. Ils ont été définis clairement en particulier au XVIe siècle par les penseurs de l'absolutisme. On y inclut couramment la sécurité intérieure (police et justice), la sécurité extérieure (armée) et la monnaie. Les minarchistes sont partisans d'un État réduit à ses pouvoirs régaliens de maintien de la sécurité, avec quelques divergences sur la question de la monnaie.
Présentation historique
Les droits régaliens sont définis clairement au XVIe siècle, en particulier par François Ier lorsqu'il confie en 1515 et 1523 la régence à sa mère; il détaille alors les droits qu'il lui transfère, qui sont les droits essentiels de l'État: défense, justice, gouvernement et administration, législation, fiscalité, grâces[1].
Cette notion de droits qui appartiennent par essence à la royauté sera développée par les penseurs de l'absolutisme, comme Charles Dumoulin, René Choppin, Louis Le Caron, et surtout Jean Bodin. Ce dernier développe dans les six tomes de son De La République (1576) une caractérisation précise de ces « marques de souveraineté ».
Cette typologie sera ensuite reprise par de nombreux auteurs, et en particulier par les penseurs libéraux minarchistes. Ainsi, dans son Essai sur les limites de l'action de l'État, l'auteur allemand Wilhelm von Humboldt prend il la défense d'un État qui se limite à ces fonctions régaliennes d'assurer la sécurité. Pareillement, Friedrich Hayek se rapproche de cette limitation de l'État à ses fonctions régaliennes.
Enfin, je ne dis pas de mal du fonctionnaire pour le plaisir de médire. Dire que le fonctionnaire est un branque ou le cadre du privé un branque ne mène nulle part. Je dis que le poids de la fonction publique et de l'appareil d'état en France sont trop lourds, que l'éducation n'est pas une fonction régalienne de même que la santé, la production de voiture, le transport aérien ou la gestion des autoroutes, ce qui est quand même très différent.