http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013 ... ancais.phpL'OCDE propose de supprimer les départements français
Cette mesure «choc» figure parmi les recommandations de l'organisation internationale dans son rapport annuel sur l'économie française, publié aujourd'hui. L'OCDE s'attaque aussi au cumul des mandats, aux retraites et aux dépenses de santé.
Pour réduire les dépenses publiques françaises, les plus élevées au monde (56% du PIB) après le Danemark, l'OCDE propose une mesure choc: la suppression des 101 départements français.
«Simplifier la structure des administrations infranationales, notamment en fusionnant les plus petites des 36.700 communes et en supprimant les départements, engendrerait des économies d'échelle substantielles», estime l'OCDE. Une réforme iconoclaste qui ne figure pas du tout au menu du gouvernement Hollande.
L'OCDE rappelle qu'en moyenne une commune française compte 1800 habitants contre 5500 pour l'UE.
Au passage, l'organisation critique aussi le «cumul fréquent» entre un mandat national et un mandat exécutif local, vu comme une «spécificité française», qui représente un «obstacle au bon fonctionnement des institutions».
Mettre fin aux régimes spéciaux de retraites
Les suggestions de l'OCDE pour réduire la dépense publique ne s'arrêtent pas là. L'organisation recommande de s'attaquer aux retraites et à leur financement - à 12,8% du PIB, elles sont les plus élevées de l'OCDE derrière l'Italie- en supprimant les exemptions de cotisations d'assurance-maladie et le taux réduit de CSG dont bénéficient les retraités. Les experts du Château de la Muette proposent de mettre fin aux régimes spéciaux, y compris celui des fonctionnaires, «car ils rendent l'ensemble du système opaque, peu équitable, et freine la mobilité entre secteurs».
Quant aux dépenses de santé, l'OCDE assure qu'il est possible de les réduire de 1,3 points de PIB, «sans nuire à la qualité des soins» en «intensifiant le recours à l'ambulatoire», ce qui réduirait les coûts d'hospitalisation. La convergence entre tarifs des hôpitaux et des cliniques, abandonnée lors du retour de la gauche, aurait pu générer une économie de 0,4% de PIB, estime l'OCDE.
Pour réduire le coût et la surconsommation de médicaments, l'OCDE propose de ne rembourser que lsur la base du prix des génériques, «qui restent insuffisamment utilisés».
Pour faciliter l'emploi et aider les jeunes, l'OCDE propose, fidèle à sa tradition, plus de flexibilité pour licencier - «élargir la définition du licenciement économique», «simplifier les procédures de licenciement et raccourcir les procédures juridiques» -, des cotisations patronales «plus élevées pour les contrats temporaires» et, plus novateur, un RSA (revenu minimum) «étendu aux jeunes adultes» ayant fini leurs études, alors qu'il est réservé aux plus de 25 ans sauf cas particuliers.
Autre mesure choc en matière d'éducation, l'une des spécialités reconnues de l'OCDE: «réallouer les moyens publics des grandes écoles vers les universités» et «accroître l'autonomie des universités en terme de gestion, de sélection et de frais d'inscription».
A part la question de la flexibilité du marché du travail (vieille marotte libérale), les propositions de l'OCDE pour réduire les dépenses publiques en France semblent tout à fait pertinentes et empreintes de bon sens. Malheureusement, elles risquent de heurter certains lobbys, et donc de ne jamais voir le jour.