Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

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politicien
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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par politicien » 29 mai 2013, 18:37:41

Bonjour,


Après les recommandations de la Commission européenne dévoilées mercredi, qui demande notamment à la France d’engager sa réforme des retraites dès cette année, François Hollande a déclaré, en marge d'un déplacement à Rodez, que "la Commission (européenne) n'a pas à dicter à la France ce qu'elle a à faire. Elle a simplement à dire que la France doit rétablir ses comptes publics".

http://www.europe1.fr/Politique/Holland ... e-1533633/
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Nombrilist
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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Nombrilist » 29 mai 2013, 19:54:47

"la Commission (européenne) n'a pas à dicter à la France ce qu'elle a à faire. Elle a simplement à dire que la France doit rétablir ses comptes publics".

Puis à voix basse: "mais bon, on va quand même faire ça cette année".

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Florian
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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Florian » 29 mai 2013, 20:59:59

:arrow: Bruxelles adresse 6 cartons rouges à la France
La commission européenne recommande à Paris de simplifier son système fiscal, d'abaisser le coût du travail et de réformer ses retraites. Elle demande une réduction du déficit à 3,6% dès 2014.

De notre correspondant à Bruxelles,

Moins d'austérité, plus de réforme. La Commission européenne a fixé six recommandations à la France pour revenir dans les clous des 3% de déficit en 2015. Paris va devoir ramener son déficit public à 3,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2014 et 2,8% en 2015, après 3,9% cette année, pour sortir de la procédure de déficit excessif, selon les recommandations de la Commission européenne publiées aujourd'hui.

Elle liste six domaines d'action prioritaires: déficit public, à travers en particulier une nouvelle réforme des retraites, marché du travail, coût du travail, libéralisation des services, environnement des entreprises et simplification de la fiscalité.

Bruxelles a, certes, concrétisé un changement de cap politique, en concédant un répit de deux ans à la France pour ramener son déficit budgétaire à la norme des 3%. Mais José Manuel Barroso et le commissaire Olli Rehn y mettent un prix: une mise à plat du marché du travail, défi auquel Paris n'a jusqu'ici donné que des gages.

Pour Olli Rehn, «l'heure des réformes courageuses a sonné» si l'on veut s'attaquer de façon sérieuse à la panne de la croissance et à la chute de l'emploi. «Les réformes entreprises et le retour de la confiance des investisseurs nous permettent désormais une consolidation budgétaire plus graduelle qu'au début de la crise, explique-t-il au Figaro. Mais cet espace, cet oxygène, doit être mis au profit des réformes nécessaires pour gagner la bataille». Dans la montée du chômage, le passéisme des gouvernants pèse peut-être autant que la récession, semble-t-on dire à Bruxelles.

C'est sur ce point sensible que se focalise la Commission dans ses «recommandations» à la France communiquées aujourd'hui. Certaines empruntent déjà des chemins balisés à l'Élysée et à Bercy, comme la compétitivité des entreprises, la «flexisécurité» de l'emploi, la réforme du financement des retraites ou l'apprentissage. Olli Rehn veut aller beaucoup plus vite et plus loin que Pierre Moscovici. La question reste ouverte du salaire minimum, l'un des plus élevés d'Europe, et des règles de licenciement, parmi les plus contraignantes.

«Déficit excessif»

Le catalogue inclut une ouverture accrue à la concurrence européenne des héritiers des grands monopoles publics (EDF et SNCF). Pour stimuler l'emploi, il demande aussi que la France desserre l'étau sur ses professions «fermées» (médecins, pharmaciens, notaires, taxis…). Ce dossier empoisonné et hautement politique fait déjà grincer des dents à Paris.

Le constat sous-jacent est que des États déficitaires et endettés ne peuvent plus ni pratiquer la relance par l'argent public, ni compter sur un traitement social du chômage. Pour sortir de la récession, il faut certes desserrer d'un cran l'austérité mais surtout aller débusquer des points de croissance grâce à des marchés plus ouverts et plus flexibles, qu'il s'agisse des biens, des services ou du travail. «La France a impérativement besoin de débloquer son potentiel de croissance», relevait récemment Olli Rehn.

