Qu'en pensez vous ?Cinq ans. C'est, théoriquement, la durée du mandat de député européen. Sauf pour ceux qui trouvent le moyen de récupérer un mandat national entre deux élections et ainsi quitter Bruxelles au plus vite. "L’approche du travail d’eurodéputé est différente selon les pays", explique Charles de Marcilly, représentant de la Fondation Robert Schuman à Bruxelles. "La France fait encore parti des Etats qui perçoivent le Parlement comme un lieu de passage, soit en récompense de services rendus si l’élu débute sa carrière, soit en tant que salle d’attente pour les hommes politiques de plus grande envergure", poursuit-il. Ainsi, les élections législatives de juin 2012 pourraient être l’occasion d’une migration parlementaire de Bruxelles vers Paris.
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Au total, une douzaine de parlementaires sur les 74 que compte la délégation française au Parlement européen, c'est-à-dire un peu moins d'un quart, devraient donc revenir dans le jeu national. S’ils sont élus, ils devront faire un choix, car le cumul des deux mandats est interdit.
Perte d’influence
Certes, contrairement par exemple au Luxembourg, les élections nationales en France n'ont pas lieu à la même date que les européennes. Ce décalage rend donc obligatoire le départ en cours de mandat pour ceux qui veulent revenir sur la scène nationale après le silence médiatique de Bruxelles. Mais, pour Charles de Marcilly, ce jeu de va-et-vient entre Paris et Bruxelles "n’est pas sans conséquences". Il et est néfaste en terme d’influence au sein des groupes politiques et des commissions parlementaires. "Si vous êtes nouveau, il est plus difficile d’obtenir la rédaction d’un rapport ou de peser dans les décisions, c’est évident. Un dicton allemand dit qu’il vous faut trois mandats : un pour découvrir, un pour faire, un pour transmettre." Justement, chez les Allemands, les départs sont extrêmement rares. Aucun n'est à signaler depuis les élections de 2009.
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Déjà prévu
Europe Ecologie Les Verts (EELV) et le Modem conserveront leur effectif. Pour Hélène Flautre, chef de la délégation EELV, « ce choix démontre que pour notre parti, les élections européennes ne sont pas une salle d’attente, que nous sommes attachés à notre travail à Bruxelles (…) et qu’en cette période de crise, il est plus nécessaire que jamais ». Mais les prétendants à une législature nationale se défendent de tout procès d’intentions. Agnès Lebrun rappelle ainsi que, dès 2009, alors qu’elle faisait campagne pour les européennes en pensant être à une place où elle ne pourrait pas être élue, elle avait annoncé sa candidature aux législatives de 2012. "Et, lorsqu’en 2010, on m’a proposé de remplacer Christophe Béchu, je me devais d’y aller puisque les électeurs avaient voté pour ma liste et moi-même."
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