Qu'en pensez vous ?Dans une situation de croissance, de forte utilisation des capacités de production et de plein emploi, la concurrence entre les pays est relativement faible : les entreprises ont besoin de toutes leurs capacités, où qu'elles soient installées ; dans chaque pays, les capacités de production servent surtout à satisfaire la demande intérieure, et sont peu disponibles pour exporter. La situation économique étant satisfaisante, les gouvernements ne sont pas incités à mettre en place des politiques agressives, non coopératives, pour tenter de stimuler l'activité et l'emploi.
Tout change lorsque la situation économique se dégrade comme on l'a vu depuis 2008 dans tous les pays de l'OCDE. Les entreprises, confrontées à la sous-utilisation des capacités de production et au recul de leur profitabilité, sont poussées à localiser les productions là où les coûts de production sont les plus faibles ; des capacités de production disponibles pour les marchés étrangers apparaissent, et certaines entreprises basculent sur des stratégies agressives de conquête de marchés à l'étranger. Les États, enfin, essaient d'améliorer leurs situations économiques par des politiques non coopératives, fiscales, de change, en particulier. Dans ce monde de crise, les contraintes qui portent sur les politiques économiques deviennent beaucoup plus sévères. Nous allons regarder cela du point de vue de la France et de l'Italie.
Une heure de travail dans l'industrie coûte 36 euros en France, 22 en Espagne et au Royaume-Uni
La concurrence accrue porte d'abord sur le coût du travail, puisque les entreprises en situation de sous-utilisation des capacités arbitrent en fonction des sites de production les moins chers. La France et l'Italie réalisent alors qu'elles ne sont pas seulement confrontées à la concurrence des pays émergents, mais aussi à celle des pays de l'OCDE ayant des coûts salariaux plus faibles, par exemple l'Espagne, le Royaume-Uni, les États-Unis. L'écart de coût du travail vient non seulement des salaires mais aussi du poids des cotisations sociales des entreprises. Une heure de travail dans l'industrie, charges sociales comprises, coûte 36 euros en France, 27 en Italie, 22 en Espagne, 26 aux États-Unis, 22 au Royaume-Uni.
(...)
Enfin, la concurrence entre États passe aussi par la politique de change. Une dépréciation du change n'est pas partout favorable à l'ensemble de l'économie puisqu'elle fait monter les prix des importations, mais elle est favorable à l'industrie. Certainement, les politiques monétaires très expansionnistes menées au Japon, aux États-Unis, au Royaume-Uni ont, entre autres, comme objectif d'améliorer la compétitivité-prix de l'industrie par la dépréciation du change, ce qui ne s'observe pourtant pour l'instant qu'au Japon.
Les gouvernements français et italiens ne semblent pas avoir compris la violence de cette concurrence multiforme entre les pays. Pas de réforme fiscale majeure pour réduire le coût du travail (le CICE en France n'améliore que marginalement la profitabilité des entreprises) ; pas de réalisation de ce que, compte tenu des niveaux de gamme de la production, les salaires sont très élevés par rapport aux autres pays de l'OCDE ; peu de réflexion sur la compétitivité de l'industrie dans le débat sur la transition énergétique.
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"Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
- politicien
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"Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
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- artragis
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Comparons le réseau de transport qu'il soit autoroutier ou ferrovière, le taux d'absentéisme dû aux maladies... de tous ces pays et peut être arriverons-nous à voir que finalement 36€ c'est pas trop. Par contre le moral toujours au plus bas, ça c'est anticompétitif.Une heure de travail dans l'industrie coûte 36 euros en France, 22 en Espagne et au Royaume-Uni
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Comme si les conquêtes externes de marché dataient de 2008...
- Baltorupec
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Je pense que ceux qui proposent de travailler pour toujours moins ne sont pas ceux qui travailleront à ces postes. Beaucoup de gens sont prêt à mon avis à faire le sacrifice de passer des 35 heures aux 39 heures.
Je ne vois pas où est l'intérêt pour une nation d'avoir une masse de gens payés 800 euros par mois qui ne pourront avoir le luxe de se payer ni retraite ni sécurité sociale ni études à leurs enfants si ce n'est pour le plaisir d'être compétitif.