La contrainte des 3% est repoussée à 2015, pour autant la France n'est pas dégagée de la discipline sur ses finances publiques. Bien au contraire. À la différence de l'Italie, elle s'inscrit désormais parmi une minorité de pays qui restent en «déficit excessif», d'après les critères de l'UE. Pire, le déficit public repart à la hausse et Bruxelles demandera à Bercy des mesures pour en reprendre le contrôle et démentir les prévisions européennes: 3,9% du PIB en 2013 et 4,2% l'an prochain.

La feuille de route de la Commission, pour la France et ses partenaires de l'UE, doit être validée politiquement par un sommet européen, les 26 et 27 juin. Elle deviendra alors légalement contraignante, sous la menace de sanctions sur son volet budgétaire. «Le rendez-vous s'annonce plutôt tendu», dit-on déjà à Bruxelles.
Hollande et Ayrault ont beau contester et se débattre, ils ne sont plus que des "collaborateurs" aux ordres de la Commission, de la BCE et du FMI. J'ai mal à la France.

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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Nombrilist » 29 mai 2013, 21:01:16

Oui, tout comme l'étaient Sarkozy et Chirac.

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Florian
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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Florian » 29 mai 2013, 21:02:10

Nombrilist a écrit :Oui, tout comme l'étaient Sarkozy et Chirac.
Sauf que c'est la première fois que je vois une injonction aussi directe et ferme.

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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Nombrilist » 29 mai 2013, 21:06:43

Normal, la commission est un parti de droite dure tandis que le PS est classé à gauche. La commission flippe que la France les envoie chier et donc ils montrent les crocs. N'importe quel animal agit ainsi. Mais il n'ont franchement pas à s'en faire.

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Florian
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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Florian » 29 mai 2013, 23:05:41

:arrow: Les 10 commandements de Bruxelles à Paris

Image
La Commission européenne a officialisé son accord pour reporter de deux ans l'objectif de la France de ramener son déficit public sous la barre des 3 % de PIB. Désormais, elle compte sur un effort de Paris qui permettrait de passer d'un trou budgétaire de 3,9 % cette année à 3,6 % l'an prochain, puis 2,8 % en 2015.

Cette flexibilité n'est pas un traitement de faveur. D'une part, il s'agit pour Bruxelles de ne pas asphyxier la deuxième économie européenne en lui demandant des efforts budgétaires supplémentaires - et de ce fait entraîner avec elle une bonne partie de la zone euro. D'autre part, ce délai est assorti de fortes recommandations pour que Paris mène de profondes réformes afin de réduire les dépenses et ­doper la compétitivité. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a résumé très clairement la situation: «l'heure des réformes courageuses a sonné». «C'est un message d'exigence» si l'on veut s'attaquer sérieusement à la panne de la croissance et à la chute de l'emploi, a renchéri le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

C'est une copie empreinte d'une dizaine de recommandations, regroupées en six chapitres, que la Commission a rendue hier. Elle insiste d'abord sur la remise en ordre des finances publiques et rappelle que la France dispose de marges de manœuvres pour diminuer ses dépenses et simplifier la structure de l'État. Elle recommande de prendre de nouvelles décisions pour abaisser le coût du travail, en réduisant le poids des contributions sociales des employeurs. Elle déplore, dans la foulée, la dernière hausse du smic décidée en 2012.

La Commission veut aussi renforcer la compétitivité des services en agissant sur les professions réglementées (avocats, notaires, taxis…). Elle préconise également de simplifier la législation sur les heures d'ouverture des magasins. Elle souhaite que Paris supprime les tarifs réglementés sur le gaz et l'électricité et introduise enfin la concurrence sur le rail et l'énergie. Après la mise en œuvre de l'accord sur la réforme du marché du travail conclu en janvier, Bruxelles insiste aussi sur la nécessité de «lancer en urgence une réforme de l'assurance-chômage avec les partenaires sociaux pour assurer qu'elle rende attractif le retour au travail». Elle attend aussi une poursuite des ­efforts de simplification de la fis­calité.

