Qu'en pensez vous ?Il avait promis une « surprise ». La surprise a bien eu lieu, mais ce n'est pas celle qu'il avait espérée. Après le premier tour, Nicolas Sarkozy est dans une situation très compliquée. Crédité de 26 % à 27 % des suffrages exprimés, selon les estimations publiées hier soir vers 22 heures par Ipsos et TNS-Sofres, il accuse un retard de 1,5 à 2,7 points sur François Hollande. A plusieurs encablures de son score du premier tour de 2007 (31,18 %). Le coup est rude. Sur le plan symbolique, d'abord : c'est la première fois, dans l'histoire de la V e République, que le chef de l'Etat sortant est relégué à la deuxième place de la présidentielle. Sur le plan politique, ensuite : cette contre-performance ruine ses espoirs de se servir du premier tour comme tremplin pour enclencher une dynamique au second. Il ne dispose, sur le papier, que de faibles réserves de vote, tandis que le total des voix de gauche est largement supérieur à celui de 2007. « Il faut être dans une phase ascendante pour gravir la montagne car il y a moins d'air au sommet », a coutume d'affirmer Nicolas Sarkozy.
Cet « air », le locataire de l'Elysée n'a d'autre choix que de le chercher en priorité sur sa droite. Du côté de Marine Le Pen. Même s'il prend ainsi le risque de perdre au centre.
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Trois débats réclamés
Le score historique réalisé par la présidente du Front national est un gros problème pour le président sortant. Parce que cela signifie qu'il n'a pas su convaincre ses électeurs, malgré la stratégie de son conseiller Patrick Buisson et ses appels répétés, dans la dernière ligne droite, sur le mode « envoyer un coup de pied dans la fourmilière, c'est servir les socialistes ». Et parce que Marine Le Pen n'entend pas lui faire le moindre cadeau, elle qui a déjà prévenu que « Sarkozy perdra cette élection ». Un membre du gouvernement explique : « Maintenant, il faut faire en sorte que les électeurs frontistes choisissent entre Hollande et Sarkozy ».
Le président-candidat va donc faire feu de tout bois pour tenter de déstabiliser François Hollande - ce qu'il n'est pas parvenu à faire jusqu'à présent.
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Son objectif est de donner le coup d'envoi d'un « nouveau match ». Celui de la « crédibilité » et de la « dimension » alors que l'Europe est « en convalescence » et que la France n'a « pas le droit à l'erreur ». « La campagne de premier tour a viré au référendum anti-Sarkozy. Là, il faut que nous arrivions à bien faire comprendre que le 6 mai, c'est l'un ou c'est l'autre », dit un ministre. « La campagne de second tour est une campagne tous moteurs à zéro.
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