Qu'en pensez vous ?"La bataille de France ne fait que commencer (…). Des millions de Français sont entrés en résistance." La déclaration était presque martiale. Un large sourire aux lèvres, la jubilation dans les yeux, Marine Le Pen a célébré, dans la salle Equinoxe à Paris, sa "victoire" dimanche soir, après le premier tour de la présidentielle. Elle avait deux objectifs dans cette campagne : faire mieux que son père et changer la donne à droite. Les paris sont réussis.
Marine Le Pen aurait obtenu 19,73% des suffrages dimanche soir, soit un électeur sur cinq. Plus que le "plafond" du vote d'extrême-droite, traditionnellement situé par les observateurs à moins de 20%. "La vague bleue marine fait ce soir trembler le système", a-t-elle assuré également dimanche soir.
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"Dédiabolisation"
Mais la réussite est totale pour la présidente du Front national. Elle s'est imposée en quelques mois à la tête de son parti en le "dédiabolisant" ouvertement : fini les déclarations chocs, les amalgames douteux et les jeux de mots nauséabond du père. Marine Le Pen a même condamné sans rechigner l'ensemble des crimes commis durant la Seconde guerre mondiale et a qualifié de "barbarie" la Shoah.
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Recomposer la droite autour d'elle
Elle se veut le porte-parole des "invisibles", ces "oubliés", "déclassés", des classes moyennes et populaires qui se sentent de plus en plus délaissés. Ils pourraient représenter 40% de la population, selon certains sociologues. Le compagnon de Marine Le Pen et vice-président du parti, Louis Aliot, s'est déclaré dimanche "très satisfait" de son score. A 43 ans, décrite par sa propre mère comme "Le Pen avec des cheveux", divorcée et mère de trois enfants, elle réussit à s'approcher des scores des partis populistes en Europe, dont les néerlandais et suisses, qui inspirent ouvertement les cadres FN.
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"Rien ne sera plus jamais comme avant", a-t-elle répété dimanche soir, en assurant que "ce n'est qu'un début". "Je crois que ce soir Marine Le Pen devient la chef de l'opposition, parce qu'il me semble que Nicolas Sarkozy a perdu cette élection, il a beaucoup trop trahi son électorat. Et Marine Le Pen, elle, sera là demain, alors que Nicolas Sarkozy dit 'si je perds, je m'en vais.'" La présidente du FN, elle, a toujours prévenu : "Je suis là pour trente ans!" Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Jdd.fr
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