Mais surtout, Bruxelles demande à Paris de prendre des mesures dès cette année pour réformer son ­système de retraites et le ramener à l'équilibre pour 2020 au plus tard. Il suggère «d'adapter les règles d'indexation, les âges minimums et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d'augmenter les contributions des employeurs aux régimes des ­retraites». Une petite phrase qui, de ce côté de la frontière, n'a pas vraiment plu. «La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire», a vivement réagi François Hollande, en marge d'un déplacement à Rodez (voir ci-contre). Un peu plus tôt, Jean-Marc Ayrault, avait déjà prévenu: «Nous ferons les réformes à notre manière.» S'agissant de celle des retraites, justement, il a ajouté que cette réforme serait menée non pas parce que c'est «Bruxelles qui nous le ­demande, mais parce que nous ­savons qu'il y a nécessité de sauver notre système par répartition». Sur le reste, «nous faisons des choix dans les réformes que nous menons ; nous ne pouvons pas tout mener de front», confiait au Figaro il y a quelques jours le ministre de ­l'Économie, Pierre Moscovici.
Voilà qui me conviens tout à fait. Par contre pour Hollande et Ayrault, j'ai honte de les voir se faire ridiculiser de cette manière.

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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Nombrilist » 30 mai 2013, 01:14:50

Quand est-ce qu'on fait un référendum sur notre appartenance à l'Europe ? Comme les british ?

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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Florian » 30 mai 2013, 07:35:28

Nombrilist a écrit :Quand est-ce qu'on fait un référendum sur notre appartenance à l'Europe ? Comme les british ?
Je ne sais pas, mais conviendra de noter que çà ne changeraitrien au fait qu'on 1800 milliards de dettes et que çà va monter à 2500 milliards, 3,2 millions de chômeurs de cat A, 5,5 millions de chômeurs au total et près de 6 millions de fonctionnaires (emplois vestes sur chaise) et 7 millions de pauvres.

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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par El Fredo » 30 mai 2013, 10:24:54

La Commission n'a aucune légitimité à dicter à un Etat membre la politique qu'il doit mener. Qu'elle se contente de fixer des objectifs macroéconomiques et qu'elles nous laissent donc nous asseoir dessus si ça nous chante.
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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par albert » 30 mai 2013, 14:53:14

Jean-François Kahn : Quand François Hollande bascule au centre-droit
"Ça n’est pas à la Commission de Bruxelles de nous dicter ce que nous devons faire", a lancé, le menton en avant, François Hollande.

Alors là, le type est gonflé: quand la Commission de Bruxelles a dicté à la Grèce tout ce qu’elle devait faire, ce qui a provoqué l’effondrement de son économie, Monsieur Hollande n’a-t-il pas applaudit? N’a-t-il pas applaudit encore quand la Commission a imposé ses diktats à Chypre ou à l’Espagne?
Bouillaud's Weblog : Et Hollande fit du Sarkozy sur l’Europe…
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Nombrilist » 30 mai 2013, 17:50:10

Khan a souvent tendance à partir en vrille, mais là il a entièrement raison. Hollande nous prend vraiment pour des imbéciles.

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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par phoenix72 » 30 mai 2013, 18:17:49

Je me demande aujourd'hui par qui est on vraiment gouverné ? Que ce soit Hollande ou Sarkozy c'est du pareil au même sauf peut être que avec Sarkozy cela aurait été pire pour la classe d'en bas car ce dernier ne pas l'oublier était bien le serviteur des nantis.
Le pire dans tout ça ,je dois le reconnaitre c'est de ne pas savoir réellement qui nous gouverne aujourd'hui?
c'est qui le gouverneur de l'ombre ?
Les financiers?
Les technocrates de Bruxelles qui sont 300 économistes il me semble (vu dans un reportage)qui scrutent journellement les comptes des pays européens dans un véritable bunker de la finance et de l'économie?
Des politiques qui se font acheter par les spéculateurs?
A vrai dire je me demande à quoi sert aujourd'hui de payer aussi cher des politiques qui se ressemblent tous par leurs incompétences ,gauche ,droite ,centre ça se ressemble sauf que la droite favorise les nantis escrocs ou pas ,la gauche favorise les plus pauvres pas toujours les plus méritant malheureusement car certain profite du système.
Et le centre que ferait il de mieux un mixe des deux partis ,bof ,aucun de tous ses pantins me fait rêver.

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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par Nombrilist » 30 mai 2013, 18:26:32

Le problème, ça n'est pas la compétence des décideurs. Le problème, c'est la non-application de la démocratie.

phoenix72
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Re: Déficit : le sursis sous conditions de Bruxelles

Message non lu par phoenix72 » 30 mai 2013, 18:34:53

Nombrilist a écrit :Le problème, ça n'est pas la compétence des décideurs. Le problème, c'est la non-application de la démocratie.

Donc incompétent pour gouverner un pays et protéger son peuple.

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