Les retraites complémentaires au régime sec

[Nombrilist]

"On ne peut pas transformer le débat sur les retraites en un débat sur l'emploi."

Comme Albert l'a expliqué, les deux sont liés, puisque les premiers sont payés par les seconds. On ne peut pas discuter de l'un sans parler de l'autre. Pour la n-ième fois, allonger la durée du travail ne fait faire aucune économie, puisque l'on paie en chômage ce que l'on ne paie plus en retraite. Les vases communicants quoi. La seule solution serait que le gouvernement mette toute son énergie dans la croissance et non pas dans l'ajustement du niveau de déficit. A 8%, je dirais oui il y a un problème. Mais à 4% ou 5%, on s'en fout si on arrive à relancer la machine !

[politicien]

Bonjour,

Les retraités pourraient être mis à contribution à hauteur de plus de 2 milliards d'euros d'ici 2017. Les entreprises, pour leur part, hériteraient d'une facture de 1,5 milliard dans le même temps.

Retraités, employeurs ou salariés: qui paiera pour sauver les régimes des retraites complémentaires de la faillite? Tout le monde devra probablement mettre au pot pour sauver l'Agirc (complémentaires des cadres) et l'Arrco (celle de tous les salariés).

D'après nos informations, le patronat serait prêt à accepter une hausse des cotisations qui aboutirait, en cumulé, à un montant de 1,5 milliard d'euros en 2017. Ces dernières étant acquittées à 60 % par les employeurs et à 40 % par les salariés, la facture s'élèverait à 900 millions pour les premiers et à 600 millions d'euros pour les seconds. Ces chiffres, issus des calculs du patronat, concrétisent les efforts inscrits dans le projet d'accord soumis aux syndicats jeudi en début de soirée. Et que ces derniers ont refusé, provoquant un report des négociations au mercredi 13 mars prochain.

D'après ce chiffrage, les retraités seraient pour leur part mis à contribution à hauteur de 2,14 milliards d'euros. Ils se verraient ponctionner de 600 millions d'euros dès 2013, via une hausse de leur pension moins importante que l'inflation.Jusqu'à présent, ces dernières évoluent en parallèle de la hausse des prix. Puis, les pensions progresseraient de un point moins vite que l'inflation jusqu'en 2017. Cela dégagerait 1,54 milliard d'euros en cumulé au prix d'une perte nette de pouvoir d'achat pour les retraités.

Le total cumulé des mesures proposées par le patronat s'élève à 3,7 milliards d'euros d'ici à 2017. Elles seraient loin d'apurer les déficits des régimes Agirc et Arrco à cette date. Elles contribueraient toutefois à renflouer de 11,35 milliards d'euros les réserves, qui menacent de s'assécher d'ici à 2017-2020.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Figaro.fr

Qu'en pensez vous ?

[Florian]

Qu'on calcule petit et mal, puisqu'il faut reculer l'âge de la retraite en 1ère mesure.

[Nombrilist]

Avec pour effet quasi immédiat d'augmenter le chômage des jeunes (ce qui se passe en ce moment).

[Lucas]

Pour moi quand on parle retraite, on parle aussi de l'emploi c'est évidemment lié, avec 41 000 chômeurs par mois supplémentaires cela représente combien en moins pour les caisses de retraites ?

Donc oui si on veut baisser les déficits des caisses de retraites, alors faut faire baisser le chômage, et sûrement tailler un peu dans les retraités.

[johanono]

Sauf que le plein emploi ne se décrète pas (sinon, ça se saurait), et qu'on ne peut pas faire dépendre la survie financière de notre système de retraites d'un hypothétique retour au plein emploi.

[Nombrilist]

Si il n'y a pas de retour à l'emploi, on est mort de toute façon.

[johanono]

Nous sommes tous d'accord pour dire que ce serait mieux s'il y avait un retour au plein emploi. Mais un régime de retraites par répartition doit être financièrement viable même en cas de récession économique et de fort chômage.

[Nombrilist]

Le problème, c'est que du coup, tant qu'ils pourront aller vers les solutions de facilité, ça n'encouragera pas vraiment nos gouvernants à se retrousser les manches pour aller sur le front de l'emploi payé décemment.

[johanono]

Ce sont deux questions différentes. D'une part, la question des retraites, qui doit être traitée indépendamment de celle de l'emploi, et d'autre part, celle de l'emploi. Traiter la question des retraites n'interdit pas de traiter par ailleurs la question de l'emploi.

