Nous sommes dans une situation comparable à 1983.

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Florian
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Nous sommes dans une situation comparable à 1983.

Message non lu par Florian » 27 janv. 2013, 20:38:27

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La croissance va rester très faible en zone euro cette année. En France, des réformes de structure doivent être prises pour maintenir dans la durée la confiance des investisseurs s’alarme Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM.

Si l’année 2012 a permis des avancées importantes en vue de pérenniser l’euro, la crise européenne est-elle achevée selon vous ?

Philippe Waechter : Sur le plan institutionnel, d’indéniables progrès ont effectivement été réalisés par les gouvernements et la BCE mais la question de la croissance et de l’emploi reste plus que jamais d’actualité. Le constat est brutal, la conjoncture se dégrade depuis le premier trimestre 2011. Compte tenu des politiques budgétaires menées, on ne voit pas très bien quel élément pourrait venir inverser cette dynamique. La croissance va donc rester sur des rythmes très faibles pour la troisième année consécutive, ce qui fait redouter des tensions sociales fortes en zone euro où le chômage atteint des niveaux inquiétants, notamment en Europe du sud.

Quel(s) pays vous inquiète(nt) le plus à l’heure actuelle ?

P.W: Dans l’ordre, l’Espagne, l’Italie, la France et les Pays-Bas...

Même les Pays-Bas ?

P.W : Le taux d’endettement des ménages néerlandais ressort à 270% du revenu disponible, ce qui est considérable surtout en l’absence de croissance. Or, la zone euro souffre d’un manque de catalyseur externe. Ni les pays émergents, ni les Etats-Unis ne remplissent ce rôle. Le retour de la croissance en Europe dépend désormais de... nous.

Aux Etats-Unis, le discours est plus optimiste. La révolution énergétique en cours, ouverte par l’exploitation des gaz de schiste, ouvre de nouvelles perspectives, notamment dans l’industrie. La crise immobilière semble se résorber. Peuvent-ils redevenir à terme le moteur de l’économie mondiale ?

P.W : Le rétablissement de la dynamique américaine prendra du temps. Au cours de ces dernières années, les ménages ont accentué leurs ressources par l’endettement, pas par l’augmentation de leur revenu. Aujourd’hui, les revenus n’augmentent pas mais les ménages sont contraints de se désendetter. L’impact est fort sur le comportement des consommateurs. La contribution des Etats-Unis au commerce mondial va rester faible.

En France, la crise immobilière n’a pas eu lieu mais beaucoup d’experts estiment que les prix des logements sont surévalués. Votre point de vue d’économiste ?

P.W : Dans les pays qui ont connu des crises immobilières violentes (Etats-Unis, Espagne, Angleterre etc.), les ratios prix/revenus des ménages étaient très élevés. Partout, ils ont baissé, sauf en France où nous sommes toujours en présence de niveaux historiquement hauts. Ceci étant, la faiblesse de l’offre explique en partie le maintien de ces prix élevés, tout comme l’existence de dispositifs de mutualisation du risque qui ont permis d’éviter la chute du marché en 2008. Dans les zones d’emploi, les prix devraient rester élevés à l’avenir mais la différentiation géographique va s’accentuer.

Vos prévisions pour l’économie française en 2013 ?

P.W : Nous prévoyons une croissance comprise entre 0 et 0,2%. Pour maintenir la confiance des investisseurs, le gouvernement sera obligé de modifier sa politique économique en accélérant les réformes de structure (marché du travail, services etc.) afin de redynamiser l’investissement. Nous sommes dans une situation comparable à 1983 quand le gouvernement Mauroy avait pris le tournant de la rigueur. Actuellement, les marges des entreprises se retrouvent à des niveaux très faibles, comparables à ceux observés au début des années 1980. Pour le moment, le gouvernement se contente de tabler sur une baisse du chômage à partir de la fin de l’année et un retour à 2% de croissance à partir de 2014. Mais cet objectif ne sera pas atteint sans effort supplémentaire.

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