Les propositions de l'OCDE pour réduire les dépenses publiques en France

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johanono
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Les propositions de l'OCDE pour réduire les dépenses publiques en France

Message non lu par johanono » 19 mars 2013, 13:02:43

L'OCDE propose de supprimer les départements français

Cette mesure «choc» figure parmi les recommandations de l'organisation internationale dans son rapport annuel sur l'économie française, publié aujourd'hui. L'OCDE s'attaque aussi au cumul des mandats, aux retraites et aux dépenses de santé.

Pour réduire les dépenses publiques françaises, les plus élevées au monde (56% du PIB) après le Danemark, l'OCDE propose une mesure choc: la suppression des 101 départements français.

«Simplifier la structure des administrations infranationales, notamment en fusionnant les plus petites des 36.700 communes et en supprimant les départements, engendrerait des économies d'échelle substantielles», estime l'OCDE. Une réforme iconoclaste qui ne figure pas du tout au menu du gouvernement Hollande.

L'OCDE rappelle qu'en moyenne une commune française compte 1800 habitants contre 5500 pour l'UE.

Au passage, l'organisation critique aussi le «cumul fréquent» entre un mandat national et un mandat exécutif local, vu comme une «spécificité française», qui représente un «obstacle au bon fonctionnement des institutions».
Mettre fin aux régimes spéciaux de retraites

Les suggestions de l'OCDE pour réduire la dépense publique ne s'arrêtent pas là. L'organisation recommande de s'attaquer aux retraites et à leur financement - à 12,8% du PIB, elles sont les plus élevées de l'OCDE derrière l'Italie- en supprimant les exemptions de cotisations d'assurance-maladie et le taux réduit de CSG dont bénéficient les retraités. Les experts du Château de la Muette proposent de mettre fin aux régimes spéciaux, y compris celui des fonctionnaires, «car ils rendent l'ensemble du système opaque, peu équitable, et freine la mobilité entre secteurs».

Quant aux dépenses de santé, l'OCDE assure qu'il est possible de les réduire de 1,3 points de PIB, «sans nuire à la qualité des soins» en «intensifiant le recours à l'ambulatoire», ce qui réduirait les coûts d'hospitalisation. La convergence entre tarifs des hôpitaux et des cliniques, abandonnée lors du retour de la gauche, aurait pu générer une économie de 0,4% de PIB, estime l'OCDE.

Pour réduire le coût et la surconsommation de médicaments, l'OCDE propose de ne rembourser que lsur la base du prix des génériques, «qui restent insuffisamment utilisés».

Pour faciliter l'emploi et aider les jeunes, l'OCDE propose, fidèle à sa tradition, plus de flexibilité pour licencier - «élargir la définition du licenciement économique», «simplifier les procédures de licenciement et raccourcir les procédures juridiques» -, des cotisations patronales «plus élevées pour les contrats temporaires» et, plus novateur, un RSA (revenu minimum) «étendu aux jeunes adultes» ayant fini leurs études, alors qu'il est réservé aux plus de 25 ans sauf cas particuliers.

Autre mesure choc en matière d'éducation, l'une des spécialités reconnues de l'OCDE: «réallouer les moyens publics des grandes écoles vers les universités» et «accroître l'autonomie des universités en terme de gestion, de sélection et de frais d'inscription».
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013 ... ancais.php

A part la question de la flexibilité du marché du travail (vieille marotte libérale), les propositions de l'OCDE pour réduire les dépenses publiques en France semblent tout à fait pertinentes et empreintes de bon sens. Malheureusement, elles risquent de heurter certains lobbys, et donc de ne jamais voir le jour.

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johanono
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Re: Les propositions de l'OCDE pour réduire les dépenses publiques en France

Message non lu par johanono » 19 mars 2013, 13:33:11

En complément de ce qui vient d'être dit, on peut lire ceci :
L'OCDE ne recommande pas de nouvelles mesures de rigueur pour la France

Les estimations de l'Organisation de coopération et de développement économiques viennent d'être révisées en ce qui concerne la croissance, le chômage et la dette. Des chiffres qui empirent, mais l'institution préconise des réformes structurelles plutôt que la rigueur pour éviter le dérapage du déficit.