Je ne vois pas où est l'intérêt pour une nation d'avoir une masse de gens payés 800 euros par mois qui ne pourront avoir le luxe de se payer ni retraite ni sécurité sociale ni études à leurs enfants si ce n'est pour le plaisir d'être compétitif.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin
Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Les conquêtes externes de marché, c'est fini. Pour ce que je fais, quand on monte une affaire maintenant à l'international, nous ne faisons plus qu'une utilisation minimaliste de salariés français. Nous nous appuyons sur des filiales espagnoles, tchèques, polonaises, marocaines, chinoises et même ... belges qui fournissent les expatriés, et bien sûr sur les locaux.Nombrilist a écrit :Comme si les conquêtes externes de marché dataient de 2008...
Sur une base de coûts français, nous ne vendons plus rien à l'international, le différentiel est maintenant beaucoup trop élevé et nous ne pouvons le compenser par l'intelligence supérieure (à démontrer), l'optimisation fiscale (les autres savent faire aussi) ou la réputation des marques.
Tiens, je viens de faire une division avec ma calculette. Je ne reçois plus que 74,2% de mon salaire de base, il y a 25.8 % qui partent en charges sociales. Il y a 10 ans, on était à 20% et il y a 20 ans à 17%.
- Narbonne
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Et en 75 c'était 11%.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Comme le disait JF Kahn hier à « Ce soir ou jamais », la dérégulation de l’économie et la précarisation des salariés va de pair avec des dépenses sociales plus élevées, car il faut bien donner un minimum aux chômeurs et aux précaires si l’on veut éviter une explosion sociale. Si l’on veut vraiment faire baisser les dépenses de l’état, il faut réduire le chômage et la précarité, et c’est impossible dans le cadre actuel du libre-échange total.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
- Narbonne
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Logique.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Logique de l'assistanat de masse, en effet.
- Nombrilist
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Sinon, ça donne le printemps arabe. Tu as envie de vivre ça Florian ?
Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Le printemps arabe est un phénomène extrême qui s'est produit sur d'autres continents, sous de sombres dictatures (dont celle de Benali n'était pas la pire, les pires étaient Khadafi et Assad). Il ne faut pas avoir peur de la difficulté, le devoir d'un Président de la République est de parler à son peuple, d'expliquer les difficultés et de donner des axes de gouvernance et de travail (c'est ce qu'on attend du moindre manager dans une entreprise d'ailleurs). Depuis de Gaulle et Pompidou, les politiques n'osent plus dire la vérité, car déjà ils se font élire dans le mensonge, et François Hollande a sur ce point crevé le plafond. Bientôt 4 décennies, c'est long !
- Nombrilist
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Tu ne détiens pas la vérité, et ne compte pas sur nous pour avaler ces billevesées. Les français (de gauche comme de droite d'ailleurs) ne sont pas des moutons et la limite est vite franchie.
- wesker
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Pour répondre à la question, simplement parce que l'insuffisance de compétitivité explique, en partie la hausse du chômage et l'insuffisance d'initiatives et d'investissements dont la France a besoin.
En revanche, je récuse l'idée que pour soutenir la compétitivité des entreprises, seule une politique de déflation salariale sera efficace, bien au contraire, cette analyse repose sur une méconnaissance du fonctionnement et de la taille desdites entreprises.
En revanche, je récuse l'idée que pour soutenir la compétitivité des entreprises, seule une politique de déflation salariale sera efficace, bien au contraire, cette analyse repose sur une méconnaissance du fonctionnement et de la taille desdites entreprises.
- artragis
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
Je rappelle aussi que la compétitivité ça ne se calcule pas uniquement sur le coût horaire du travail mais aussi sur la qualité et l'innovation. L'investissement dans la R&D, c'est ça qui rend compétitif.
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Re: "Pourquoi notre sous-compétitivité n'est plus tenable"
C'est à cause de tous ces vieux qui coûtent et qui n'ont payé que 11 % de charge sociale en 75.Tiens, je viens de faire une division avec ma calculette. Je ne reçois plus que 74,2% de mon salaire de base, il y a 25.8 % qui partent en charges sociales. Il y a 10 ans, on était à 20% et il y a 20 ans à 17%.
Ouais, on a qu'à les laisser crever.Logique de l'assistanat de masse, en effet.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
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