Jean Marc Ayrault : "Nous ne menons pas une politique sociale-libérale"

[politicien]

Bonjour,

"Nous ne menons pas une politique sociale-libérale", a affirmé, mercredi 12 décembre, Jean-Marc Ayrault, à Rabat, auprès de quelques journalistes français, en marge de son déplacement au Maroc. "Nous menons une politique sociale républicaine, sans doute la plus à gauche dans le cadre de l'Europe, avec l'euro", a ajouté le premier ministre pour répondre aux critiques sur la politique économique menée par son gouvernement. Des critiques se sont notamment faites entendre à gauche sur les mesures visant à améliorer la compétitivité du pays, annoncées par M. Ayrault, le 6 novembre.

Le chef du gouvernement s'est également défendu de mener une politique d'austérité, engendrant de lourdes conséquences sociales. "Pratiquement tous les autres pays ont diminué les salaires, les pensions, les prestations sociales, ce n'est pas ce que nous faisons. (...) La politique menée [en Allemagne] a augmenté la compétitivité mais aussi la pauvreté", a-t-il estimé. Et de lancer : "Je l'ai dit, je ne veux pas être le premier ministre du tournant de l'austérité."

"NE PAS EXCLURE L'INTERVENTION DE L'ETAT"
Jean-Marc Ayrault, qui a promis le 6 décembre de se porter "garant" des promesses d'ArcelorMittal et du fait qu'"aucun salarié ne sera licencié" au sein du site de Florange (Moselle), a de nouveau répété ses engagements. "Ce qui est important pour moi, c'est que les engagements pris soient tenus. (...) Nous allons suivre ce dossier de très près pour être sûrs que tous les engagements soient respectés", a déclaré celui qui est devenu la cible de vives critiques de la part des métallurgistes lorrains.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

Qu'en pensez vous ?

[Golgoth]

Le cheval blanc d'Henri IV est marron, puisqu'on vous le dit.

[Cobalt]

Est ce qu'il mène une politique déjà ? Parce que je ne vois pas trop où on va....

[Nombrilist]

Vu comme ça en effet, on ne peut qu'admettre qu'il dit la vérité ^^.

[Lucas]

En même c'est certain qu'il n'allait pas dire : "Oui on a décidé avec le Président de la république de mener une politique sociale-libérale".

Par contre il y a des actes qui ne trompent pas comme le CICE qui n'était pas dans le programme présidentiel.

[Nombrilist]

20 milliards aux actionnaires, aussi, c'était pas dans le programme.

[Golgoth]

En même c'est certain qu'il n'allait pas dire : "Oui on a décidé avec le Président de la république de mener une politique sociale-libérale".

Il ferait mieux pourtant, parce que les gens ne sont pas dupes, confère les cotes de popularité.

[El Fredo]

Cela dit, là où il n'a pas tort c'est que le gouvernement fait tout pour préserver la protection sociale là où les autres pays ont sabré dedans au nom de l'austérité. Au contraire on augmente les prestations et les droits (cf. les récentes annonces sur le RSA, entre autres).

De toute façon c'est difficile de leur reprocher grand chose au niveau budgétaire, vu le bilan des prédécesseurs la réduction du déficit était une nécessité politique à défaut d'être une bonne idée d'un point de vue économique. Dévier de la trajectoire engagée pour 2013 aurait provoqué une crise politique majeure au niveau européen (danke schön Frau Merkel), mais on commence à sentir un changement de point de vue des autres dirigeants vu l'échec patent des politiques menées jusqu'à présent.

[Nombrilist]

TINA, quoi.

[Golgoth]

Aider les plus pauvres et laisser les autres dans la m.... du marché, c'est le principe même d'une politique social-libérale, non ?

[marco]

[johanono]

Fredo fera tout pour défendre le gouvernement Ayrault... Certes, ce gouvernement hérite d'un endettement laissé par les gouvernements précédents. Mais il semble quand même se résigner à mener la même politique que celle menée depuis plusieurs décennies maintenant, c'est-à-dire un mélange de résignation aux méfaits du libéralisme euro-mondialisé mâtiné d'un vague interventionnisme étatique destiné à en compenser les méfaits. Il suffit de voir comment ce gouvernement a baissé pavillon face à Mittal, ou comment il a renoncé à renégocier le Pacte de stabilité...

Souvenons-nous de l'aveu de François Hollande au Guardian pendant la campagne présidentielle :

"La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n'y a pas de crainte à avoir."

Alors bien sûr, comme l'a souligné Lucas, Ayrault ne va dire "oui, je mène une politique sociale-libérale". Mais pourtant...

[Narbonne]

Au moment du vote du Traité Constitutionnel Europeen, j'avais été etonné d'y voir une énorme partie consacrée à l'economie. Dans la culture française, on ne trouve pas cela dans une constitution. Et cette partie, acte que l'europe ne peut et ne doit fonctionner que sous un système ultra liberal (peu importe la couleur du parlement europeen ou d'un parlement national).
Du coup, il est impossible (sauf en denonçant la "tce") de sortir de ce schéma.

[Nombrilist]

Alors dénonçons-le !

[El Fredo]

En 2013 on n'a pas eu le choix, c'est la réalité, et ceux qui disent le contraire sont des menteurs ou des naïfs (un traité signé ne se dénonce pas, même s'il peut se violer avec subtilité). Si vous voulez reprocher quelque chose à Hollande et Ayrault, c'est d'avoir échoué à le renégocier correctement, parce que pour sa signature c'est Sarkozy qu'il faut remercier chaleureusement. Mais j'espère que 2014 sera l'année du tournant de l'austérité dans l'autre sens au niveau européen, car tout le monde commence à dire PUBLIQUEMENT que l'austérité fait plus de mal que de bien. C'est le problème avec nos dirigeants : ils mettent trop longtemps à réaliser leurs erreurs et encore plus longtemps à revenir sur leurs décisions (quant à les avouer, on peut toujours attendre). Sauf si Angela M. est réélue, dans ce cas c'est reparti pour un tour et on est foutus comme les Japonais dans les années 90.