L'OCDE a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour la France en 2013, à 0,1% contre 0,3% dans une précédente estimation, et table toujours sur une progression de 1,3% de l'économie française l'an prochain, selon un rapport publié mardi.

Avec cette reprise très progressive, le chômage devrait continuer d'augmenter au cours des prochains mois puis "se stabiliser fin 2013" autour de 11,25%, affirme l'institution. Elle table sur un taux de chômage moyen de 11% de la population active cette année et de 11,2% en 2014.

D'après ces prévisions, le déficit public s'établirait à 3,5% du produit intérieur brut (PIB) cette année et ne reviendrait qu'en 2014, avec un an de retard par rapport aux engagements de la France, à 3%, le plafond autorisé par les traités européens. La dette publique continuerait, elle, de grimper, passant de 91,3% du PIB en 2012 à 96,1% en 2014, toujours selon l'OCDE. Le gouvernement français espérait la faire refluer à compter de l'an prochain, mais va revoir ses prévisions d'ici mi-avril.
Des réformes structurelles, mais pas plus de rigueur

Malgré ce dérapage, l'organisation ne recommande pas au gouvernement de prendre de nouvelles mesures de rigueur. "Il convient de laisser les stabilisateurs automatiques jouer à plein", avec des dépenses sociales élevées en raison de la flambée du chômage et des recettes fiscales faibles pour cause d'activité atone, "au prix de déficits publics plus élevés qu'envisagé", estiment les auteurs de ce rapport sur la France.

"Il faut toutefois rester vigilant quant aux répercussions que pourrait avoir le dérapage du déficit" sur "la crédibilité de la politique budgétaire", prévient l'OCDE.

Selon l'organisation, la poursuite de réformes structurelles "permettrait de minimiser les risques". "Le calendrier politique offre une occasion unique de mettre en oeuvre une stratégie ambitieuse de réformes permettant d'accroître l'efficacité et de réduire le coût des politiques publiques", insiste le club des pays riches. Les récentes mesures en faveur de la compétitivité et sur le marché du travail "constituent des signaux encourageants" à ses yeux.
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ ... 76741.html

En effet, il semble assez logique de vouloir réduire les dépenses publiques par des réformes structurelles (à condition toutefois que de telles réformes ne cachent pas une libéralisation accrue de notre économie ou de notre protection sociale), plutôt que par une politique d'austérité brutale qui ne ferait que casser le peu de croissance qui reste.

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Lucas
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Re: Les propositions de l'OCDE pour réduire les dépenses publiques en France

Message non lu par Lucas » 19 mars 2013, 20:07:35

Oui on peut supprimer, les départements, mais est-ce qu'on va régler réellement le problème de la dépense publique ? Je ne crois pas, mais en effet le mille feuille français coûte très cher et on pourrait commencer par là.

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Nombrilist
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Re: Les propositions de l'OCDE pour réduire les dépenses publiques en France

Message non lu par Nombrilist » 19 mars 2013, 20:29:50

Oui comme ça on aura 7 millions de chômeurs au lieu de 6. D'autres idées ?

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Florian
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Re: Les propositions de l'OCDE pour réduire les dépenses publiques en France

Message non lu par Florian » 19 mars 2013, 21:48:38

Lucas a écrit :Oui on peut supprimer, les départements, mais est-ce qu'on va régler réellement le problème de la dépense publique ? Je ne crois pas, mais en effet le mille feuille français coûte très cher et on pourrait commencer par là.
Ce ne saurait être qu'une action parmi d'autres pour amener progressivement le déficit à 0% en 2017. Au passage, je vous rappelle que 0% demeure l'objectif pour 2017, François Hollande maintient le cap. Et moi je préfère qu'on atteigne le % par des réformes structurelles que par des ponctions sournoises du portefeuille.

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