[Nombrilist]

"D'une part, la question des retraites, qui doit être traitée indépendamment de celle de l'emploi"

Mais non !!! Comment veux-tu faire ?

[Florian]

Toute l'ambiguité de ce système est dans vos propos. Le système par répartition, c'est très joli. Sauf qu'à un moment donné il faut payer et là il y a un problème de fond, dans la mesure où on considère que la retraite est une assurance-retraite à laquelle l'employeur et l'employé cotise au nom de l'employé.

Dès lors, le coût des caisses de retraites est financé par une ponction sur l'emploi, qui surcharge considérablement le coût du travail. Et si l'activité n'est pas bonne et que l'emploi décline, le système déconnant se met en route: moins de rentrée de cotisations, dépenses des caisses qui augmentent simplement démographiquement, hausse du coût du travail et baisse de compétitivité et donc hausse du chômage et baisse de l'emploi et à nouveau moins de rentrée de cotisations.

Notre brave Nombrilist, trop scientifique, a une solution simple: il faut créer des emplois. Bien sûr, Nombrilist ... comment ? Pour créer des emplois, il faut baisser les charges sociales et les impôts, mais on ne fait que les augmenter car il faut aussi réduire les déficits !

J'ai une réponse simple: il faut fiscaliser les régimes généraux de protection sociale y compris la maladie et les retraites, et financer à base de TVA sociale et d'une Business Tax à créer, qui frapperaient l'importation aussi. Et il faut plus privatiser l'aspect assurances complémentaires qu'elles soient de santé ou de retraite.

Enfin, il faudra nécessairement adapter notre système de retraite à la démographie:
- âge de départ en retraite à 65 ans
- retraite traux plein à 70 ans
- introduire un système plus à la carte avec dérogations en fonction de l'état de santé du futur retraité. Inutile de garder dans le système un gars qui se traine un cancer, qui a eu un quadruple pontage et boite des deux jambes, il vaut mieux les envoyer en retraite anticipée.

Evidemment, je suis très révolutionnaire ...

[Nico37]

Retraites complémentaires : les entreprises prêtes à fournir 900 millions de plus Coralie Cathelinais 09/03

Pour maintenir à flot les caisses de retraites complémentaires du privé, le patronat serait disposé à accepter une hausse des cotisations. La reprise des négociations avec les partenaires sociaux est prévue pour le 13 mars.

Faute d'avoir trouvé un accord portant sur le financement des régimes de retraites complémentaires (Agirc-Arrco) en milieu de semaine, les partenaires sociaux doivent reprendre les négociations le 13 mars. Mais en attendant, chacun tente d'élaborer de nouvelles propositions. Le patronat serait ainsi prêt à accepter une hausse des cotisations, selon des informations du Figaro de ce 9 mars, qui permettrait de réunir 1,5 milliard d'euros. Comme les employeurs en versent 60%, leur effort financier se porterait à 900 millions, tandis que les salariés, à qui reviennent les 40 % restants, verseraient 600 millions d'euros.

(...)

[Nombrilist]

Mon propos est de dire que nous sommes dans une crise: une période transitoire par définition. L'emploi reviendra dès que l'on aura fait entendre raison aux allemands. On ne lutte pas contre des problèmes transitoires en prenant des mesures définitives. On lutte contre des problèmes transitoires en prenant des mesures transitoires. Allonger le temps de travail dans un pays qui a une natalité de 2 est une très mauvaise idée. Dans un pays à 1.4, c'est une obligation.

Florian, dans ton raisonnement, nos 5 millions de chômeurs deviennent structurels, ce qui oriente alors le débat très différemment: partage du travail, création d'emplois verts initiés par l'Etat, etc.

[Florian]

Mon propos est de dire que nous sommes dans une crise: une période transitoire par définition. L'emploi reviendra dès que l'on aura fait entendre raison aux allemands. On ne lutte pas contre des problèmes transitoires en prenant des mesures définitives. On lutte contre des problèmes transitoires en prenant des mesures transitoires. Allonger le temps de travail dans un pays qui a une natalité de 2 est une très mauvaise idée. Dans un pays à 1.4, c'est une obligation.

Florian, dans ton raisonnement, nos 5 millions de chômeurs deviennent structurels, ce qui oriente alors le débat très différemment: partage du travail, création d'emplois verts initiés par l'Etat, etc.

Je ne vois absolument pas en quoi le chômage deviendrait structurel à 5 millions de chômeurs dans mes propositions. Les entreprises et les employés y retrouveraient une sérénité et des marges de manoeuvre et redevenant compétitifs on se remettrait à exporter.